Remixé par CRI (petite équipe spécialisée dans les simulations d’avion de chasse) pour le compte de Sega, ce troisième épisode des aventures de notre F-14 préféré devait profiter des améliorations rendues possibles par le Mega-CD. A nous les folies du 32 bits! La débauche de vitesse et d’effets spéciaux!

Ou pas…
Une introduction virile, digne des meilleures moments des vidéos « Women with guns » (vous savez, ces trucs yankees montrant des femmes siliconées, à moitié à poil, tirant au famas dans le désert), met l’ambiance bien en place: des roquettes qui valent des millions, du matos de sauvage, avec un bon pilote, le F-14 c’est déjà de la balle, avec vous aux manettes, ça va déchirer sa race. Une fois bien flatté, l’ego tout dilaté, quelques pressions sur start et l’engin décolle dans un hurlement de turbine.

Un hurlement rapidement couvert par le hurlement du propriétaire de Mega-CD, ce concentré de technologie valant l’équivalent de plus de 400€ à l’époque, qui se retrouve face à un jeu plus proche d’un remake poussif en 16 couleurs de l’odieux G-Loc que de l’Afterburner sous stéroïdes numériques attendu.

« HAAAAA! » n°1 : les graphismes. Les screenshots parlent d’eux-même: difficile d’obtenir une compression de qualité dans l’image, avec d’aussi grands aplats…
« HAAAAA! » n°2 : la sensation de vitesse. La faiblesse graphique générale était, dans la série Afterburner, excusée par la rapidité grisante de l’action. Pas le temps de voir que les touffes d’herbes sont hideuses, quand on les survole à plusieurs fois la vitesse du son. Pas de bol ici, notre bon vieux Tomcat a sans doute un moteur diesel: le jeu se traîne, c’est mou et lent, donnant bien le temps de s’appesantir sur l’indigence générale des graphismes. Prenez une grande inspiration et retournez au hurlement n°1.
« HAAAAA! » n°3 : le gameplay. Les astucieux développeurs de CRI ont eu la bonne idée de passer le tout en mode « simulateur », avec une affreuse vue de cockpit et le traditionnel radar à ennemis. Risible…

Bon, tout n’est pas non plus négatif: le jeu, bien ralenti, est plus clair et moins brouillon (encore que…); les musiques CD sont bien entendu de meilleure qualité (parfois un peu kitsch, excepté bien entendu pour la piste 9, générique d’une célèbre émission de télé); la vue de cockpit est optionnelle… Hum. C’est tout.

Afterburner 3 est une bonne grosse daube des familles, indigne du support, indigne même de la Megadrive sans Mega-CD. Rippez les musiques en mp3, jetez le reste.