1994. Lors du salon AOU Show, l’historique société Toaplan, dont la faillite allait survenir quelques mois après, présente une nouvelle mouture de son shoot them up Batsugun sorti l’année précédente, distribuée en exemplaires limités et logiquement intitulée Batsugun: Special version.

Refaire le test du père reconnu des manic shooters serait redondant, aussi je vous invite à consulter le test de Mark Matrix qui présente fort bien ce shmup historique. Intéressons-nous ici aux petites différences qui, outre le devoir d’exhaustivité, justifient cette fiche.

Ce Batsugun Special version se démarque de son homologue de 1993 sous plusieurs aspects: certaines textures graphiques sont différentes et gagnent en clarté. Les vaisseaux des trois personnages (Beltiana est toujours aussi puissante et pratique) ont également subi un traitement spécial: le masque de collision a été considérablement réduit, ce qui fait de ce Batsugun Special version un shmup qui peut réellement se targuer d’être le père inspirateur des manic shooters. Ceux qui reprochaient à la version de 1993 sa hitbox encore trop large pour être réellement celle d’un manic voient ainsi leur argument fondre comme neige au soleil.

De plus, ici, le jeu offre de nouvelles possibilités de scoring. Les cochons du premier Batsugun sont ici bien plus présents et participent au scoring comme des bonus, quant aux cochons du premier, ils sont ici rougeâtres et provoquent une hausse de score à laquelle peut également s’associer le « Level Up ». De même, les bonus peuvent être changés sous l’impulsion de certaines actions (tirs concentrés, bombes…) et devenir bien plus juteux. Le jeu vous propose aussi une animation sympa quand vous lâchez vos bombes, et une fois vaincu le « Ground of the garaxy (sic), le jeu se poursuit avec un second loop, là où s’arrêtait le premier Batsugun. Petite remarque: le second loop démarre directement dans ce qui était le deuxième niveau, autrement dit, le premier boss du second loop ne sera pas Deep Purple, mais Madzella. (Précision apportée par Mark Matrix : en fait, y’a pas seulement un second loop, mais aussi un 3, un 4 et un 5. Le deuxième démarre direct au deuxième stage, le troisième au troisième et ainsi de suite la difficulté augmentant à chaque fois ce qui fait que finir le jeu (tous les loop) est vraiment un truc d’hommes).

Paradoxalement, cette version spéciale est véritablement plus facile que son aînée. La résistance supplémentaire des engins, due à la collectes des cochons et à la réduction -drastique- de la hitbox des vaisseaux font de ce jeu un Batsugun très abordable, un excellent compromis pour ceux qui voudraient démarrer dans l’univers des manics shooters sans y laisser trop de plumes. N’exagérons rien, certains passages sont quand même assez serrés, et les boss réclameront toujours un minimum de technique pour comprendre comment les abattre. Même si avec le masque de collision réellement diminué, les combats contre ceux-ci sont un peu moins épiques, disons moins frustrants pour certains joueurs. Quant à ceux qui ont fait leurs armes à la dure sur la première version, rien ne les empêche de jeter un oeil à cette mouture de 1994, si ce n’est déjà fait, ils risquent cependant d’être surpris voire déçus de cette âpreté revue à la baisse…

Volonté des programmeurs de revoir un jeu dont le concept pouvait apparaitre trop absurde en 1993, ou au contraire désir d’aller plus loin dans le renouveau du shmup avec la diminution des hitbox et l’ajout de techniques de scoring inédites ? Un peu des deux peut-être. Une mouture un peu plus « grand public »d’un shmup qui est déjà passé à la postérité en inaugurant un concept porteur…Et qui a connu un nombre considérable de déclinaisons pour en arriver à des gameplay et des patterns riches voire carrément délirants.

A noter que Batsugun Special version est inclus dans la version Saturn de Batsugun sortie en 1996.