Délaissant momentanément la série des Mahou et son concept à part pour un essai de shoot dans un genre plus « classique », Raizing nous proposait en 96 le très original Battle Garegga, sorte de monstrueux 1942 victorien.
Le jeu propose de choisir parmi 4 magnifiques coucous, armés chacun d’un tir de base, d’options (que l’on peut arranger suivant différents modes) et d’un tir spécial (lance flamme, missiles, gros vulcain etc…). Les armes, les modules, ainsi que les munitions pour le tir spécial s’améliorent en ramassant les bonus correspondants, ponctués par d’étranges et poussives digits vocales (« gwogl pauweuh eupph »).
S’il ne fallait retenir qu’une seule caractéristique du style Raizing/8ing, ca serait sans doute cette façon si particulière de traiter les visuels, cette abondance maniaque de détails microscopiques, surchargeant le moindre petit tank d’un troupeau de trappes, vis, boulons et autres gadgets invisibles à l’œil nu.
Battle Garegga est sans doute un des meilleurs exemples de cette obsession du détail chère aux créateurs de Batrider et de la saga Mahou. Ici, TOUT est archi blindé de petites finitions, la moindre maison a 47 types de tuiles différents, les ennemis se reconnaissent entre eux aux égratignures de peinture, etc. Dans un style steampunk très travaillé (avions rouillés, boss en loques, tôle fracassée à tous les étages), les levels sont autant de tableaux destroys qui sont de vraies leçons au niveau du design des sprites et décors.
Une finition maniaque qui a cependant ses inconvénients… Dans cette orgie de pixels, pas toujours facile de s’y retrouver, on a vite fait de prendre un tir ennemi pour un trou dans le gazon. La lisibilité en prend parfois un coup, surtout avec le parti pris graphique, très sombre, avec des teintes de rouille, donnant du coup des tirs noirs sur fond marron ou l’inverse, on perd parfois sans trop comprendre, c’est rageant.
Le gameplay est ainsi parfois saboté par la visibilité inhabituelle, les sprites des engins un peu trop gros (malgré leur masque de collision minuscule) ajoutent encore à la difficulté de prise en main.
Le jeu ne plaira donc pas à tout le monde: les partisans de la lisibilité, préférant sacrifier l’esthétique au profit de boulettes roses plus visibles, seront sans doute déçu et agacés par ce jeu au look particulier. Il n’en reste pas moins qu’avec un peu de pratique, Garegga reste très jouable, bien défoulant et très difficile (ça chauffe sévère dès le level 3).
A noter que les personnages de Mahou Daisakusen sont disponibles en activant un code.