Sorti en 1990 sur MSX-2, Blaster Burn conclut de fort belle manière le cycle des shooters « primitifs » de Compile.

La recette est reprise pour un jeu décidément très exigeant qui, comme à l’accoutumée, mettra les nerfs et l’endurance du joueur à rude épreuve. Votre engin dispose d’un frontal évolutif (à noter que la distribution de power-ups est ici beaucoup plus généreuse) et le but est à nouveau de franchir des zones de combat allant du très facile au début pour arriver à l’apocalyptique sur la fin. Au moins, Compile respecte ce schéma classique du jeu vidéo : ça commence doucement histoire de s’habituer, pour s’achever en horreur de difficulté car après tout, seul un joueur méritant et endurant peut prétendre boucler une des odyssées shmuppesques de l’éditeur… Votre vie est figurée à nouveau par une barre de « shield » et au vu de la longueur de l’entreprise, vous avez intérêt à jouer serré histoire de ne pas vous trouver fort dépourvu quand la bise sera venue…

Bref, dans l’absolu, on ne peut pas reprocher grand chose à Blaster Burn (hormis des décors de fond vraiment trop simples), et il est évident qu’une fois encore, le jeu brille par son rythme survolté et de très bons thèmes sonores. Bref, le jeu s’inscrit dans la droite lignée des classiques Compile sur MSX et propose un challenge intéressant, mais !

Car oui il y a un mais, chose assez incroyable dans un shooter de Compile ! Blaster Burn sortit en 1990, et je suis intimement convaincu que ce jeu est en fait un chant du cygne ! Pourquoi ? Car pour une fois, le jeu est clairement dépassé. Dépassé ? Oui, car ces mêmes messieurs de chez Compile n’en sont désormais plus à leurs débuts et en 1989 (l’année précédent la sortie de ce Blaster Burn), étaient déjà sortis les excellents Aleste 2 et Aleste Gaiden, lesquels ont donné naissance à une saga culte de l’éditeur, entamée en 1988 ! Comment comprendre que Compile ait donc sorti un jeu tel que Blaster Burn, alors que le grand Aleste 2 était déjà là depuis un an ? Avec ses décors exemplaires, son contrôle sans faille et surtout son coté frénétique et de longue haleine très marqué, la série Aleste, alors représentée par Aleste, Aleste 2 et Aleste Gaiden surpasse évidemment ce pauvre Blaster Burn qui semble étrangement daté face aux titres précités… Si au lieu de paraitre en 1990? Blaster Burn était arrivé en 1987/88, il aurait fait une conclusion très logique au cycle des premiers jets de l’éditeur en matière de shoot, mais là, après la naissance d’Aleste, Blaster Burn semble un peu hors de propos.

Mais il n’en demeure pas moins une curiosité et surtout un programme qui à nouveau testera vos réflexes et votre endurance. A ce propos, nombreux seront les passages où l’esquive risque bien de primer la destruction ! En somme, un shmup agréable, mais qui n’est pas sans susciter quelques interrogations au regard de la chronologie de l’éditeur.