Retour vers  2014 CYotsubane

10/10 Incontournable

Graphisme
Un poil granuleux avec des backgrounds pas folichons, mais le reste est réellement superbe. Surchargé en effets et détails tout en restant très lisible quand on sait quoi regarder.
Son
De très bons thèmes qui collent bien au jeu.

Versions existantes

Meilleurs joueurs

Postez votre score sur Crimzon Clover World Ignition !

Crimzon Clover World Ignition

  • 2 simultanés
  • Scrolling vertical

Version améliorée de Crimzon Clover, sortit début 2011 au Japon après plusieurs démos présentées lors de différents Comiket. Quelques temps après, le succès du titre lui vaut une version arcade, remaniée sur bornes Nesica X Live.
C’est de cette version arcade que découle World Ignition, sur la plateforme de Valve.

Derrière le nick de Yotsubane se cache en fait Clover-TAC, superplayer qu’on ne présente plus. Mis à part les musiques pour lesquelles il a été aidé, le soft est globalement issu d’une seule personne. Les shmups indés peuvent êtres de qualité très inégale. Des arena shooters, de l’abstract, du concept shooting et autres. Ici non, c’est du pur vertical bouletteux bien viscéral, fait avec tout l’amour que son créateur porte pour ce genre, ainsi que sa connaissance de ce style.

On se retrouve avec les mêmes bases que pour le premier jeu, mais World Ignition apporte bien plus qu’un black label de chez Cave. Plus fin, plus nerveux, mieux équilibré et avec un bon paquet d’ajouts. Mais assez parlé du passé, là, tout de suite, on a quoi dans les paluches ?

Bah on a du lourd. Du très lourd. Techniquement, le titre est sublime. Des effets dans tous les sens : tirer sur un ennemi offre une pluie d’étincelles, le tuer donne un déluge d’étoiles après et pendant son explosion. Chaque ennemi grouille de détails, de tourelles qui se déploient et de canons. Même si on peut reprocher des backgrounds un poil cradingues par moments et un aspect granuleux de l’ensemble, il faut bien reconnaître que le boulot effectué et le soin apporté est gigantesque. Loin de l’esthétique lissée et colorée d’un SDOJ ou d’un Mushi, on est dans un univers mécanique, froid et métallique, mis à part le stage 3 qui se veut plus champêtre avec une sorte de forêt qui désire notre mort. Pas de culottes, pas de nibards, ni de boss-maids-lolitas. C’est des tanks, des chenilles, des canons et de la graisse à pistons. Les otakus observateurs pourront apprécier la quantité de clins d’oeil à une moultitude de STG. Les patterns ne sont pas que rose et bleu et restent lisibles dans tout ce foutoir.

Du coté de l’OST, les musiques sont très sympa. Elles restent dans la tête c’est bon signe. Chaque boss a son propre thème et on peut choisir entre 2 track lists, la seconde correspondant à celle du mode Unlimited. Le jeu est d’ailleurs également vendu dans une édition « Deluxe » qui comporte l’OST. Les bruitages rendent vraiment bien et participent au sentiment de puissance qui se dégage de nos vaisseaux.

Niveau armement justement, on est bien. 4 ships, tous très différents. Le type 1 est un classique V-shot avec une vitesse moyenne. Le type 2 est équipé de 4 pods qui suivent nos mouvements, à la manière d’un Gradius. Le type 3 représente ce que j’appelle le ship avec « tir bâton ». Un laser rectiligne assez puissant mais pas large, compensé par sa vitesse inégalée. Enfin, le type Z est accessible moyennant déblocage via les étoiles ramassées dans le jeu. Sorte d’arme ultime avec un tir très large et puissant ainsi qu’une grande vitesse. Il est puissant mais pas au point d’enterrer les autres comme c’était le cas dans le premier Crimzon. 4 avions pour essayer de faire grimper son score.

Le scoring comment il marche ? Nan parce que c’est bien gentil les fleurs, les nibards, les avions et la musique mais on n’est pas la pour boire le jus des pâtes mais pour voir des gros chiffres et saigner des doigts pour qu’ils soient encore plus gros ! Là encore, le scoring system emprunte pas mal de trucs à droite à gauche. Un mix entre Ketsui, Kamui, saupoudré de dodonpachi et autres. Ça peut paraître bordélique au début mais après un peu de training, l’ensemble est super efficace.

Le jeu se joue avec 3 boutons : un shot, ben on appuie et ça tire, un lock qui fait apparaître un cercle ciblant les ennemis pour déclencher une salve de homing une fois relâché et enfin le 3ème pour la bombe / break. Appuyer en même temps sur le shot et le lock permet d’avoir le classique tir concentré, qui tape plus fort et ralentit le ship.

Tirer sur un ennemi fait monter une barre de break. Tirer dessus de très près la fait monter plus vite. Cette jauge est segmentée en 3 parties. Une grande avec une séparation et une 2ème plus petite en dessous. Une fois la 1ère partie pleine, on peut balancer une bonne vielle smart bomb, avec son nettoyage d’écran et sa période d’invincibilité qui va bien. Si on ne bombe pas et qu’on remplit la 1ère barre en entier, on peut passer en Break Mode, une sorte d’Hyper pour faire simple. Une fois en break, la puissance du vaisseaux et grandement augmentée, et les ennemis lâchent des étoiles quand on tire dessus. Si pendant cette période de Break on ne bombe pas et remplit la barre du dessous on peut passer en Double Break Mode ou DBM pour les gens qui veulent faire court. Pis là c’est l’apocalypse. Puissance scandaleuse et pluie d’étoiles. Par contre on ne peut pas bomber pendant le DBM donc on serre les miches et on détruit tout avant d’y passer.

C’est pas tout. Le lock permet, en plus de détruire des trucs à l’écran, de donner un multiplier de point directement proportionnel aux dégâts fait avec celui ci. Locker et détruire un pack permet d’avoir un multiplier compris entre x1 et x12.8. En temps normal, il est possible de monter à x9.6 au maximum. Pour aller au delà, il faut être en Break ou Double Break mode. Une fois ce multiplier acquis, un timer apparaît en dessous, indiquant le temps restant pendant lequel notre score est augmenté. Un multiplier actif permet aussi de faire monter sa barre de Break plus vite. La durée est augmentée par les ennemis détruits, et encore plus si on les explose au lock. Détruire au lock permet de monter simultanément ses 2 barres de Break, offrant ainsi la possibilité de passer très vite en double après avoir Break. Ramasser des étoiles fait augmenter le Break Rate décuplant donc le score avec un nouveau multiplicateur. La aussi, tirer en point blank fait augmenter ce rate plus vite.

OK on se calme. En gros, il faut jongler entre un pack détruit au lock pour chopper le multiplier, se coller sur la résistance pendant celui ci, passer en Break ou DBM pour monter le multiplier plus haut et le garder actif le plus longtemps possible, balancer des locks au besoin pour le regagner. Ça parait plus clair ? Mouais, pas sûr. Sur le papier ça passe, le seul soucis c’est qu’en face ils ne se laissent pas faire et il faut donc penser à tout en esquivant les fruits rouges qu’on nous balance.

4 modes de jeu dans ce World Ignition.

Le mode Simple du premier épisode est remplacé par le mode Boost. Dans ce mode, une fois la Break gauge pleine on passe automatiquement en Break. Une fois en Break, le rank augmente, la vitesse de jeu devient vite aberrante et les ennemis relâchent des suicide bullets de plus en plus nombreuses. Le seul moyen de calmer tout ça est de bomber ou de perdre une vie (une des deux solutions est meilleure que l’autre, à vous de trouver laquelle). Augmenter son score impose de rester en Break le plus de temps possible… vicelard ! La difficulté s’adapte à notre scoring, la Break Rate correspond à notre rank. De easy à infernal.

Original est un peu le mode « de base ». On fait les 5 niveaux avec son Break et double Break. Difficulté « standard » on va dire.

Unlimited, c’est de l’Original survolté, c’est la pétée à la Renée. Beaucoup plus de boulettes. Vraiment beaucoup plus. Le twist salvateur réside dans le lock qui peut “canceller” une partie des tirs suivant le nombre d’ennemis tués. C’est hard, très très hard, mais en même temps assez jouissif de tout faire péter.

Enfin, le Time Attack se veut être le défouloir du jeu. 3 minutes pour scorer très haut, dans un niveau exclusif dédié. Le Break montre TRES vite, les ennemis sont super nombreux, les vies illimitées. Pas de chichi : il faut défourailler le plus fort possible, jouer ultra agressif quitte à tout perdre rien à foutre il faut rentrer dedans pour faire apparaître la dose de vagues bonus, ça ne dure que 3 minutes faut tout donner. Super intense et fun.

S’ajoutent à ces 4 modes arcade, le mode Boost et Original en version « novice » avec des patterns simplifiés ou inexistants, une vitesse réduite, qui permettent aux débutants d’y trouver leur compte très facilement.

Enfin, un mode Training ultra complet et configurable permet de tester des stages et des boss avec les settings voulus. C’est une feature assez essentielle vu ce que le jeu nous met dans la gueule. Il est rancunier et punitif. Imposant une connaissance quasi parfaite des niveaux et des timings.

Pour couronner tout ça, un ranking online permet de se mesurer au monde (même si le score ne comprend pas ceux de la version sortie en salles) sur tous les modes, avec tous les vaisseaux ainsi que sur le stage 1 uniquement ce qui pousse la compétition dans la joie et les larmes (la sueur d’aisselles aussi mais pas chez tout le monde).
Même si les replays ne peuvent pas êtres téléchargés depuis le ladder, on peut les sauvegarder et les partager par mail ou autre, ceux ci ne faisant que quelques centaines de Ko.

Merde, je ne vois pas comment conclure sans passer pour un fanboy… On peut se dire qu’à force de piocher des idées dans plein de STG le tout va devenir un mélange spongieux et sans saveur mais que dalle. Force est de constater qu’après avoir passé quelques heures sur ce Crimzon on est simplement face au meilleur doujin jamais crée, j’irai même jusqu’à dire un des meilleurs danmaku tout court. Le jeu transpire la passion d’un mec qui sait de quoi il parle. Clover-TAC disait vouloir faire le shooter ultime, ben c’est pas des bullshits. Le titre est beau, cohérent, fluide, nerveux, technique avec une marge de progression démente. On peut reprocher quelques bugs comme un mode full screen pas au point ou des crashs très rares, mais le jeu semble bien suivi et devrait être corrigé rapidement.

Pour un prix aussi faible, ça serait absolument scandaleux de s’en priver.

Testé par Aemaeth

Test crée le 13/06/14 à 13:29, modifié le 5/04/16 à 19:51