20 ans après la sortie de « D.I.S.C.O. » par les inoubliables auteurs de « t’es ok, t’es bath », l’équipe de Cave succombait à une grosse remontée de 70’s (et sans doute d’acide…) avec Dangun Feveron, mélange improbable d’un DoDonPachi speedé à mort et de dancefloor disco survolté.

Shooter sans doute unique en son genre, l’ambiance de tout le jeu baigne dans l’éclairage funky d’une boule à facette rutilante. Qu’il s’agisse du style graphique, ultra saturé et acidulé, des incroyables titres disco qui constituent la géniale bande son, des smart bombs en forme de danseurs roses ou encore de la voix off surexcitée braillant des « let’s dance!!! » à tout rompre, pas de doute possible: on est bien en pleine saturday night fever…

Si le thème peut dérouter, la réalisation n’en est pas moins excellente, reprenant les grandes lignes du gameplay de DoDonPachi, avec la même qualité dans la conception graphique. Les levels sont magnifiques, les boss croulent sous les détails… L’ensemble est parfois (disco oblige!) un peu criard ou décousu, mais c’est plus une affaire de goût.

Le joueur peut choisir parmi 3 vaisseaux, au tir de plus en plus évasé, sélectionner son type de tir spécial (scies qui visent toutes seules, bombes ou bouclier) ainsi que la vitesse de déplacement de son engin. La smart bomb dépend du vaisseau choisi. Autant d’éléments customisables qui influent sur la façon de jouer, et principalement… la vitesse du vaisseau. En effet Dangun Feveron est un jeu un rien rapide: une cadence hystérique et déchaînée, sans une seconde de répit, un vrai concentré d’adrénaline et d’action pure. Pour contrebalancer la difficulté du jeu et la frénésie des ennemis, le vaisseau se voit doté d’un armement efficace (comme dans DoDonPachi, on se noie sous les power ups, ça crache sévère dès le début) et d’un masque de collision microscopique, même pour un manic. Les séances de « CA PASSE! CA PAAAAAASSE! » sont légion =) Le gameplay est donc assez particulier, dépendant pas mal de la vitesse choisie, mais l’ensemble est d’une jouabilité surprenante pour un jeu aussi furieux.

Petit challenge bonus, Dangun propose un système de combo original: certains ennemis détruits libèrent de petits bonshommes qui descendent vers le bas de l’écran, rebondissent et disparaissent ensuite vers le haut. Le pokemon-objectif est de les attraper tous: à chaque bonhomme ramassé le multiplicateur monte d’un point, en rater un remet tout à zéro. Ambiance garantie quand 2-3 bonshommes s’approchent de la limite dans un écran noyé de tirs et d’ennemis! Autre particularité, les scores sont calculés level par level, il n’y a pas de score « général ». Encore un point à retenir, l’hallucinante bande son, un medley de grands moments de disco, vraiment unique en son genre.

Dangun est au final un shmup sans égal, complètement survolté, à l’univers aussi original que la réalisation est sans failles. Les détracteurs du manic shooter y verront sans doute une belle preuve de la décadence du genre, les amateurs d’adrénaline autres cintrés du pad y verront une authentique perle à tous les niveaux.

BURN BABY BURN!