Retour vers  2009 DCave

9/10 Excellent

Graphisme
Une ambiance réussie et heureusement améliorée en mode 360, car le mode arcade est incroyablement pixellisé.
Son
réussi dans l’ensemble, mais l’absence du « full voice » pour le commun des mortels est très énervante !!!

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DeathSmiles

  • 2 simultanés
  • Scrolling horizontal

2006, interviewé par Pocket Shami pour un documentaire sur l’histoire des shmups, Tsuneki Ikeda (aka IKD, un peu le Miyamoto de chez Cave) déclare : « On a essayé le scrolling horizontal pour la première fois avec Progear No Arashi mais ça ne fait pas le poids face à un bon vertical. En vertical tout est clair, on voit d’un seul coup si on va se faire toucher ou non, mais en horizontal, impossible de se rendre compte si on est sur la trajectoire d’une balle. »

2007, le jeu Deathsmiles, estampillé Cave, sort dans les salles japonaises, c’est un shmup… au scrolling horizontal… Et pour bien enfoncer le clou, le jeu se voit adapté sur 360, début 2009 !
Est-ce à dire que chez Cave on aime à faire deux fois les mêmes erreurs ? Niet ! Cave réussit ici à montrer qu’il est un grand éditeur, qui apprend de ses erreurs et ne se contente pas du « toujours plus ».

Deathsmiles sur 360 donc, premier contact : c’est moche, et je déconseille à tout le monde le mode arcade, sauf si vous aimez la bouillie de pixels (je joue pourtant sur un tube !), heureusement un mode 360 est dispo, avec des graphismes beaucoup plus fins et quelques différences, j’y reviendrai.

Pour une fois chez Cave, le système se comprend aisément, en tout cas bien plus facilement que dans Mushi ou Ibara :
4 persos, toutes adolescentes mineures évidemment…, ayant chacune et à tout moment leur favori, ce qui correspond à une option dans Gradius par exemple. Une jauge de vie à 3 pastilles au départ, avec 3 bombes par pastille, extends à 20 et 45 millions, un contact avec une boulette c’est une pastille en moins, avec un ennemi, seulement une demie pastille, bon à savoir !

La majorité des ennemis lâchent des items, plus ou moins selon le type d’ennemi et l’arme employée : shot en tapotant, principalement pour les ennemis en l’air, laser en maintenant, plutôt pour les ennemis au sol, et lock-on shot en appuyant sur les deux boutons de tir, car vous avez deux boutons de tir : un pour tirer à gauche, et l’autre pour tirer à droite.

Les items ramassés remplissent un compteur en bas de l’écran, que nous appellerons « premier compteur » (original n’est-ce pas ?), celui-ci se bloque à 1000 et vous offre alors la possibilité de claquer un Power Mode, ce qui fera baisser lentement votre compteur (plus ou moins lentement selon l’arme employée…), vous rendra plus puissant (idéal pour la survie !), mais surtout vous permettra de scorer un maximum ! Because tous les ennemis lâcheront alors beaucoup plus d’items, que chaque items ramassés fera monter votre « second compteur », invisible jusque-là : un item, c’est un +1 sur ce compteur et sur votre score. Ce second compteur se bloque à 10 000, ce qui signifie que chaque item ramassé ensuite ajoute 10 000 à votre score, en clair : si tu claques ton Power devant une bonne chiée d’ennemis, ça va pisser du million jusqu’à nouvel an !

Mais je m’emporte… Tout ça pour vous dire que faire défiler les 10 000 à l’écran est grisant, comme les x100 dans EspGaluda. Une fois le premier compteur revenu à zéro, tout est à refaire et le second compteur disparaît pour repartir de zéro au prochain Power Mode.

C’est facile à piger non ?

Mais le jeu est en plus très bien pensé : le level design aux petits oignons offre mille subtilités pour scorer, comme par exemple le « instant refill », qui consiste à détruire un max d’ennemis dans les toutes dernières secondes de son Power Mode, offrant ainsi moult items quand vous retournez en mode normal, ce qui remplit de suite votre premier compteur. De plus le simple agencement des niveaux (qui est plus ou moins laissé au choix du joueur) vous fera essayer des tas de combinaisons.

Et après une si brillante explication, il est temps pour une digression, alors je digresse !

Dans Arcade Mania, un bouquin de Brian Ashcraft qui sortira bientôt en français et sur lequel vous devrez vous jetez, Tomohiro Nishikado, le créateur de Space Invaders déclare à l’auteur : « It’s a shame that today’s shooting games are so hard that most people can’t play them. » Et là, vous avez tous une poignée de titres qui vous vient en tête, avec sans doute pas mal de titres de chez Cave : DDP DOJ, Ibara, Mushi Hime Sama, etc…

Et bien c’est là, pour revenir à notre jeu, que Cave montre tout son talent : Deathsmiles est un jeu tout public, et quand je dis tout public je veux dire du noob total en matière de shmup jusqu’au hardcore scoreur le plus acharné !

Je m’explique : vous choisirez vous-même l’ordre des six premiers niveaux, mais aussi leur niveau de difficulté (surtout celle des boss !) en choisissant au début de chacun d’eux le rank auquel vous souhaitez jouer, de 1 à 3. Il y a d’ailleurs là une différence entre le mode arcade et le mode 360 : sur 360, vous pouvez choisir de jouer tout en rank 1 par exemple. Le dernier niveau cela dit est toujours au même rank. Ho alors je vous vois venir : « Moi je traîne sur Shmup.com, direct tout en rank 3 et basta ! », mais sachez qu’après 5 niveaux joués en rank 3, vous entrez en Death Mode, ce qui fait apparaître des suicides bullets que seul votre favori pourra absorber rendant le jeu beaucoup plus difficile à négocier ! Et si ça ne vous suffit pas, le jeu offre après les 6 premiers niveaux le choix entre aller directement au château final, ou passer par un stage EX à la difficulté tout simplement énorme !

Bref : en évitant les erreurs de Progear (des patterns de verticaux juste tournés à 90° pour passer à l’horizontal, et d’ailleurs on n’est pas ici dans un 100% danmaku…) et en offrant un jeu que tout le monde peut finir sans frustration ou alors creuser pendant des semaines, Cave réussit là un coup de génie qui en fait vraiment un éditeur phare pour le genre ! D’ailleurs les ventes ne s’y sont pas trompées : 6000 exemplaires le premier jour, 20 000 la première semaine : ça doit faire des envieux ! Et puis le jeu a une autre vertu, qui le rend indispensable : c’est le seul shmup à ma connaissance où vous combattrez une vache !

Et ajoutez à cela la possibilté de visionner les replays online des meilleurs joueurs, et aussi un mode exclusif « 1.1 » qui offre un nouveau gameplay en surfant sur la vague Geometry Wars : dans ce mode, vous dirigerez votre favori avec le second stick du pad, ce qui permet de jouer bien plus facilement parmi les suicides bullets.

Attention toutefois : si le jeu en lui-même est un must-have, tout ce qu’il y a autour est très contestable : d’abord l’habillage général à base de mineures toujours dans des poses lascives se fait de plus en plus limite chez Cave, ensuite si vous ne disposez pas de la toute première édition du jeu , tous les dialogues in-game seront mués (la première version était fourni avec un code de déblocage du « full voice »), ensuite la galette comporte pas mal de bugs, assez gênants pour le joueur : pas de sauvegarde systématique des scores, un coup ça marche, un coup ça marche pas (un comble !), pas d’installation sur le disque dur, le mode score attack demande d’être connecté tout le temps de la partie or il est souvent sujet à déconnection, le jeu online avec un deuxième joueur fait tomber le frame rate à des niveaux abyssaux. Autant de petits détails qui mis bout à bout montrent que si Cave sait faire les jeux d’arcade, il est loin d’avoir sur console le savoir faire et la finition de ses rivaux (aaaaah Raiden IV !), on se demande pourquoi il ne rappelle pas Arika, comme au bon vieux temps des conversions PS2 ; on parle depuis la sortie du jeu d’un patch, confirmé sur le blog de Cave, mais à ce jour : rien ! (et au passage, on attend toujours celui pour DDP DOJ BLE, mais là, ce n’est pas Cave qui a fait la conversion…)

Petit post-scriptum : quelques jours après la sortie du jeu était mis en téléchargement un add-on, Deathsmiles Mega Black Label, portage de la version Black Label (limitée à quelques exemplaires !) de la borne d’origine. 1200 points pour 600 Mo. Au menu :
– 1 perso supplémentaire, Sakura qui a deux options ce qui est très utile face aux suicides bullets
– 1 niveau EX supplémentaire : le Ice Palace, qui est un vrai régal à jouer avec des possibilités de scoring ahurissantes et un nouveau boss
– la possibilité de jouer en rank 999, et là pour le coup on est dans un 200% danmaku version Mushi Hime Sama Futari God mode !
– un système de score un peu différent : power mode possible à partir de 500, un second compteur visible et qui surtout ne se réinitialise jamais (même s’il diminue pendant les boss et quand vous vous faites toucher) et se bloque à 100 000 cette fois-ci, ce qui offre des possibilités de score en milliards !
En renouvelant et en multipliant les possibilités de scorer (on peut par exemple recharger son premier compteur en touchant les boss avec son favori), ce Mega Black Label donne à Deathsmiles un côté « excessif » vraiment plaisant tout en gardant les qualités de l’original : pour 1200 points, vous auriez tort de vous en priver !!!
(petit bémol, cet add-on ne corrige aucun des défauts de son support -sauvegarde des scores, etc… et il est impossible d’en voir les replays online.)

Testé par Hydeux

Test crée le 25/05/09 à 22:07, modifié le 10/04/16 à 18:52

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