Tout d’abord, il convient de couper court à la remarque selon laquelle Fixeight ne rentrerait pas dans la sacro-sainte catégorie des shoot them up. Sachant que seuls les contacts avec l’ennemi et ses projectiles peuvent causer la mort, qu’aucun élément de plate-forme n’est ici présent et que certains personnages lévitent, je subodore que l’on est bien en présence d’un shmup, et que donc sa place sur notre site est amplement méritée ^^

Souvent présenté comme la suite plus ou moins officielle d’OutZone, Fixeight est un jeu d’arcade sorti en 1992, et qui n’a à ce jour connu aucun portage.

Le jeu reprend le même principe qu’OutZone avec certains éléments en moins. Mais il comporte certaines petites nouveautés;cependant. Tout d’abord, vous avez le choix entre 8 personnages à l’armement différent selon le schéma suivant : un tir de base upgradable; une smart bomb (identique à chaque protagoniste), et deux tirs spéciaux : le premier est une évolution radicale de votre arme de base, le second , figuré par un item « ? » est le tir secondaire, très différent de l’original et à l’efficacité très variable selon le joueur. Fixeight a abandonné le système de barre de vie en permanente décroissance qui était celui d’OutZone, heureusement diront les uns, hélas diront les autres, car la pression conséquente n’est plus dans le titre de 1992. On revient au schéma classique du shmup : 1 impact=1 down.

La difficulté est assez moyenne, les premiers stages se passent sans anicroche pour se compliquer assez progressivement sans jamais atteindre l’horreur absolue. L’ambiance est assez faiblement portée par des musiques et des effets sonores curieusement assez anodins mais qui sauront contenter le joueur pas trop exigeant, c’est toujours ça de pris…

Vous l’avez noté, c’est une production Toaplan, alors il est inévitable d’aborder le rendu graphique, Toaplan ayant toujours brillé par le grand souci du détail présent dans la quasi-totalité de ses shmups (faites une recherche par éditeur sur le site pour vous en convaincre si vous êtes néophyte !) alors qu’en est-il de Fixeight ? Eh bien, et c’est là que le bât blesse, le contrat n’est qu’à moitié rempli. En effet, les sprites des héros sont assez variables, certains sont diablement détaillés, d’autres assez uniformes.

De plus, si l’on reconnait la grande maniaquerie toaplanesque sur les ennemis (ces véhicules sont de toute beauté, vraiment !), les décors de fond sont réellement plats, sans détail ni relief, étonnant pour un jeu estampillé Toaplan ! Rappelez-vous les décors d’OutZone, où même les sols donnaient une impression de bosses et autres anfractuosités…Ici, que pouic ! On a l’impression de se balader sur du linoleum…Bon, cette relative déception est compensée par des couleurs et des armes qui pètent bien et un level design très réussi avec des ennemis qui vont avec (par exemple, les labyrinthes hantés de vers géants ou les murs longés de scies circulaires joliment dentées), ce qui donne une équation assez curieuse, un joueur coutumier de Toaplan sera surement un peu sur sa faim et verra les défauts, un autre verra en premier les qualités graphiques du jeu tout de même indéniables. A vous de voir.

Finalement, que faut-il retenir de Fixeight ? Loin de briller dans le catalogue de l’éditeur (le seul Toaplan qui m’ait d’ailleurs plus ou moins déçu était l’assez obscur Vimana, il n’en reste pas moins un jeu très agréable à pratiquer, surtout à deux, pas trop difficile et plein de bonnes idées… Et pour qui arriverait à ne pas le comparer à son aîné OutZone, c’est un très bon moment de défoulement.

Chose curieuse pour finir, c’est la version « bootleg » qui est le mieux émulée…