Retour vers  2002 GLlamasoft

7/10 Bon

Graphisme
Original et surprenants, attention au mal de mer. Lisibilité difficile à dompter.
Son
Le bruit incessant du tir est assez saoulant, les bruitages sont spaces

Gridrunner++

  • 1 joueur
  • Scrolling vertical

Le nom de Jeff Minter sonnera inévitablement de manière familière à toute personne ayant d’une manière ou d’une autre croisé un jeu vidéo pendant les années 80-90. Baba-cool génial, obsédé des moutons et des llamas, auteur atypique et charismatique de productions aussi étranges que comiques (on retiendra surtout le très fameux « Return of the Mutant Camels« ) il semble avoir comme ambition de vouer tout son inestimable talent à des projets destinés à dès la naissance à l’oubli (la console Konix jamais développée, des projets sur Jaguar, etc…) bien que son nom sur la pochette a pendant très longtemps suffit à transformer un jeu en best-seller. Un personnage aussi déroutant que facétieux donc, qui propose avec ce Gridrunner++ une version améliorée de Gridrunner tout court, sorti en 82 sur Vic 20.

Shoot vertical atypique, Gridrunner++ frappe d’abord par son premier aspect euh… inhabituel disons: le look. Gridrunner est vraiment étrange avec ses graphismes faisant penser à l’improbable rencontre entre un jeu vectoriel de l’époque fluorescente et un trip sous acide. Des formes géométriques abstraites ondulantes côtoient des moutons cartoonesques… La stratégie de développement de M.Minter (« 10 Code – 20 Bistrot – 30 goto 10 », comme il l’avoue lui même dans des interviews) semble ne pas avoir trop changé…

Les captures d’écran statiques ne rendent d’ailleurs pas hommage à l’animation du jeu, très spéciale elle aussi, une ondulation très fluide et psychédélique, à déconseiller aux victimes du mal de mer.

Un parti pris visuel assez expérimental donc (rappelons encore que l’auteur, fan éhonté des Pink Floyds, a aussi sorti plusieurs logiciels planants visant simplement à afficher des motifs relaxants à l’écran…), déroutant au début mais mystérieusement séduisant à l’usage (sans doute un remontée d’acide, ou une conséquence de messages subliminaux cachés toutes les 60 images/seconde, ils sont capables de tout).

Au niveau du jeu lui-même on reste dans l’original. Premier point plutôt rare: le contrôle de l’engin spatial se fait à la souris, un choix délicat souvent synonyme de gameplay foireux, mais correspondant bien à l’étrangeté du reste et donnant une fois n’est pas coutume un contrôle assez sympathique. Le jeu ne propose pas de bouton de tir puisque le vaisseau canarde en continu, mais vous serez par contre sollicités pour activer le SheepieZapper (« Oui plein oui »), la smart locale qui détruit aléatoirement des ennemis présents à l’écran. On peut à peu près tout canarder, des vagues d’ennemis à leurs tirs. De temps en temps des moutons apparaissent, les ramasser permet d’améliorer le tir du vaisseau.

La bande son est elle aussi plutôt curieuse, avec en particulier des digits vocales limite inquiétantes.
Un shoot original donc, une petite production sympathique à essayer si vous êtes amateur de bizarreries psyché et de l’humour plus que décalé de Jeff Minter =)

Testé par Katmoda

Test crée le 1/01/70 à 01:00, modifié le 3/10/17 à 17:47