Knight Arms : The Hyblid Framer
Pourquoi ce titre?
Knight Arms fait référence au robot que pilote le héros pour sauver la galaxie. Vous aurez constaté le magnifique engrish employé dans le sous-titre du jeu.La ludothèque du X68000 nous réserve décidément beaucoup de surprises, Knight Arms en est la preuve. Ce jeu a été développé par Arsys Software, société qui a développé quelques jeux à la fin des années 80, et au début des années 90 sur les ordinateurs japonais et à qui l’on doit le très bon portage de Prince of Persia sur Super Nes. Ensuite on perd toute trace de la société ; la compagnie semble avoir arrêté la production de jeu puisque plus rien ne sortira sous ce label après 1993.
Mais la où ça devient intéressant, c’est lorsqu’on se penche sur le staff de la boîte, notamment sur le Game Designer de Knight Arms : Katsunori « Tux » Yoshimura. Premier élément intéressant, ce monsieur aurait commencé sa carrière chez Tecno Soft en ayant notamment bossé sur le premier Thunder Force. On retrouve ensuite sa trace 15 ans plus tard, chez une boite prestigieuse auxquels beaucoup de joueurs amateurs de belles voitures vouent un culte. En effet, il semblerait que lui ainsi que d’autres anciens collègues de chez Arsys travaillent maintenant chez Polyphony Digital, vous savez ceux à qui on doit Gran Turismo ou Omega Boost… Et la filiation de ce dernier avec Knight Arms est évidente, Katsunori Yoshimura étant Game Designer sur les deux jeux.
Les similarités entre les deux jeux sont nombreuses ; tous deux étant des shoot en vue arrière nous mettant aux commandes d’un robot surarmé. Par contre là où le jeu x68000 se démarque de son petit frère, c’est qu’il va alterner les phases à scrolling multidirectionnel avec des niveaux à scrolling horizontal. Ces derniers étant dans l’ensemble bien plus réussis et plus jouables. De plus, ils présentent quelques particularités qui ont un impact important sur le gameplay.
Premièrement, votre robot pourra, sur simple pression de touche, se retourner pour détruire les ennemis arrivant par l’arrière. Jusque là rien d’exceptionnel, mais ça va plus loin, vous pourrez également diriger le tir de votre machine de guerre vers le fond ou vers l’avant de l’écran. Pour expliquer les choses plus simplement, votre robot se trouvera dos à vous ou face à vous.
Deuxièmement, le scrolling n’avance pas, par conséquent vous serez totalement libre de vos mouvements et il faudra donc explorer non seulement le tableau de gauche à droite mais également de bas en haut. Et évidemment les développeurs ont fait tout leur possible pour que nous autres pauvres joueurs, nous nous perdions dans les dédales de couloirs ou dans des culs-de-sacs bourrés d’ennemis belliqueux.
Coté réalisation, le résultat est plutôt mitigé, les niveaux en vue arrière ne sont pas très réussis à cause du scrolling qui est tout sauf fluide, il suffit que les ennemis tirent quelques boulettes pour que le framerate baisse considérablement. Par contre, les niveaux horizontaux sont bien plus soignés, voir même en avance sur leur temps. Les développeurs ont eu l’audace de proposer, déjà à l’époque, une ébauche de graphismes avec un rendu 3D.
L’aspect sonore est également intéressant à creuser, derrières les thèmes techno-rock nerveux se trouve un compositeur très doué qui à mon avis n’est pas inconnu des amateurs de shoot : Toshiya Yamanaka. Pour ceux qui ne le connaissent pas, ce monsieur a un talent incontestable et a travaillé avec certains des plus grands studios de développement, notamment pour Treasure. Il était le compositeur attitré de Bangai-O ou encore Sin & Punishment. Bref du très lourd.
Avec un tel casting, Knight Arms ne peut être qu’un bon jeu, et c’est effectivement le cas. Techniquement en avance sur son temps bien que souffrant de quelques défauts, le soft d’Arsys saura vous divertir par son intensité ainsi que par sa difficulté qui mettra vos pauvres petits nerfs à rude épreuve.
Testé par Hagane
Test crée le 13/08/07 à 11:30, modifié le 16/10/17 à 14:43