Over Horizon
Pourquoi ce titre?
Par delà l'horizon...Votre mission ?Avant de se vautrer lamentablement dans le fan-service le plus pathétique, Hot-B avait quand même réalisé quelques jeux, dont cet extraordinaire Over Horizon, un shmup exemplaire à bien des égards.
Pour rendre justice à ce titre, je vais tâcher de proposer une review à la mesure du jeu. je vais donc tout d’abord exposer la critique technique du jeu et dans un second temps, nous nous intéresserons plus avant aux petites particularités de gameplay qui font presque tout l’intérêt du soft.
Over Horizon est donc un shooter horizontal marchant sur Famicom. Désormais, on ne peut objecter de prime abord que ce support assez modeste n’est pas adapté aux shoot them up. Et avec ce titre, on comprend vraiment que ce qui fait la qualité d’un jeu, c’est avant tout le sérieux et l’inventivité des programmeurs. Avec Over Horizon on est servi.
Graphiquement c’est absolument magnifique. L’excellence graphique vient pour beaucoup d’une palette de couleur particulièrement bien utilisée, conjuguée à un level design de folie. On retrouve dans ce jeu des influences graphiques qui augurent du meilleur, les structures métalliques sont directement inspirées de R-Type, les niveaux glaciaires et bucoliques semblent dans la lignée d’un Gradius, quand au vaisseau et à certains sprites ennemis, ils ont subi l’influence de Toaplan et plus spécialement d’ Hellfire et de Zero Wing ! Avouez qu’il s’agit là de véritable menu de fête.
L’animation de l’ensemble est optimale. Certains décors se payent le luxe d’afficher un nombre important de détails, les déplacements ennemis sont fluides, les projectiles évoluent en formant de jolis ensembles, la maniabilité a fait l’objet d’un soin tout particulier sur lequel je reviendrai, la bande-son propose des thèmes mélodieux voire enchanteurs qui procure une certaine sensation de bien-être (si si !), pour finir le jeu est très axé « destruction de masse » et propose un challenge équilibré, certes pas excessif mais tout de même assez relevé (le dernier level est assez apocalyptique, mais un jeu qui se défend comme ça… Ça fait plaisir de voir ça). La grande force de ce jeu est finalement de constamment motiver le joueur à toujours vouloir aller plus loin, et ça, c’est une qualité indéniable voire essentielle… Tiens, ne serait-ce pas là ce que l’on appelle la Replay Value ?
Maintenant, abordons une caractéristique très spéciale et qui participe énormément à l’intérêt global: Over Horizon est un shmup où vous aller vous-même construire votre vaisseau. C’est à dire que vous allez devoir entièrement configurer votre manière de jouer ! Et là, ça devient fort intéressant. Qu’on juge plutôt:
-Votre engin dispose de deux tirs: un tir frontal et un tir caudal, disponibles à tout moment, d’ailleurs le tir vers l’arrière sert souvent de prétexte à des attaques ennemies bien traîtres par l’arrière. Ne le négligez pas.
-Vous disposez de deux modules d’option. Mais ces modules d’options, contrairement à ceux d’un Gradius ou aux Bit Devices de R-Type, doivent être positionnés autour de votre engin, mais selon une situation que vous aurez déterminée par avance. Vous pouvez donc les coller à votre vaisseau, les éloigner au maximum, les positionner loin devant, loin derrière, un loin, un proche, etc. Les possibilités sont très larges et offrent un gameplay quasiment-illimité. excellente initiative qui rajoute une savante dose de technique à ce jeu et qui devrait satisfaire tous les joueurs quels que soient leur style et leur aptitude.
-Même vos tirs sont configurables. L’arme principale a deux caractéristiques: son action destructrice, ici appelée « BOMBAR » et sa fonction de guidage, appelée « HOMMING » [sic]. Vous avez 5 points d’aptitude à répartir selon ce que vous tenez à privilégier (pour ma part, j’en mets plus dans le « BOMBAR », même s’il apparait que l’équilibrage entre les deux fonctions de l’arme soit bien souvent la clé de la réussite.
-De plus, le déroulement du jeu est témoin d’une grande intelligence, pour exemple, le niveau des glaces (stage 3) vous demandera afin de passer de devoir tirer sur de gros blocs de glace qui libéreront un passage étroit avant de reprendre leur position… Carrément ric-rac, mais aussi bougrement bien trouvé ! Ça fait penser par certains aspects à certains passages de Gradius V où la seule façon de survivre était d’utiliser le décor comme bouclier…
Avouez quand même que cet effort d’optimisation du gameplay est assez louable et hélas, assez rare dans le genre pour l’époque ! Impossible de s’en lasser, on peut donc jouer au même jeu sans que le jeu ne soit le même !
En ajoutant donc cette incroyable richesse de jeu à sa réalisation impeccable, à ses niveaux classiques mais typés et si typiques de l’inconscient collectif du shmup (cavernes, passages organiques, armada de vaisseaux…) et des boss magnifiques, et vous comprendrez aisément que l’on se trouve en présence d’un must play si intense et si exceptionnel que passer à côté… ben c’est franchement un belle bêtise ! Hélas, il est vrai que la qualité de ce titre n’a d’égale que sa rareté, mais qui cherche trouve.
Un bon conseil: si vous le voyez quelque part, chopez-le de suite, que ce soit avec vos moyens à vous… Ou même avec les moyens d’autrui, la fin justifie les moyens… Quoi, vous jurez de rester honnête face à ce jeu ? Sache, ô joueur pusillanime, que c’est l’occasion qui fait le larron…
Testé par Yace
Test crée le 24/02/08 à 17:37, modifié le 11/10/17 à 18:10