Retour vers  1999 PM-Kai

8/10 Très bon

Graphisme
Minimalistes et orientés steam punk. On a vu mieux sur MSX mais ils restent plus qu’ honnêtes. Le point fort demeure un soin particulier apporté aux détails des explosions et à l’inventivité de certains boss qui prennent fréquemment plusieurs formes.
Son
Des mélodies qui ne sont pas transcendantes mais qui font parfaitement le job en soutenant une action frénétique. La mélodie des boss est particulièrement réussie.

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Pleasure Hearts

  • 1 joueur
  • Scrolling horizontal

Cela vous est sans doute déjà arrivé : vous avez le coup de foudre pour un shmup, son développeur puis un beau jour vous découvrez que ce développeur a pondu dans le passé sur des supports plus ou moins obscurs des titres qui vont immanquablement susciter votre curiosité.
C’est ce qui s’est produit avec M-Kai qui n’est pas une nouvelle marque de voiture asiatique mais le nom d’un développeur nippon qui commença son aventure vidéo-ludique sur le standard MSX.
Peut-être que le nom M-Kai ne vous est pas inconnu. Si je vous dis Cardinal Sins, Judgement Silversword ou encore Eschatos vos yeux risqueront de s’écarquiller avec un joli sourire en coin.
Le shoot’em up qui nous importe présentement porte le doux nom de Pleasure Hearts, un horizontal 100% dojin qui parut en 1999 sur MSX2 / MSX2+ / MSX Turbo R en format disquette et qui accompagnait la sortie d’un magazine de l’époque intitulé « Sanriku Ouja #0 ».

Pleasure Hearts vous place aux commandes d’un bon vieux coucou légèrement cute si l’on en juge par le visuel de la pochette mais son aspect mignon s’arrête là car très rapidement les up-grades en armement vont vous doter d’une puissance de feu destructrice.
Incontestablement le point fort du titre est sa frénésie : pratiquement pas un seul temps mort. Vous devrez faire face à d’incessantes hordes d’ennemis surgissant de toutes parts et n’hésitant pas un instant à vous assaisonner de salves géométriques qui atteindront des sommets de rapidité au fur et à mesure de votre progression.

Chose étonnante pour un shmup tournant sur un support relativement limité en capacités techniques, de nombreuses parties des décors sont destructibles (en particulier celles du stage 2) et si certains de vos tirs rapides et nourris s’arrêteront net devant les murs de bâtiments et autres bases, d’autres armes comme une sorte de tir blanc sinusoïdal traverseront les obstacles de part en part pour garantir un nettoyage optimal et faire s’envoler votre score.
Bien sur les classiques boss seront de la partie. Boss à tiroirs opérant moult transformations et parfois occupant les trois quarts de l’écran en se détruisant par étapes successives comme sur bon nombre de danmaku actuels.
Ils vous obligeront à balancer sans modération une smart-bomb surtout défensive dans un authentique feu d’artifice de pixels bien gras.

C’est roots mais ça a son charme !
Une autre dimension du jeu qui peut séduire est sa propension à la collecte d’items de toutes sortes.
Des cristaux que lâchent les ennemis régulièrement surtout quand vous claquez une bombe jusqu’aux objets divers qui viennent compléter un tableau façon action-RPG présent dans un menu d’option assez fourni (par contre uniquement en japonais), Pleasure Hearts sera pour les plus courageux une bonne tentation à la collectionnite aigüe et vous incitera à compléter le jeu de toutes les façons possibles.
Ce n’est pas tout, comme pour donner la réplique à Cave, Pleasure Hearts engrange les points par milliards, détail surprenant et plutôt plaisant pour un jeu à la facture graphique datée mais qui ne manquera pas d’attirer les amateurs de gros scores à rallonge.
D’ailleurs on ne pourra s’empêcher de penser à Pro Gear no Arashi notamment lors d’affrontement de boss typés steam punk !

MSX rime souvent avec une animation poussive et saccadée mais cela était surtout vrai pour la première génération d’ordinateurs. A partir du MSX 2 les choses se sont sensiblement arrangées (exemple flagrant avec le vertical Laydock) et Pleasure Hearts bénéficie par conséquent d’une animation plus qu’honorable surtout au regard du nombre de sprites affichés en même temps. La jouabilité elle aussi s’en sort très bien et seuls quelques petits soucis de lisibilité dus à la rapidité des projectiles et une palette couleur assez réduite pourront éventuellement frustrer le joueur par moments mais rien de bien méchant.
Les scrollings souvent très rapides en parallaxe façon PC-Engine ou Megadrive sont du plus bel effet, l’occasion de faire le plein de points en plein stage lors de gavages en montagne russe.
Si les graphismes old-school ne vous rebutent pas et que vous aimez les défis bien relevés ne passez pas à coté de ce shmup survolté. Il est un peu au MSX ce qu’étaient RECCA et autres Gun Nac pour la Nes à savoir une proposition shmuppesque qui donne le maximum sur le plan technique compte tenu du support en offrant une expérience forte en sensations. Le genre n’est pas réinventé mais il prend le meilleur de l’action trépidante des shmups Compile avec une bonne dose de patterns à la sauce Cave.
Vous retrouverez avec plaisir cette facture caractéristique de M-Kai qui a fait les beaux jours de l’excellent Judgement Silversword et son heureux portage sur Xbox 360 permettant au grand public de découvrir des shmups assez confidentiels.
Comme Judgement Silversword et Cardinal Sins, Pleasure Hearts mériterait bien une réactualisation sur les plateformes d’aujourd’hui.
On a le droit de rêver !

Testé par Shadow Gallery

Test crée le 8/03/15 à 17:50, modifié le 9/06/16 à 20:30