Psyche Metal – The Bleeding
Pourquoi ce titre?
Peut-être un hommage à Cannibal Corpse ?Les développeurs de Psyche Metal sont, peut-être, de gros fans de Cannibal Corpse, c’est du moins ce que pourrait laisser penser le sous-titre du jeu, « The Bleeding » et de manière plus générale l’ambiance d’ensemble, très boucherie-charcuterie. Le thème du gore et du franchement macabre a finalement laissé peu de titres marquants dans l’histoire du jeu vidéo, avec peut-être les Splatter House en beat them all, et Gynoug pour les shmups. Même si très souvent, pour rendre les méchants plus méchants encore, les graphistes en font d’atroces mutants bio-visqueux, les thèmes 100% gores sont peu courants, voici une lacune bien comblée avec ce symathique freeware qui a d’autre part la particularité d’avoir remporté le titre de « shmup le plus bouletteux de l’histoire », décerné par M.Cormano lui-même 😉
Le ton de Psyche Metal est donné dès les premières secondes.
L’ambiance, d’abord: tout le jeu baigne dans de délicieux tons « chairs décomposées » (Bwoooorgh, slowly we roooooot…) roses et marronnasses, les ennemis sont d’immondes bouts de trucs morts (bras, têtes…), le héros lui-même est un petit œil ondulant gaiement son nerf optique derrière lui (comme le bit Bydo de R-Type Final). On sent donc dès le départ que ça va franchement rigoler, impression qui se confirme plus tard avec l’apparition de bonshommes crucifiés, de beholders baveux ou autres fœtus irritables. Il y a des jeux kawai dont des personnages sans scrupules se servent pour convaincre leur petite amie que le jeu vidéo c’est sympa: The Bleeding n’en fait clairement pas partie ^^ La bande son lorgne vers le metal lugubre, mais étant malheureusement en midi elle manque un peu de patate (les puristes couperont le son au profit d’un album de Six Feet Under).
Ensuite vient la boulette: quelques secondes passées dans le premier niveau font douter le joueur sur la difficulté choisie l’écran d’avant. Aurais-je par mégarde glissé sur le mode « insane boulette »? Psyche Metal propose en effet une quantité de tirs / seconde plutôt ahurissante: le moindre ennemi lâche une grappe touffue de pastilles roseâtres, les monstres plus gros et les boss remplissent quand à eux littéralement l’écran. Pour lutter contre cette avalanche notre valeureux œil dispose d’un tir frontal qui s’évase en gagnant de la puissance, mais surtout d’une fonction bien utile: il peut ralentir le temps. Une pression du bouton B consomme un crâne orange (on peut en stocker jusqu’à 20) et ralentit le jeu pendant plusieurs secondes, rendant possibles les slaloms les plus osés. Comme les crânes oranges sont dispos en grand nombre, on finit en fait par traverser tout le niveau au ralenti… Le petit œil peut aussi déclencher en accumulant du scratch bonus un mode « rampage » pendant lequel son tir devient dévastateur, annulant même les tirs ennemis.
Intéressant sur le papier, Psyche Metal ne l’est pas forcément autant en jeu. L’œil contrôlé par le joueur est d’abord beaucoup trop sensible, un comble dans un jeu ou on passe 95% de son temps à des esquives au pixel près. Ces esquives, ensuite, sont au final assez laborieuses: le même 95% du temps se déroulant en mode ralenti, on esquive, on se replace 2 pixels plus loin, on attend la boulette suivante, on recommence… Comme les tirs ennemis sont très lents (certains restent à l’écran tout un niveau tellement ils sont flasques) on finit par s’ennuyer un peu, évitant sans entrain des vagues de tirs informes, sans qualité mais tout en quantité. La difficulté est de plus bizarrement dosée: on pourra le one-lifer tout en faisant autre chose en mode facile, pour la suite c’est une toute autre affaire… La lisibilité est par ailleurs parfois limite, avec des tirs roses / marrons sur fonds du même ton. Dernier petit point faible, les boss sont très pauvres graphiquement, composés d’un seul gros sprite pâteux, dommage car le reste à un style rétro plutôt sympathique.
Rien d’inoubliable donc, mais une ambiance morbide assez rare (Bworgh?) et une quantité de tirs à l’écran qui font que le jeu sort tout de même un peu du lot.
Testé par Katmoda
Test crée le 21/11/05 à 14:28, modifié le 9/06/16 à 20:40