Retour vers  2008 RMOSS

8/10 Très bon

Graphisme
c’est beau, mais assez inégal d’un niveau à l’autre.
Son
des sons archi-connus, des musiques remixées, mais le tout est très cohérent et vous emportera dans le feu de l’action !

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Raiden IV

  • 2 simultanés
  • Scrolling vertical

Sorti en salle en juin 2007 sur Taito Type-X, après un épisode III pas terrible, ce dernier Raiden en date se voit adapté en octobre 2008 sur la reine « next-gen » des shoots, ceci au Japon uniquement (une version US est annoncée pour août 2009). Première impression une fois la galette lancée : « Sans déconner c’est le III en HD, foutage de gueule… », mais on en revient vite et on se dit que chez MOSS, on pense comme mon père : « 1000 fois sur le métier, remettez votre ouvrage ! », et je ne suis pas loin de penser qu’il avait raison…

Petits rappels historiques : démarrée en 1990 en arcade, la série des Raiden s’appuie sur une invention du studio Toaplan (dans Twin Cobra, en 1987), le bullet herding, plus communément appelé pendant la partie « putain j’viens de me faire acculé !!! ». Les Raiden ont su exploiter ce principe à fond et sont devenus les archétypes du shoot old-school : armement basique tirs/missiles, vaisseau lourd au point d’être handicapant, bref bienvenu chez les masos !
A partir de l’épisode III, le studio MOSS reprend sous licence le flambeau jusque-là tenu par Seibu Kaihatsu et nous sort ici un jeu qui ressemble incroyablement à son prédécesseur, mais en l’améliorant sur tous les plans !

Graphiquement d’abord, c’est réussi : on démarre au-dessus de champs inondés, le reflet de votre vaisseau et des nuages sur l’eau flatte la rétine, du tout bon !
Musicalement aussi on se régale, les mélodies sont presque toutes des remix des versions précédentes, très typées 16 bit, et elles font mouche : on se prend immanquablement pour un héros ! (à noter que le jeu est fourni avec l’OST, sur un CD bonus, et merci bien !)

Les grosses lignes du système restent inchangées : 3 vies, 3 bombes, 3 tirs dispos et on en change avec des bonus de couleur (rouge= tirs évasés, bleu=laser, violet=fouet/laser trident selon votre choix en début de partie), et des missiles. Il y a toutefois quelques nouveautés : d’abord si vous relâchez le tir, les options à l’écran se figent, ce qui n’a l’air de rien mais ça vous simplifiera la vie pour ramasser l’arme dont vous avez besoin (rouge pour les niveaux, bleu pour les boss, faites moi confiance !), aussi si vous relâchez le tir suffisamment longtemps, vous concentrerez vos missiles ce qui vous permettra d’en lâcher une bonne salve d’un coup, et vous permettra aussi de scorer (un peu…) car chaque missile vaut alors 500 points… ouais 500, on n’est pas dans un manic, quoique… Niveau score, le Flash Shot System de Raiden III est maintenu : plus vous détruisez rapidement un ennemi, plus son score se voit multiplié, jusqu’à x5 ici, contre x2 dans l’épisode précédent. Il y a aussi une petite notion de scratching, instaurée dans le III aussi, mais insignifiante : un son est émis quand vous frôlez les boulettes, sans que cela ait une incidence sur le score ou quoi que ce soit d’autre… étrange…

Dès le début on se rend compte que MOSS a bien bossé : concernant l’emballage d’abord, outre l’OST du jeu, vous trouverez un mode 360 exclusif qui, avec quelques réajustements sur les places des ennemis, vous proposera deux niveaux supplémentaires par rapport à la version arcade ! Et même s’ils ne sont pas les plus beaux du jeu (un désert et l’espace… qui a dit facile ?), ils ont au moins le mérite d’exister et leurs boss valent le détour ! Ces niveaux se placent entre les niveaux 4 et 5 de l’arcade. D’ailleurs cette version arcade est elle aussi présente, avec ses deux niveaux de difficulté (light et normal) et avec un soucis du détail qui fait plaisir : sur le blog du jeu, Hoshino Hitoshi, directeur de production de la conversion, a expliqué que l’équipe a veillé à conserver la chute de framerate du début du niveau 5 (qui n’aurait normalement pas lieu d’être sur une machine comme la 360). Un boss rush est déblocable ainsi qu’un mode score attack niveau par niveau, même si ce dernier n’a pas grande importance face au mode « world ranking » : là, vos parties, en mode 360 et/ou en mode arcade seront classées online mais surtout enregistrées online ! Ce qui signifie que vous pourrez accéder aux vidéos des meilleurs (toujours un régal !) et ce avec une qualité que je n’avais jamais vue jusque-là : les vidéos online sont chapitrées, comme un DVD, ce qui vous permet de voir exactement ce que vous voulez voir, et même d’analyser précisément tous les patterns grâce à un ralenti ! THE classe !
Et au niveau confort, vous pourrez aussi jouer à droite (un classique aujourd’hui), démarrer au niveau que vous voulez, voire carrément au second loop.

Au niveau du gameplay aussi, MOSS a bien bossé : d’abord le vaisseau est un peu plus rapide qu’à l’accoutumée et c’est tant mieux car le jeu est très agressif, et on est sur la corde raide dès le premier niveau et pour tout le jeu. La moindre seconde d’inattention, le moindre déplacement superflu et c’est la sanction immédiate : une bastos ! Cette tension constante rend le slalom grisant, et là, j’ose une comparaison osée : on se croirait parfois dans DDP DOJ ! (stupeur dans l’assemblée)
J’explique : à cause du bullet herding, vous êtes contraint à vous déplacer peu, sinon, il y aura des boulettes partout de façon anarchique, bonjour l’enfer ! De plus, votre vaisseau étant assez lent, vous devrez passer dans les patterns car la technique du « pâté de maison » ne passera pas. Et surtout MOSS lorgne de plus en plus vers des motifs de tirs façon manic, notamment sur les boss et c’est particulièrement visible sur les deux boss des niveaux exclusifs 360 : des motifs touffus et géométriques, qui m’ont carrément rappelé EspGaluda.
Bref : déplacement sur courte distance, passage au milieu de patterns qui se font de plus en plus géométriques et chargés, tout cela fait qu’on a parfois le même feeling qu’en jouant à un DDP par exemple, et moi j’ai l’impression d’avoir trouvé le chaînon manquant entre manic et old school !
Mais attention : en radicalisant ainsi le gameplay, MOSS se rapproche certes du manic, mais ne laisse pas tomber pour autant ses racines, voire ses défauts, c’est à dire que les boulettes sont toujours TRÈS rapides, ce qui oblige à bien connaître les patterns ennemis histoire d’anticiper, de plus dans les derniers niveaux pas mal d’ennemis viennent se coller juste à côté de vous pour lâcher des boulettes… Ce qui devient vite crispant, et fait de ce jeu un shoot extrêmement difficile, surtout passé le niveau 3.

Ah, et j’ai failli oublié un petit détail lamentable : il y a deux vaisseaux supplémentaires dans le jeu, d’abord le Mk-II (vaisseau originel de Raiden), plus puissant mais plus lent ce qui offre peu d’intérêt à mes yeux, et ensuite une fée, rapide mais peu puissante, qui change beaucoup la façon de jouer. Sympa me direz-vous mais le détail navrant c’est que ces vaisseaux ne se gagnent pas, ils s’achètent, avec des XBLA points, 80 chacun… Quand je vous dis que MOSS lorgne vers Cave…

Au final, en améliorant son travail, l’éditeur réussit ici un excellent jeu pour peu que vous ne cherchiez pas la nouveauté. Toutefois soyez prévenu : le jeu est très dur, voire élitiste… à bon entendeur…

Testé par Hydeux

Test crée le 7/06/09 à 23:00, modifié le 13/10/17 à 17:55