Retour vers  2011 SAstro Port

7/10 Bon

Graphisme
Banal certes, mais réussi. De beaux effets de lumière sur certains passages et certaines attaques.
Son
Musique sans rien de notable, bruitages massifs et convaincants.

Meilleurs joueurs

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Satazius

  • 1 joueur
  • Scrolling horizontal

On doit à Dark Hell Company quelques ébauches fort convaincantes de doujin PC, et leur nombre (cherchez dans la base de données du site, il faut aussi parfois laisser libre cours à sa curiosité) aura suffi à faire remarquer ce petit studio qui aura amorcé un virage plus « pro » vers 2009/2010, qui s’accompagnera par un changement de nom. C’est ainsi que Dark Hell Company devint Astro Port.

En 2011, ce nouveau ancien studio proposera son Satazius sur la plate-forme de téléchargement de Valve. Inutile de se demander où les créateurs de ce programme ont puisé leur inspiration, l’intitulé même du jeu est suffisamment parlant… Autant prévenir ceux qui ne s’y attendent pas encore, mais Satazius réclamera des aptitudes plus liées aux productions des années 80 et 90 que celles liées aux délires frénétiques de cave et autres géants du gros paquet multicolore déployé à l’écran. Esquives de dernière seconde, impératifs de mémorisation, stratégie d’armement évolutive : bon retour dans les années 80 et 90 pour ce jeu désormais âgé lui aussi, mais dont la dimension « hommage vibrant » est toujours aussi perceptible en cette année marquée d’un virus venu de Chine.

Satazius est donc un exemple classique de shoot them up horizontal qui devrait largement contenter les vieux de la vieille en charentaises à carreaux et d’autres joueurs au vocabulaire plus ou moins fleuri. Il s’agit d’un jeu fort peu inventif qui se contente de reprendre ce que d’autres ont apporté avant lui ; parmi ces autres citons évidemment Gradius (certains ennemis sont des reprises à peine masquées), R-Type (les impératifs de mémoire ainsi que le dernier boss qui est repris de l’épisode LEO), Thunder Force dans la gestion des armes et Axelay pour l’aspect évolutif. Bref un vil et honteux plagiaire ? Un peu oui, mais comment lui en vouloir finalement là où l’immense majorité des shmups sortis alors semblait abandonner ces glorieux héritages ? Si les graphismes, la jouabilité et l’ambiance sonore n’ont reconnaissons-le rien d’extraordinaire, on ne saurait leur adresser de réel reproche, à dire vrai on a même droit à des bruitages bien massifs qui surnagent allègrement. Toutefois on n’atteint guère des sommets ; il faut se lancer dans l’entreprise pour avoir une vision plus exacte de l’ensemble.

Car le gameplay de Satazius en fait un petit bijou d’efficacité. Avant chaque niveau, il faudra sélectionner ses armes selon un schéma mûrement réfléchi, puis il conviendra de les amener puis les maintenir à un degré de puissance assez élevé pour leur garantir une efficacité réelle. Pour ce faire, des items attendront dans les zones, tout en obligeant le joueur à donner priorité à telle ou telle arme selon la configuration des lieux et des vagues ennemies. Le jeu ne néglige pas l’aspect level design avec de grands moments qui rappellent également d’autres grands moments issus de titres tels Nemesis II sur GB (le premier niveau est une réplique), Gradius III et IV (voyez les niveaux labyrinthe et volcanique) et un dernier niveau assez original pour le coup avec l’usage raisonné de vortex, qui évoqueront sans doute la dernière zone de R-Type III. Et que dire de ce superbe boss rush qui seul livrera le droit d’aborder le dernier niveau… Côté score, c’est à nouveau très classique : chaque niveau proposera dix étoiles à glaner, qui rapporteront un bonus non négligeable en fin d’étape, si toutefois elles sont toutes récoltées et ce sans que le joueur n’ait perdu de vie. Bref : score et survie liées pour accomplir les niveaux de la meilleure façon. Évidemment, prendre un item (power-up ou shield) alors que la jauge de puissance d’une arme est déjà au taquet rapportera des points, ce qui peut forcer le joueur à choisir : du point ou de la puissance pour une arme dont l’usage n’est pas immédiat ?

Tout est donc très traditionnel, toutefois l’effet est comparable à celui d’un cocktail finement amené comme le Flaming Moe ou les Manhattan préparés par Bart Simpson : tout est connu, mais le mélange des ingrédients donne une expérience plaisante et témoin de cette volonté de rendre hommage à cette belle période du shoot them up. Conscients au surplus d’une mentalité très en vogue à l’époque, les programmeurs ont également pensé à différencier les niveaux de difficulté du jeu de fort belle façon, en y ajoutant des attaques supplémentaires et même des boss nouveaux, tout comme le scoring system certes rudimentaire se révélera bien plus payant pour les intrépides pilotes, comme c’est le cas déjà dans bien des titres plus anciens, au hasard, Thunder Force III ?

Une belle réalisation qui saura séduire ceux qui ont gardé leur âme de pépé du shmup, et j’achève cette modeste présentation en la dédiant à une personne d’une exquise politesse qui se reconnaîtra et qui avait à plusieurs reprises évoqué son incompréhension devant l’absence d’une fiche dédiée à Satazius sur shmup.com. A présent que cette lacune est enfin réparée, je peux repartir vers les étoiles, loin de ce monde inculte et irrécupérable. Salut à toi, noble lecteur plus ou moins mal embouché !

Testé par Yace

Test crée le 11/04/20 à 09:01, modifié le 11/04/20 à 09:01