Production « professionnelle » pour le compte de RealArcade (une des nombreuses tentacules du RealNetwork), Solaris 104 frappe tout d’abord par son inhabituel format d’écran 16/9ème, rappelant la version de Darius multi-écrans tellement il tend vers le rectangle.
Un choix surprenant donc, surtout vues les 2 bandes noires qui servent à meubler le reste de l’écran en banal 4/3, mais qui semble intéressant dans les possibilités qu’il implique au niveau du gameplay. L’autre première bonne surprise, c’est la qualité graphique de l’ensemble : une 3D pre-render très propre, une foules de détails (aaaah écraser des petits fantassins…), des effets spéciaux réussis et très hype (la traditionnelle fumée est omniprésente, le moindre tir est blindé de transparences), de beaux levels aux ambiances typées… Autre bon point au programme, l’armement est assez bien traité, avec 3 vaisseaux au gameplay radicalement différent. De nombreux moyens offensifs (homing, spread , missiles…), avec plusieurs niveaux de puissances, permanents ou temporaires, sont couplés à pas mal de bonus et de défenses (bouclier, invincibilité, power ups, et même, chose rare, des bonus mystères qui peuvent être des malus).

Si on ajoute que le tout se déroule sur 13 longs niveaux, on peut commencer à flairer le hit…

Mais…

On parle souvent des écueils dans lesquels sombrent les shoots PC : en bon exemple, Solaris 104 les cumule à peu près tous =) La résolution exotique, d’abord, n’apporte rien d’intéressant au jeu, se contentant de réduire la zone jouable. Une zone jouable qui souffre elle du défaut majeur de la plupart des shmups PC de la catégorie « jolis » : sacrifiant tout à l’esthétique, le jeu est souvent d’une absolue confusion, avec des erreurs impardonnables, comme des tirs tête d’épingle gris foncé sur fond noir, des collisions avec le décor tantôt mortelles tantôt inoffensives (le jeu encourage même le joueur à se débarrasser des mines en rentrant dans les murs, mais certains murs sont mortels!). On confond souvent un anodin bout de décor avec une tourelle, et vice versa, sans parler de pans entiers de murs qui passent devant la zone de jeu, masquant l’action…

Les critiques à faire à Solaris 104 sont nombreuses : en plus du grave problème de lisibilité, on pourrait noter l’étrangeté des boss (se mettre en face et pilonner sans bouger comme le dernier des tarés suffit une fois sur deux à les massacrer…), des safe spot qui traversent souvent les 3/4 du level (retenez un bâillement), les trajectoires suicidaires de certains ennemis qui s’écrasent contre les murs comme des tanches, l’ennui de certains niveaux interminables…

Mais…

Solaris 104 garde cependant un indéniable côté sympathique. Une fois habitué à la lisibilité délicate, le jeu est amusant, la belle réalisation et les quelques trouvailles font oublier les erreurs de conception.
Un jeu qui trouvera sans doute son public parmi les moins « rigoureux », à essayer dans tous les cas pour se faire une idée par soi-même.