Zenohell
Zenohell est un shmup amateur sorti en 2015 et actuellement disponible sur Steam.
Ce jeu pourrait résumer tout ce qui fait les qualités et les défauts d’une production de ce type. Et comme je suis de bonne humeur, commençons par les qualités, car il y en a et elles sont indéniables.Le programme vous propose plusieurs avions, correspondant à autant de niveaux d’expertise de leur pilote. Certes, leurs différences sont basiques, vues et revues : tir direct puissant, évasé mais donc moins destructeur quoique dévastateur à bout pourtant, engins intermédiaires et d’autres appareils cachés, comme celui des Doujin XOP et XOP Black. Le jeu a la mansuétude de vous prévenir, tel avion correspondra à un joueur chevronné là où un autre sera plus à même d’assister un pilote moins assidu ou carrément débutant. Bref l’accueil est clairement réussi.La prise en main est immédiate grâce à des contrôles simples et techniques. Un tir de bonne cadence, une smart bombe 100% défensive qui vous sauvera si vous êtes assez rapide à la lancer, ainsi qu’un tir focus.Le début du jeu est très engageant et on sent que le jeu reposera tout entier sur ce délicieux axiome du genre : tuez-les tous, un point c’est tout ! Le rythme est particulièrement soutenu et dès le début on a droit à des pics de nervosité qui annoncent la couleur : vos réflexes vont être mis à rude épreuve. C’est aussi un peu ce que l’on cherche.
Le scoring system est de plus très simple et ça change de certains productions du cru, très poussées et parfois même un peu trop : ici on récolte des médailles dont la valeur enfle tant que l’on reste en vie. Et c’est amplement suffisant à faire un jeu qui vous demandera de rester sur le qui-vive en permanence ! Et allier ainsi vos talents de scoreurs à vous talents de « survivor » participe pour moi d’une logique élémentaire que l’on n’aurait jamais du laisser tomber, oui j’assume !
Finissons par une bande sonore très honorable qui, sans vous faire hurler au génie musical comme un album de Joy Division, remplit à merveille son rôle. Et si vous aimez les bruitages massifs, vous serez servis.
Bon, à présent on passe à ce qui fâche.
Graphiquement c’est quand même pas terrible. C’est pas moche d’accord, mais c’est très simpliste et on sent que le rendu visuel n’était clairement pas le souci premier des auteurs. Oui je sais l’apparence n’est que l’apparence mais elle existe quand même, et même si la lisibilité du jeu est très acceptable, certains patterns ou tout simplement certains projectiles sont assez étranges car baveux ou jouant parfois à cache cache avec de rares éléments de décor dont la seule fonction apparait alors comme celle de vous foutre précisément en rogne.
Le tir focus est parfois des plus capricieux et ne marche que quand il le veut bien. Pas top pour échafauder une stratégie d’attaque. Et puis le ralentissement de l’engin se révèle parfois indispensable à faire de petits mouvements, là c’est parfois même hasardeux quand on est pris sous le feu des boss ou même des ennemis de parcours car nombreuses seront les situations infernales ! Zenohell est un jeu d’une difficulté assez élevée, et précisons à ce sujet qu’une fois mort, vous reviendrez avec une diminution de votre puissance plus que notable. Et Un temps d’invulnérabilité si inexistant que regagner votre puissance perdue ne vous amènera que vers de nouvelles morts ! Bon, le jeu compense par une générosité réelle avec des extends fréquents, alors mieux vaut s’entraîner à scorer sur les quatre premiers niveaux afin de vous constituer assez de ressources pour affronter les derniers niveaux qui sont de vrais coupe-gorge. Pan, j’ai mouru, pan , j’ai encore mouru, et pan, j’ai mouru derechef…
Et si ça ne vous suffit pas, il y a des modes avancés qui confinent à l’absurde. Idéaux pour rire ou simplement voir à quel point on est dur et fort. La difficulté n’est certes pas un défaut en soi, mais autant vous prévenir, ici vous en aurez pour votre grade. Zenohell c’est du shmup poilu qui sent bon la sueur et l’ammoniac !
En définitive, il s’agit d’un shmup qui brille surtout par son rythme très vif et sans fioriture : be quick or be dead. Il remplit son contrat côté gameplay, mais subsistent ces petits écueils de contrôle ainsi que le triste sentiment de n’avoir pas un jeu aussi resplendissant qu’il aurait pu l’être. Mais les amateurs de challenge et qui écument la discipline shoot them up depuis assez longtemps pour avoir conscience de ce qu’est la substantifique moelle du genre ne seront pas déçus et trouveront de quoi s’éprouver.
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Testé par Yace
Test crée le 11/01/16 à 04:17, modifié le 27/07/19 à 12:33