1945k III
A.k.a. Solite Spirits
Pourquoi ce titre?
Ça ressemble à du Strikers 1945, ça a le gameplay et le scénario d'un Strikers 1945, mais ce n'est pas du Strikers 1945. L'autre titre de ce jeu est "Solite Spirits", histoire (qui sait ?) d'éviter un procès par Psikyo pour plagiat...
1945k III est un de ces shoots « clones / produits dérivés » qui tente de surfer sur le succès d’une grande saga en en reprenant les éléments constitutifs et en y apportant une touche spéciale, laquelle consiste en l’occurrence en une radicalisation assez nette de l’univers de Strikers 1945. Le jeu parviendra-t-il à faire figure honorable devant son illustre modèle ? Pour le savoir, lisez ce qui suit.
Première bonne surprise: 1945k III offre une large sélection d’engins, 9 au total, de nationalités diverses (Anglais, américain, russe, français, allemand, italien et japonais). Chaque avion a ses aptitudes propres et fonctionne sur le modèle suivant: un tir principal qui défouraille plus ou moins selon l’appareil, bien évidemment upgradable en collectant les petits « P », assisté d’un tir complémentaire direct ou autoguidé, une smart bomb et une attaque spéciale qui s’enclenche après une pression rallongée sur la touche de tir.
Seconde bonne surprise: le jeu offre des possibilités de coups enchaînés assez sympathiques. Il est en effet possible d’armer son arme spéciale et de la lancer en même temps qu’une smart bomb, et certains de vos avions permettent même de réarmer une nouvelle attaque spéciale et de la lancer aussitôt après la fin de l’effet de la smart bomb… Et là, ô miracle de technique et de sadisme, vous pourrez à nouveau lancer une bombe et recommencer l’opération. Certes, ça demande quelques essais, mais quand on y arrive… Alterner continuellement attaques spéciales / bombes et tir principal , on le verra par la suite, s’avère très recommandé face aux boss.
Troisième bonne surprise: le jeu vous propose un type de scoring intéressant. Les bonus apparaissent sous forme de « machine à sous », comprenez qu’un ennemi qui lâche ces bonus en lâche plusieurs à la fois, et qu’il faut attraper des bonus identiques afin de faire grimper les enchères… Prenez un seul bonus différent et vous brisez la chaîne de scoring. Original mais assez difficile dans la pratique.
A la lecture de ceci, on pourrait croire que tout va bien dans le meilleur des mondes comme l’affirmait mon ami Candide; cependant, 1945k III laisse aussi un arrière-goût amer , pour les raisons suivantes:
– Les engins sont on ne peut plus inégaux. L’avion Japonais est le plus rapide, les avions américain et anglais sont excellents pour l’offensive mais très difficiles à contrôler, l’avion allemand fait dans le bourrinage offensif mais réclame un sens du positionnement inhumain, l’avion italien a pour qualité… rien tiens, l’avion russe voit sa lenteur à peine compensée par sa force de feu, et quant à notre Rafale national, mieux vaut le laisser à monsieur Dassault, son tir est de faible puissance, sa bombe insipide et ses possibilités d’enchaînement quasi-nulles… Finalement, mieux vaut jouer « japonais », « allemand » ou « étasuniens ».
– Le graphisme est très net (ce qui change de la palette parfois mal exploitée qui finalement constitue le style « Strikers 1945« ) mais n’en demeure pas moins pauvre et sans accroche. Dans la saga des Strikers, le graphisme, s’il n’est pas magnifique, a su s’imposer comme la marque de la saga et acquérir ainsi une légitimité. Dans 1945k III, rien de tout ça, c’est correct mais en dessous de ce qu’on pouvait espérer.
– La bande-son est récurrente au possible: un seul thème, ça fait léger quand même. Et pas bien intéressante en plus. Par contre les bruitages sont de très bonne facture.
J’en viens maintenant au point le plus effrayant du jeu: sa difficulté. Là où la saga Strikers avait pour mérite de proposer un challenge relevé mais pas impossibles, 1945k III donne carrément dans la démesure. Dans Strikers 1945, le gameplay équilibrait recherche de pattern et rapidité de déplacement, ici le ton est donné: tout réside dans la négociation des patterns. On a clairement affaire à un manic pur et dur, avec des motifs de tir vraiment bien pensés… mais très souvent abusifs. Là, le jeu se rapproche plus d’un Dragon Blaze que d’un Strikers, car une fois qu’on maîtrise les capacités d’action des avions énoncées plus haut, on progresse. Mais le jeu reste quand même extrêmement ardu, ça pilonne sévère dès le niveau 2, chaque ennemi semble avoir une capacité illimitée de production de boulettes… Tant est si bien qu’on ne voit foutre rien à l’écran, on meurt 3 fois par écran, c’est rageant…
Au final, ce 1945k III est un jeu qui plaira sûrement aux amateurs des Strikers et même aux amateurs des shoots Psikyo, mais pour les autres, ce ne sera qu’un clone quelconque et d’une effroyable difficulté. Et encore, les puristes de chez Psikyo pourraient finalement très bien retourner jouer à Strikers 1945 pour l’aspect « militaire et machines » ou encore à Dragon Blaze pour l’aspect « patterns délirants ».
Testé par Yace
Test crée le 13/08/07 à 11:03, modifié le 28/03/16 à 16:47