Dans la lignée des Aero Fighters, Air Gallet (la galette de l’air?) est un bien bon shooter vertical, injustement méconnu et souvent sous-estimé. D’ou vient ce manque de renommée? Conséquence d’un titre un peu lose ou mal plus profond?

Après une intro tout en image, montrant sur plusieurs écrans découpés le décollage de votre avion (mais que dit la voix off de l’écran titre? Suggestion plausible de Danjuro : « blows your socks up », mais ca reste pour ceux qui jouent avec les pieds) on attaque le gros de l’action aux commandes de sa galette volante, un sympathique chasseur à réaction.

Le style visuel est globalement axé « réaliste » (au niveau des décors au moins) et très soigné: on survole des villes chargées de détails, de splendides jardins, des manoirs somptueux bordant des lacs, etc, et même une réplique miniature, à la perspective audacieuse, de la tour de Tokyo. Les sprites sont eux un peu plus fantaisistes, avec quelques gros chars et vaisseaux spatiaux, mais tout aussi précis et riches, une très belle réalisation. Les ennemis de base sont cependant assez peu originaux, la chair à canon habituelle, avec des looks déjà vus 300 fois.

Notre galette lorgne un peu du côté du style Raiden au niveau de l’armement, autrement dit c’est simple, mais efficace: des power ups donnent accès à 4 armes (un frontal rouge de plus en plus évasé, un gros laser bleu de plus en plus gros, des missiles homing jaunes en nombre croissant et un « hunter » vert, tir orientable canardant à l’avant et à l’arrière), 2 types de smart bombs (un gros nuke bleu, et une sorte d’explosion toxique verdâtre) et des bonus à collecter pour scorer. Les armes sont bien sympa, d’un classicisme plaisant, évolutives sur 4 niveaux en collectant les habituels « P ».

L’ambiance générale est réussie, renforcée par des effets sonores bien vus, comme des conversations radio entre le pilote et son QG distribuant les instructions. Le gameplay est très bon, bien que la galette soit un rien lente, et la difficulté bien dosée rend la progression très agréable. Le style de jeu est lui aussi assez Raidenoïde: un gameplay carré et sobre, rustique et solide. Quelques boss canardent bien, notamment les 2 derniers, mais quand on perd un crédit, un power up maxi apparait au crédit suivant, histoire de décoincer les choses.

Mais alors avec toutes ces qualités, pourquoi Air Gallet est-il si méconnu? Quelques petits défauts ternissent certes un peu le tout (comme notamment la bande son pas terrible, façon téléfilm érotique 80’s en midi), mais la grande faiblesse du jeu pourrait venir de son manque d’originalité. Tous les passages en effet fleurent bon le déjà vu, et la qualité de la réalisation ne suffit pas toujours à faire oublier que tout ça est aussi prévisible qu’un bon vieux film d’horreur de série Z (« attention John, derrière toi! »). On voit tout venir de très loin, et Air Gallet est de plus relativement court.

L’équipe de Banpresto réussit un bel exercice donc avec Air Gallet, aussi classique que propre et passant haut la main la plupart des figures imposées, mais il manque au résultat les petites étincelles de folie et d’innovations qui font d’un bon titre un shoot inoubliable, dommage. Bonne note technique, mais doit travailler l’artistique =)