Axelay

Très en avance sur son temps, le fameux « mode 7 » de la Super Nes (un mode graphique permettant des effets de rotation et de zoom en 256 couleurs) a permis aux développeurs de la firme au plombier de sortir très tôt des sentiers battus, avec des titres mémorables comme F-Zero, Mario Kart ou le présent Axelay.
Aux commandes du dernier vaisseau d’une flotte exterminée par les méchants du cru, on traverse 6 niveaux, alternativement soit à scrolling horizontal classique soit à cet étrange scrolling en « perspective chute d’eau ». Le caractère unique d’Axelay lui vient donc entre autres de cet angle de vue si particulier, plus propre d’habitude aux courses de voiture, un peu comme si le décor était collé sur un rouleau tournant sur son axe, à la façon des tout premiers « jeux vidéos » mécaniques. Un effet saisissant en tous cas, déroutant au début, donnant lieu à de très grandes séquences, comme l’inoubliable niveau de lave, ses gigantesques vers, sans parler de l’énorme boss incandescent.
Le système de jeu est lui aussi assez original: on choisit 3 armes, à chaque impact léger (un tir ennemi, pas une collision) on on ne meurt pas mais on perd une arme. Les niveaux franchis victorieusement débloquent de nouveaux équipements. L’armement joue un rôle important: le joueur doit souvent bien le choisir et jongler entre chaque tir pour s’adapter aux ennemis et surtout au décor.
Le gameplay varie suivant les séquences: l’horizontal est très classique et sans surprises, le « chute d’eau » est plus particulier, et demande un temps d’adaptation. Avec des passages assez vicieux, la conception des niveaux est souvent très intéressante, mais le jeu est globalement teinté d’une notable mollesse: les vagues ennemies arrivent sans se presser, laissant souvent au joueur le temps de bien se gratter le nez ou toute autre zone sujette à démangeaisons (le pire ennemi du shmupper forcené). La difficulté relativement basse, notamment au niveau des boss, renforce ce côté pépère: les meilleurs joueurs se réfugieront sans doute dans des réglages plus corsés. Les niveaux sont de plus plutôt courts, et peu nombreux (6), baissant sensiblement la durée de vie du titre.
La partie sonore a bénéficié d’un traitement tout particulier, avec en plus des efficaces bandes son (très Nintendo dans le style), pas mal d’effets spéciaux au niveau des bruitages. Le level de la caverne inondée est par exemple saisissant dans son rendu aquatique étouffé, aux subtils échos, l’ambiance sonore suffit à elle seule à installer le décor.
Axelay : un jeu porté entièrement par ses trouvailles graphiques? Difficile de trancher un jugement, l’appréciation du scrolling « chute d’eau », au-delà de l’indiscutable performance technique, étant aussi beaucoup une affaire de goût… Un peu trop « frime » et peu précises, les phases verticales sont à mon sens moins intéressantes en terme de jeu que les horizontales, mieux maîtrisées, mieux scénarisées.
Shooter mou au look bizarre pour certains, titre ultime de la SNES et révolution technique pour d’autres, le plus simple reste encore de le tester pour avoir sa propre opinion…
Un message caché (« AXELAY 2 COMING SOON! ») affiché après avoir fini le jeu 3 fois laissait bien présager la sortie d’une suite. Elle ne fut cependant jamais produite, officiellement en raison des mauvaises ventes de ce premier épisode. Officieusement il semblerait que la démission de la plupart des développeurs de l’équipe d’Axelay soit une raison plus crédible, quittant Konami peu après la sortie du jeu pour fonder Treasure. Le malheur des uns…
Testé par Katmoda
Test crée le 18/10/04 à 13:16, modifié le 30/03/16 à 19:19