En 1999 sortait Bangai-O sur Nintendo 64 et Dreamcast. Un shoot’em up atypique et déjanté qui mettait le joueur aux commandes d’un mecha’ dans des stages tous plus frénétiques les uns que les autres, et chacun avec son lot de dizaines de missiles qui volent dans tous les sens. Quelques années plus tard, Treasure remet ça avec ce second volet sur Nintendo DS.

Pour ceux qui ne sont pas très familiers avec le concept derrière Bangai-O, on dirige un mecha’ de manière libre dans des stages où l’objectif est de détruire une cible, le plus souvent un boss. En plus des tirs classiques, la particularité de ce titre est la smart bomb qui permet de balancer jusqu’à 400 missiles à l’écran, si le joueur est en grand danger. Les mécanismes de base du jeu sont conservés dans Bangai-O Spirits, mais entre temps, la palette des armes et des mouvements du mecha’ a été agrandie. Il existe en effet une diversité d’armes que l’on peut équiper sur le Bangai-O, chacune ayant des propriétés particulières : on retrouve le tir à tête chercheuse et le tir rebondissant du premier épisode, et on découvre de nouveaux jouets tels les missiles au napalm, le bouclier ou la batte de base-ball géante. Les attaques EX, faisant office de smart bomb, sont également plus variées, la plupart étant purement offensives mais certaines ayant uniquement des propriétés défensives comme le Freeze qui gèle les ennemis. De plus, il est même possible de combiner la plupart des attaques classiques et EX respectivement entre elles afin de former ce que l’on appelle un MIX, une attaque partageant les attributs des deux types de tir. Quant au mecha’, il peut maintenant effectuer des Dashs qui augmentent sa vitesse et peuvent repousser physiquement les ennemis.

Contrairement à la majorité des shoot’em up classiques, Bangai-O Spirits peut sembler légèrement compliqué à jouer au premier abord : presque tous les boutons de la DS sont mis à contribution, et il y a des mécanismes propres à chaque arme spécifique, ce qui requiert du trial and error afin de tout comprendre. Heureusement, le jeu contient un tutoriel d’une quinzaine de stages qui explique comment jouer, et ce via des petits dialogues amusants entre trois personnages qui ne sont sans rappeller les héros du premier Bangai-O. Mis à part le tutoriel et la petite séquence de fin (Tout aussi hilarante et prône à casser le quatrième mur que le didacticiel), il n’y a néanmoins aucune trace de scénario, de personnages ou de dialogue. Le jeu va droit au but et perd un peu du charme que les boss de Bangai-O avaient, mais ce défaut disparaît assez vite au fur et à mesure des parties.

Bangai-O Spirits est composé de 167 stages (Tutoriel inclus), où l’objectif est simple : détruire une ou plusieures cibles. Les niveaux sont assez différents les uns des autres : il y en a des très courts (Moins d’une seconde!), des plus longs, des stages axés puzzle, des niveaux où l’on défouraille l’attaque EX à tout va, et ainsi de suite. Certains stages nécéssitent une arme particulière, d’autres sont simples et quelques niveaux font références à d’autres jeux vidéos tels l’épique ‘P-TYPE’ (Allez, devinez !)

Une des craintes qui auraient pu être émises vis à vis du jeu est son support : en effet, Bangai-O Spirits tourne sur Nintendo DS alors que son aîné poussait la N64 et la Dreamcast au bout de leurs limites, créeant les fameux ralentissements lors des agglutinements massifs de missiles. Heureusement, cette version DS a été optimisée pour la console. La portable aux deux écrans ne pouvant supporter 400 missiles sans trop ralentir, les attaques EX génèrent des missiles moins nombreux mais plus gros et plus puissants lorsque celles-ci en créent plus de 100. Il existe toujours des ralentissements, mais ils sont en général assez courts pour ne pas être agaçants, sauf dans quelques stages qui sont complètement remplis d’objets. Les sprites ne sont pas extrêmement détaillés mais permettent aisément de reconnaître les divers ennemis et obstacles du jeu. Quant aux stages, ils sont en général relativement courts, ce qui est pratique pour les petites sessions. De plus, tous les niveaux sont disponibles dès le début et jouables dans n’importe quel ordre. Par conséquent, si un passage particulier pose problème, il est aisé de le laisser de côté afin d’y revenir plus tard. La cartouche enregistre également le meilleur temps et le meilleur score pour chacun des stages du jeu, poussant ainsi à battre ses records.

Bangai-O Spirits possède un autre atout qui est capable d’augmenter encore plus l’intérêt de ce jeu : l’éditeur de niveau ! La cartouche contient un éditeur extrêmement simple d’utilisation, profitant des avantages du stylet, et donne au joueur les mêmes outils que ceux de l’équipe de développement. Les plus créatifs pourront donc laisser libre cours à leur inventivité et leurs œuvres pourront être échangés à travers le monde via un « Sound Load » très rétro qui convertit le stage en son qu’il faut enregistrer, puis faire écouter à la console de la cartouche receptrice du niveau. Malgré quelques soucis lors des premières utilisations du Sound Load, cette fonctionnalité est un plus que l’on ne peut ignorer.

Petite note sur les différences entre versions : La version Américaine/Européene est plus peaufinée et aboutie que la version Japonaise, avec des réajustements pour certains ennemis et une meilleure lisibilité des cibles à détruire, entre autres.

Au final, Bangai-O Spirits est un jeu qui peut décontenancer au premier abord, notamment de par sa complexe maniabilité (Pour un shoot’em up, je l’entends) et de par le chaos ambiant qui règne dans l’aire de jeu. Mais si vous êtes capables de surmonter ces soucis mineurs, c’est un jeu riche, complet et addictif qui s’ouvre à vous : une vraie perle de la Nintendo DS !