Einhänder
Pourquoi ce titre?
Donnerait approximativement "un seul bras" en allemand, désignant peut-être le support à pods du vaisseau.
Einhänder place le joueur au cœur d’une lutte entre la Terre d’un futur lointain, qui semble avoir été entièrement germanisée (en tous cas tout le monde parle allemand, les développeurs nippons, dans la tradition de pas mal de mangas, ont sûrement trouvé ça d’un délicieux exotisme ^^) et la colonie lunaire en pleine rébellion armée.
Plutôt spécialisés dans le RPG (on ne fera pas l’affront de rappeler la saga des Final Fantasy), Square signait là son premier essai dans le domaine du shoot. Et pour un coup d’envoi, on peut directement parler d’un coup de maître: le jeu allie à une réalisation sans faille pas mal de trouvailles et d’idées originales, autant au niveau de l’esthétique léchée qu’à celui du gameplay innovant.
Parlons d’abord de l’Einhänder lui-même (terme semblant vouloir désigner le « bras unique » du vaisseau, s’il s’agit bien du vaisseau, et non pas de Georg Einhänder, le pilote) : disponible en 3 modèles par un écran de sélection, ils diffèrent dans leur gestion de l’armement. Et l’armement joue un rôle clé : chose assez rare (et qui peut agacer), ici en effet on compte ses munitions, chaque tir doit porter, faute de quoi on se retrouve rapidement à sec avec son seul pioupiou de laser par défaut pour tout moyen offensif. Le vaisseau le plus simple, le Mk.III, possède une arme unique à la puissance améliorée; destiné aux débutants, il ne propose pas un gameplay extraordinaire mais permet de se familiariser avec le jeu. Le Mk.II, dit « Fat Boy », permet d’utiliser 2 armes en même temps, à vous les combos ultimes et les canardages de folie. Plus technique, le Mk.II permet d’emmagasiner 3 armes et d’utiliser celle qui convient le mieux à la situation. Chaque arme ayant 2 positions (haut ou bas), on a donc en permanence 6 possibilités d’armement… Le jeu proposant 12 armes différentes, la gestion de son équipement devient rapidement un point aussi crucial que jouissif.
Chaque level comporte 1 mi-boss et un gros méchant final; souvent originaux, charismatiques et surtout énormes, ils font la plupart du temps des entrées en scène très théâtrales. Les parties sont d’ailleurs fréquemment coupées par des intermèdes d’ambiance et des passages purement démonstratifs (mouvements de caméras, arrivée d’un ennemi au loin, changement de décor, reflets du soleil sur la carrosserie bien lustrée, etc), qui ajoutent au côté cinéma de l’ensemble mais cassant peut-être un peu le rythme des parties. Au niveau visuel c’est par ailleurs une grande réussite, avec des couleurs vives, des décors très prenants et une 3D très bien exploitée, entièrement au service d’un gameplay 2D bien rodé (attention quand même au mal de mer pour les purs et durs du shmup classique, des fois ça tangue un brin tout de même…). La présence de pas mal de détails et de finitions (arrières plans animés, armes qui gèrent le recul, reflets, impacts, trainées, etc…) montre bien la qualité du boulot apporté sur le soft, typique du soin maniaque de l’équipe de Square.
La partie son n’est pas en reste, les bruitages collent au siège (les détonations sont un régal, par ici le caisson de basses) et la musique, un techno bien orchestrée, ne gâche rien même si parfois un peu fade elle ne plaira pas forcément à tout le monde.
La difficulté est variable suivant le niveau choisi. Dans l’ensemble bien dosée et progressive, elle rend le jeu accessible et relativement facile; même si des passages épineux demanderont pas mal de pratique, le gameplay agréable et l’ambiance attachante font qu’on y revient avec plaisir. Ceci dit pour accéder aux bonus cachés (des vaisseaux principalement), pas de secret: finir en hard avec un seul crédit, ce qui est loin d’être évident…
Sans doute donc le meilleur shooter sur Playstation, en concurrence avec R-Type Delta, un jeu exceptionnel, à la fois très fun et juste assez technique. A entrer dans le top ten des shooters horizontaux !
Testé par Katmoda
Test crée le 2/09/04 à 13:09, modifié le 30/09/17 à 11:34