Retour vers  2005 GTakumi

7/10 Bon

Graphisme
textures fades mais level design bien pensé
Son
les musiques jouent leur rôle sans briller. Bruitages tout droit tirés de Gigawing 1.

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GigaWing Generations

  • 2 simultanés
  • Scrolling vertical

Les gars de Takumi ont le chic pour nous prendre à contre-pied. Kyukyoku Tiger 2 qui transformait un mythique représentant du Toaplan old school (pléonasme ?) en un jeu monstrueusement physique conjuguant button mashing effréné et esquive de boulettes supersoniques ; Gigawing qui cuisinait le manic à sa sauce, mettant en retrait l’esquive pure pour privilégier l’endurance et le placement ; Mars Matrix, l’un des jeux les plus effroyablement nihilistes jamais créés ; Night Raid et sa, euh, cinématique d’intro ôO;. La preuve une fois de plus avec ce Gigawing Generations (qu’on appellera Gégé, à la bonne franquette). On attendait un Gigawing 3 : on a un Gigawing 1.5. Pour être plus précis, il s’agit d’un mix des deux opus précédents, qui prend BEAUCOUP au premier et quelques trucs par-ci par-là au deuxième : on peut ainsi toucher les ennemis sans crainte de les percuter. Mais exit le « reflect laser », exit (pardon amis latinistes, « exeunt ») les big bangs, même certains détails comme les petites virgules sonores en fin de niveau montrent que malgré son pluriel, Gigawing Generations en a quasiment sauté une, de génération. Le choix est curieux, mais ce n’est pas un reproche.

Non, si reproche il y a, c’est surtout dans la surprenante médiocrité du portage. D’une part, pas de mode Tate : les amateurs du retournement d’écran et ceux qui ont branché leur PS2 sur leur borne verticale en seront pour leurs frais (surtout si lesdits frais consistent à acheter la PCB à 2500$ pour finalement l’avoir, ce satané mode Tate…). Un mode d’écran « Original » est en revanche disponible (cf. deuxième screenshot), qui élargit la surface de jeu de façon à jouer en « quasi » 4/3. On pourra être mécontent de voir le premier shmup en écran vertical que Takumi nous pond depuis bien longtemps ainsi condamné à rejoindre ses prédécesseurs dans un format plus « télévisuel » ; mais en toute objectivité et considérations d’authenticité mises à part, ce mode « Original » est très plaisant.

Autre défaut du portage, qui inquiétera sans doute plus : le jeu s’exécute en 30 images/seconde ! On s’habitue vite à ce côté saccadé qui a le mérite d’éviter les ralentissements intempestifs, marque de fabrique de Gigawing 2, mais le Type X (hardware original du jeu en arcade) est-il à ce point supérieur à celui d’une PS2 pour justifier une telle dégringolade du framerate ? Le résultat reste très jouable, mais c’est assez étrange de voir, par exemple, les tirs de Robin transformés en deux gros spaghettis pour cause de rafraîchissement insuffisant.

Toujours est-il que ce serait une grossière erreur de se priver de Gégé simplement parce que le portage est médiocre. Il reste investi des qualités de Gigawing premier du nom, à savoir un pattern design diablement bien pensé qui force à jouer constamment sur la corde raide, en utilisant son bouclier stratégiquement de façon à survivre aux quelques secondes de recharge après utilisation tout en raflant le plus de points possible, en sentant le one-créditage à portée mais loin d’être donné ; un nombre, alternativement, de boulettes et de médailles astronomique qui semble dire « Fun, j’écris ton nom » ; et toujours ces scores à 19, 20 (21 ?) chiffres qui laissent pantois… Mais Gégé garde aussi la faiblesse inhérente à Gigawing en ce que les 3 premiers niveaux deviennent poussifs et ennuyeux une fois qu’on en connaît les quelques passages cotons et les ruses de sioux des bosses ; et savoir qu’il faut se farcir 10 bonnes minutes de soupe avant d’entamer le plat de résistance ne motive pas à bâfrer les parties. Heureusement qu’il existe un mode Score Attack permettant de s’entraîner sur les niveaux avancés.

La réalisation technique hors problèmes liés au portage est assez décevante, mais on notera quand même quelques efforts de level design bien sentis, comme ce sympathique niveau 3 qui reprend le passage du train de Gigawing 2, et les îles volantes coutumières de la série, avec de nombreux changements d’altitude et de rythme.

Alors, verdict ? En dépit de tous ces défauts, Gigawing Generations est sans doute, de tous les shmups récents (Psyvariar 2, Shikigami no Shiro 2…), celui qui m’a le plus emballé car il possède cette jouabilité distinctive qui, selon moi, fait les bons shmups. Il n’en reste pas moins que ce portage éhonté ne rend pas justice au jeu original. C’est un jeu dont le ramage ne se rapporte ni au plumage… ni au portage.

Testé par Cormano

Test crée le 29/06/05 à 14:56, modifié le 10/05/16 à 17:22