Le temps est venu de rendre hommage à un hit injustement oublié et méconnu. Basé sur le manga éponyme de Leiji Matsumoto son adaptation arcade de 1990 laissa un souvenir impérissable à bon nombre de joueurs notamment par son univers et son énorme difficulté. Sept ans plus tard la société Xing fut chargée par Taito de l’adapter sur la Saturn dans la collection spéciale des Arcade Gears.

Sans rentrer dans les détails il existe de profondes différences avec la version arcade comme la difficulté qui n’a absolument rien à voir, certains placements ennemis ou encore la gestion de l’autofire (en même temps vous n’êtes pas obligé de l’utiliser). Cela étant dit laissez moi vous présenter avec un grand bonheur un incontournable et sans doute inspirateur du shoot mythique : Battle Garegga ! Les ressemblances étant non fortuites beaucoup d’éléments feront écho à tous fan du célèbre shoot arcade de Raizing.

Le premier point marquant de ce shoot provient sans doute de son ambiance. Dans une lointaine galaxie et époque (2120) la planète Gloria est attaquée par des Wild Lizards désireux de s’emparer du minerai d’or. En effet le mode de vie des autochtones s’apparentent à celle de l’ère du Far West américain avec néanmoins des avancés technologiques prodigieuses. Cela donne une esthétique très influencée par le steampunk avec tanks, vaisseaux en forme de revolver au milieu des villes fantômes et autres déserts arides. Le système d’arcade Taito 2, utilisé pour développer Gun Frontier, a permis sans conteste de pouvoir soigner tout ces détails visuels. Enfin les thèmes et musiques pour peu que vous soyez fan des westerns spaghettis résonneront en vous comme de merveilleuses mélodies qui vous transporteront littéralement.

Le gameplay s’appuie sur un système de collecte d’upgrade. Les pièces que vous récolterez symbolisent la puissance de votre tir standard et les lingots d’or permettent de lancer et d’améliorer sa smart bomb. Puis celle-ci est puissante plus son champ d’action et ses dégâts sont importants et au niveau max elle laisse mêmes des cratères sur les décors (jouissif !). Ainsi vous êtes incité à collecter le plus d’items possible pour ensuite lâcher votre ultime smart bomb sur les pauvres petits boss vitre réduits à l’état de poussière. Enfin la séquence du boss final sans la spoiler représente un duels des plus stressants.

Le jeu propose en outre un système de scoring qui sera repris plus tard par moult de ses confrères. Il faut pour scorer détruire les ennemis morceaux par morceaux par exemple on s’occupe d’abord des tourelles puis les ailes et enfin du canon principal sur un même ennemi. Les extends sont réguliers et rapides et rapportent 30 000 à la fin de la partie. Ajoutons à cela de ne surtout pas utiliser les smart bombs et de privilégier la survie car à chaque fin de niveau elles rapportent beaucoup de points (10 000 par bombe complète).

Les défauts sont principalement dus à son grand âge. Les graphismes ne correspondent absolument plus à nos critères actuels. Certains seront réfractaires à ce visuel qui peut paraître vieillot ou au contraire (pour moi par exemple) donner un charme incontestable à l’ensemble. La maniabilité typique des shoots des années 90 pourra aussi en rebuter quelques uns avec un avion lent (mais pas autant que sur arcade) et qui ne pardonne aucune faute de placement. Si l’esquive est raté aucune issue possible, le crash est assuré. Pour autant le challenge est loin d‘être insurmontable avec un peu de pratique

Ce shoot mésestimé à tort n’a pas vraiment eu la reconnaissance qu’il mérite. Car après l’avoir pratiqué on remarque aisément que des éléments de son gameplay seront repris ultérieurement par d’autres softs qui jouissent aujourd’hui d’une réputation beaucoup plus flatteuse. Ce terrible oubli ne tient qu’a vous d’être corrigé car son système de jeu, de scoring ou son ambiance lui confère un statut d’incontournable. Sa suite officieuse Metal Black qui fut disponible plus tôt sur Saturn (allez savoir pourquoi) semble frappé d’un malédiction identique car lui aussi est à tort très méconnu…