Depuis 2004, Mile Stone a su se trouver une identité et un style original, ce qui est assez rare dans le shoot depuis… ouh là là, au moins ! En effet, après un Chaos Field moyen moyen, Radirgy et Karous ont été de vraies réussites avec des systèmes élaborés et un style graphique qui a marqué les esprits grâce au cell-shading. Illvelo reprend ce procédé graphique, et c’est une bonne idée : c’est beau et en plus c’est délirant ! Car s’il y a un mot qui caractérise ce jeu c’est FOLIE, et ça fait bien plaisir ! Autant craché le morceau, moi ce jeu je l’adore, mais essayons de rester objectif pour vous en vanter les nombreuses qualités !

Bon, c’est beau, mais je l’ai déjà dit…
Mais effectivement, c’est TRÈS beau, dans un style certes particulier (des compas, un château fort, des… trucs ! etc…) un peu enfantin mais très réussi. La bande son n’est pas en reste avec en fond de l’électro parfois un peu passe partout, mais collant toujours bien à l’action, et des effets sonores eux aussi très particuliers mais tout à fait dans le ton.

Le gameplay est à la hauteur et, encore une fois, Mile Stone domine son sujet avec une jouabilité aux petits oignons (je vous conseille au passage le pad classique ou GameCube, plus précis que wiimote/nunchuk…). Tout le système tourne autour de l’utilisation de vos « dolls », deux modules accrochés de chaque côté de votre vaisseau. Ces dolls vous donnent dès le départ accès à trois armes : tirs évasés en gardant les modules attachés ; ce que j’appellerai le « force shot », avec cette fois les dolls loin de votre vaisseau car vous pouvez les placer/déplacer où bon vous semble ; et finalement le bouclier, devenu le classique de l’éditeur, qui se déclenche quand vous ne tirez plus, notez que si vos dolls sont loin mais que vous ne tirez pas, elles font aussi office de bouclier.

Chaque arme dispose de son propre compteur en haut de l’écran, compteur qui indique sa puissance car, comme dans Karous, plus vous utilisez une arme, plus elle devient balèze : le tir de base s’évase de plus en plus et voit sa cadence augmenter, vos dolls font de plus en plus de dégâts en allant au contact, et votre bouclier finit par renvoyer les boulettes qu’il absorbe.
Vous pourrez pendant le jeu changer votre type de tir : tirs classiques (le meilleur je pense), laser (pas terrible…) ou bulles (rigolo mais au son exaspérant !!!), ce changement n’altère pas vos trois armes de base.

Vous disposez aussi de la possibilité de lancer une bombe, qui vous servira plus de défense car elle fait peu de dégâts. Cette bombe se charge très rapidement quand vous détruisez les ennemis.

Mais passons à la vraie force de ce soft : la frénésie ! Car assez rapidement, l’écran se trouve incroyablement chargé en boulettes, en ennemis, en bonus de toutes sortes, et vous constaterez alors que progresser sans la bombe relève de la gageure, et d’ailleurs au passage, merci le hardware petits bras de chez Nintendo : ça rame souvent mais c’est tant mieux !!! Les niveaux 4 et 5, servis en plus par une bande son tonitruante, sont juste incroyables tant il y a de choses à l’écran (mode TATE obligatoire pour y voir clair !).

Ajoutez à cela qu’il faut gérer le placement de vos dolls, histoire de faire le ménage comme il se doit, qu’il faut tant bien que mal utiliser vos trois armes (ça fait progresser le score !!!) et ne pas laisser filer les boss qui ont la fâcheuse habitude de foutre le camp très rapidement, et vous obtenez un jeu enthousiasmant, super frais et très défoulant !!!

Mais ce n’est pas tout ma bonne dame, car Illvelo ne serait rien sans son système de bonus stages qui accentue encore son côté épileptique : tout au long des niveaux, vous croiserez des items donnant accès aux stages bonus, touchez-les et en une seconde, vous serez projeté dans un mini niveau où le but est de tout détruire (on pense un peu à Space Invaders Extreme dans le déroulement…), et tout détruire demande une précision et une rapidité de placement, surtout pour vos dolls, au micro-poil ! Si vous réussissez le stage, vous gagnez une clé, et 50 clés vous ouvriront les portes du True Last Boss. Le jeu propose dans le menu un « special mode » qui permet d’enchaîner ces stages bonus, prenez des Lexomil !

Bref : une partie de Illvelo, c’est un constant ping-pong entre les niveaux normaux et les niveaux bonus, les premiers demandant un coup d’œil de pro (sans compter une bonne gestion de la bombe, histoire de se sauver les miches !!!) et les seconds exigeant une bonne connaissance du jeu et un placement parfois R-Typesque !

Au final, voilà un jeu extra, proposant différentes approches en fonction du public : pour les blancs becs on peut la jouer safe avec le shield, les boss s’en vont au bout d’un moment… et pour les purs et durs : un vrai système de score assez contraignant, un True Last Boss… Le tout est esthétiquement réussi, original et défoulant, la seule question qui reste c’est pourquoi cette galette ne semble pas vouloir quitter le territoire nippon nom de bleu ????