Revenons en 1987, une année funeste où Dalida et Andy Warhol n’eurent pas le temps de fêter le réveillon…Mais consolons-nous, cette année-là le Commodoire 64 accueillit une vraie perle de shooter retro, très simple et très addictif, j’ai nommé : Io.
Tout est décidément très classique dans ce titre, à tel point que si un jour on vous demande comment définir le shmup, vous pourrez allègrement répondre : « joue à Io sur C-64 et tu verras ! ». Ici, on ne se prend pas le chou, vous contrôlez un engin rondouillard armé d’un simple et unique canon et vous n’aurez comme objectif que d’arriver plus ou moins indemne à la fin du niveau en cours.
Le jeu est composé de quatre stages (avant de demander l’air effaré : « 4 stages, c’est tout ? », poursuivez la lecture de cette petite review), et votre engin peut récupérer deux satellites d’options se déplaçant dans le sens inverse de votre déplacement. Ces options vous permettront de tripler votre puissance de feu et basta…Le schéma demeure à nouveau très simple, vous disposerez à votre apogée de trois tirs directs, un au dessus, un au dessous, et le frontal.
Maintenant, pour ceux qui se disent qu’effectivement quatre niveaux c’est pas bien lourd, je leur assène : vous gênez pas, finissez le jeu ! Car ces niveaux sont vraiment retors. Les décors ne pardonnent pas et formeront souvent des passages étroits à traverser au pixel près, vaut mieux avoir le compas dans l’œil, sachez-le…Et au delà du level design, les ennemis ont la fâcheuse manie de se mouvoir à l’écran trois fois plus rapidement que vous, et sans options, mieux vaut tenter l’esquive que la destruction. Les boss sont de plus particulièrement résistants et leurs attaques ne pardonnent vraiment pas, du genre « pan, t’es mort ! ».
Mais outre l’aspect « difficulté intraitable, montre-nous ce que tu vaux », on a là un produit dont la simplicité (car oui, le jeu est simple et ardu, délicat et subtil paradoxe, non ?) est réjouissante. On tire, on tâche de survivre, on progresse petit à petit, on pousse accessoirement quelques cris de rage aussi…Le contrôle de l’engin est sans reproche mais je rappelle quand même l’allure plus que modérée de votre sprite, les décors sont efficaces en dépit de leur grande sobriété et la partie sonore…bénéficie du cachet très excitant du C-64, à l’image de l’ami NoPseudoIdea je suis vraiment sous le charme de ce type de son…Certes c’est moins mélodique et travaillé que les thèmes des deux Cybernoid, mais bon, c’est toute une époque et ça remplit parfaitement son rôle.
En conclusion, c’est un shooter emblématique d’une époque révolue : ça tire droit, c’est agréable à jouer, c’est particulièrement difficile…Bref tout ce qui a fait que le shmup demeure le shmup ! Et si toutes ces caractéristiques n’étaient rien d’autre que la substantifique moelle du genre, de ce genre qui nous passionne tous depuis des années ?