Si j’ai pu écrire que le premier shmup de Compile était Exa Innova, c’est pour deux raisons. La première, c’est que je ne connaissais pas ce Magalopolis SOS, la seconde, c’est que c’est bien avec ce Exa Innova que Compile a créé son style. Mais auparavant, il y a eu donc cet obscur jeu de 1983, et je remercie mister Humar du forum pour les raisons qu’il sait !

Megalopolis SOS développé par Compile et édité par Nisso (il convient de le préciser car le copyright affiché sur l’écran titre fait mention soit de l’un, soit de l’autre) est un shmup très basique dans la veine des Envahisseurs de l’espace. Les grandes capitales sont menacées par des aliens impérialistes et afin de leur botter le cul, on embarque dans un vaisseau ! Une recette identique à celle de l’ancêtre de 1978 en somme.

Paris, Pékin, Moscou, Londres, Tokyo et New York sont donc sous le feu des vilains (oui je sais, New York n’est pas une capitale, mais c’est pas moi qui ai choisi les villes à sauver !) et à vous donc de les défendre au péril de votre vie.

Le gameplay pourrait également reprendre la recette archi-éprouvée des Envahisseurs de l’espace, à savoir gauche-droite-feu. Oui et non. oui car le vaisseau ne peut que se mouvoir sur le bas de l’écran. Non car l’aspect offensif du gameplay est bien plus complexe !

Vous disposez de deux tirs : un missile standard et une bombe. Commençons par celle-ci : une fois lachée, elle se loge à mi-hauteur et bloquera les projectiles ennemis ainsi que certains adversaires. Elle peut se lancer par paquets de trois et son déplacement est assez rapide. Le tir standard lui se remarque par ce qui est sans doute la particularité du jeu : le viseur. Oui, un viseur similaire à celui de Xevious ! Celui-ci reste toujours dans l’alignement de votre vaisseau et sa hauteur se règle avec la touche haut de votre contrôleur; Bref, une originalité : il s’agit d’un shmup qui se joue avec trois directions, et non plus deux. Etonnant.

Cependant, il faut bien avoir à l’esprit que les ennemis doivent donc être préalablement lockés pour être descendus. Sans quoi, vous aurez beau leur prodiguer vos tirs, ils y demeureront insensibles. Etonnant derechef et assez malaisé au final ! Il aurait été sans nul doute plus judicieux de laisser ce viseur opérer pour l’usage des bombes et donner au tir standard un effet immédiat, comme dans tout shmup en fait !
Ce qui a pour conséquence un titre au gameplay déjà avancé, mais à la prise en main plus que laborieuse. Du moins selon des critères qui n’étaient pas encore tout à fait établis en 1983…

Le joueur perd une vie s’il se fait heurter par un ennemi, un projectile ou si l’une des villes à protéger est totalement détruite, c’est à dire après 7 coups reçus.

Quant à l’aspect technique et la réalisation, ils se résument en deux termes : MSX et 1983. Sans fioritures donc, avec des sons typés que j’apprécie plus pour leur côté antédiluvien que réellement mélodieux, mais à nouveau, MSX et 1983 vous dis-je !

Pour conclure, Compile semblait déjà vouloir approfondir le gameplay déjà amorcé par les shmups de la première époque, c’est tout à son honneur et la suite a amplement prouvé qu’elle fourmillait de bonnes idées. Mais ici avoir voulu enrichir un gameplay simpliste a conduit à un jeu assez ardu à contrôler, mais une dernière fois, on ne peut en 2014 ( car nous sommes hélas en 2014) juger dans les mêmes conditions qu’en 1983;

Un premier jet qui montre rétrospectivement que Compile a toujours voulu se singulariser en grevant les contrôles usuels de sa touche personnelle. Et un titre obscur qui valait bien une fiche sur le site des shoot them up de 1962 à aujourd’hui.