Parfois il arrive que certaines perles du X68000 restent totalement dans l’oubli, non pas parce que leurs qualités vidéoludiques sont remisent en question, mais parce que pour les non nippophones, lancer un jeu sur une machine japonaise peut parfois relever de l’exploit.
Et c’est bien ce qui failli arriver à Otoko Dama.
Ayant réussi à mettre la main sur une version complète et fonctionnelle, un petit problème de compréhension m’empêchait de lancer le jeu, mais heureusement la persévérance fini toujours par payer.

Otoko Dama fut développé en 1999, soit près de 10 ans après la commercialisation de la machine, par une équipe composée de deux personnes : un programmateur et un graphiste. Cela n’a rien d’étonnant car l’ordi nippon fut pendant très longtemps une plateforme très appréciée des cercles doujins. Ce n’est qu’à la fin des années 90, que ces développeurs amateurs ont migré leurs productions sur les pc’s équipés de Windows.
Pour pouvoir apprécier ce shoot, il est primordial de bien comprendre les différents mécanismes de gameplay. Les développeurs ont fait preuve d’originalité et ont agrémenté leur titre de plusieurs bonnes idées.

La première chose importante à souligner est que le titre bénéficie d’un système de scoring assez original : chaque ennemi dispose en son centre d’un orbe bleu qui va vous servir d’indicateur. Lorsque celui-ci vire au rouge, le comportement de vos adversaires sera modifié et ceux-ci deviendront beaucoup plus coriaces à dégommer. Mais le gros avantage, c’est que si vous les détruisez à ce moment là, vous obtiendrez un bonus qui doublera les points obtenus.
Pour vous aider, vous disposez d’un armement assez efficace. Tout d’abord, vous pouvez modifier le comportement de votre tir principal selon que vous appuyez plus ou moins rapidement sur la touche de tir. Si vous appuyez de manière répétée sur celle-ci, vous obtiendrez un tir concentré rectiligne très puissant. Par contre si vous appuyez de manière plus espacée, vous aurez un tir dont l’amplitude est plus grande mais dont la puissance est moindre.
Ensuite, en bas de l’écran se trouve une barre de puissance échelonnée en 3 parties qui augmente au fur et à mesure du temps. Celle-ci vous permettra d’utiliser une des smart bomb parmi les 3 possibilités offertes : « Bomber », « Back-Bomber » ou « Laser ».
Pour sélectionner une de celles-ci, il faut appuyer plusieurs fois sur la 2ème touche de tir afin de faire défiler les différentes possibilités. Une fois votre sélection faite, il suffit de tirer normalement pour l’enclencher.

Mais la trouvaille la plus intéressante et originale mais aussi celle qui demande le plus de dextérité est le « ramming ».
Derrière ce terme anglais et assez barbare, se cache une idée absolument géniale et qui permet au jeu de gagner énormément en intérêt et en technicité.
Je m’explique, si vous restez appuyé quelques secondes sur la touche de tir, vous constaterez que votre vaisseau se met à briller. Cela vous permet en réalité, d’être invulnérable quelques secondes mais aussi, et c’est là toute l’astuce, de pouvoir utiliser votre vaisseau comme « bélier » pour infliger de sérieux dégâts aux ennemis un peu trop coriace. Mais il s’agit d’une technique à double tranchant. C’est-à-dire que si vous tardez à vous retirer de l’ennemi que vous chargez, vous risquez tout simplement de mourir comme un kamikaze. Toute la subtilité du jeu réside dans le fait de bien maitriser cette technique et c’est là que les joueurs les plus expérimenté feront la différence.

Bien que techniquement le jeu ne souffre d’aucun défauts, et que le nombre de boulettes et d’ennemis affichés simultanément est tout simplement hallucinant. Ne vous attendez pas à être émerveillé par sa beauté et son esthétisme bluffant, l’intérêt se situant plutôt ailleurs. Car il est incontestable que le titre est une véritable réussite, et Otoko Dama peut être considéré comme le seul et unique manic de la machine. Celui-ci disposant de toutes les caractéristiques propres au genre : masque de collision réduit, pattern de tirs élaborés et armement au max dés le début.
Il serait dommage que les amateurs de shmup que nous sommes passent à coté d’un excellent jeu simplement à cause de la relative difficulté à faire tourner les jeux x68k,
Et donc pour ceux qui aimerait s’y essayer, un tuto est disponible dans la section « jeux absents » du forum. N’hésitez pas à y jetez un coup d’œil car ce doujin mérite incontestablement une place de choix dans le trio de tête de la ludothèque du X68k.