Polar Star sur MSX est un shoot them up fort basique mais assez étonnant pour l’amateur de vieilleries.
Objectif : à chaque mission, vous devez vous rapprocher suffisamment de votre cible et la détruire. Basique, très basique me direz-vous. Certes, mais la réalisation de l’ensemble est clairement surprenante et le gameplay a ses exigences.
Chaque niveau correspond à un schéma simple : approche/attaque. La distance qui vous sépare de votre cible est figurée par un compte à rebours, ainsi que votre position à l’écran qui vous est signifiée sur un tableau à droite, pour aider vos efforts de visée avec deux axes en mouvement. Même si en fait, ce sera surtout l’axe des ordonnées qui vous sera utile, vu la faible portée de votre tir.
Une fois arrivé au devant de la cible finale (de gigantesques tours ma foi fort bien réalisées dans ce qui n’est qu’un jeu de 1984 !), une nouvelle subtilité du gameplay vous forcera à un peu d’endurance. Votre tir de base est inopérant face à ces grandes structures. Dès lors, votre tir est donc remplacé par un missile qu’il vous faudra charger… Ou plus exactement vous devrez patienter le temps qu’il se charge tout seul, mais ces moments d’attentes peuvent se révéler éprouvants car la tour en face de vous ne se gênera pas pour vous balancer quelques cadeaux sur le coin du fuselage ! Et comme l’action face à ces tours se déroule donc sur un écran fixe, se retrouver débordé peut être assez rapide.

Evidemment, plus vous progresserez dans le jeu, plus les stages seront peuplés et plus les tours qui les concluent seront prolixes en tirs et autres ennemis. Mais le tout est très sympathique à jouer, après en avoir bien bavé pour arriver au boss, la victoire contre celui-ci ne s’obtiendra qu’au prix de longues luttes. Finalement, n’est-ce pas là une des définitions d’un bon shmup ?

Mais si Polar Star est si étonnant, c’est qu’il opte pour un défilement assez singulier pour l’époque : le jeu se déroule en profondeur et les déplacements de votre engin ainsi que ceux des ennemis se font de façon très fluide avec respect de l’effet de perspective ainsi créé. On a presque l’impression de voir l’horizon défiler comme ce sera le cas dans deux autres shmups, l’un antérieur et l’autre ultérieur : Exerion et Axelay ! L’arrivée progressive du gigantesque sprite des tous finales accentue cette impression et je suis assez fan de ces explosions de pixels qui marquent leur destruction…Impressionnant pour l’époque et toujours de nature à satisfaire les amoureux du pixel bien vintage. Le tout dans un jeu aux graphismes lisibles et aux contrôles un peu lents mais finalement très convenables. Seul bémol : si les bruitages sont très bons et bien dans la veine du MSX, le fond sonore est discret et vraiment pas terrible…

En bref, un shooter bien fichu, technique, à la réalisation globale plus qu’honorable et aux exigences bien réelles, un très bon moment pour ceux qui n’oublient pas ces temps anciens.