Et oui, l'explosif Raiden IV Overkill s'invite sur Steam à partir du 3 septembre. Une bonne façon de commencer cette nouvelle année scolaire ! Pas de prix indiqué pour l'instant. Du beau linge en perspective pour défourailler grave sous un feu intense !
Raiden IV Overkill
Pourquoi ce titre?
Le terme Overkill (comprenez Over-Kill, par delà la destruction) est le nom d'un mode de jeu nouveau absent des versions arcade et 360.Test effectué depuis la version PC/Steam du jeu, d’où « 2015 » dans le champ « date de sortie ». La version PS3 est sortie en 2014.
Faisons un peu d’histoire : en 1985 arrivait Tiger Heli et sa rigidité, en 1987 ce fut Twin Cobra qui vint dynamiser tout ça et en 1990 Seibu s’inspirait grandement du jeu de Taito/Toaplan pour créer sa série des Raiden. En 1993 Raiden II arrive en salle et, en dépit de son excellence, ne parvenait pas vraiment à apporter un souffle nouveau à une saga que l’on croyait devoir s’arrêter là.
Il faudra attendre 2005 pour voir revenir la série Raiden classique. Certes, on a eu droit à une série parallèle avec les épisodes de Raiden Fighters, mais je ne suis jamais vraiment arrivé à admettre ces jeux, tous très bons d’ailleurs, comme ayant un lien quelconque avec les Raiden tels que je les avais connus en arcade quand j’étais jeune, chevelu, mince et plein d’espoir en l’avenir. Le contraste vient du scoring system, très basique dans Raiden et Raiden II, et on ne peut plus précis et complexe dans la série des Fighters. Raiden DX a tenté de concilier le gameplay classique des deux premiers jeux avec un impératif de score plus développé et c’est pourquoi je considère cet épisode comme le chaînon manquant entre les Raiden « première génération » et les Raiden « new shool » que sont Raiden III et IV.
En 2005 apparait Raiden III en arcade, puis sur PS2 et PC, et le retour du Raiden de papa ne se fit pas sans controverse. Une bouffée d’air frais en ces temps de règne du manic, mais un gameplay très punitif hérité du premier jeu et guère facilité par la nette tendance du jeu à moderniser son déroulement sur une ligne parallèle à celle du manic shooter, selon un modèle très voisin du gameplay made in Psikyo. Bref, un jeu techniquement réussi mais guère motivant en dépit de ses innovations, la plus importante étant le mode de score lié à la rapidité de vos destructions, lointain cousin des « Quick kill » et autres « Destroyed at a time » de la série des Fighters. Bref, avec Raiden, c’est un peu comme une grande famille, un exercice de généalogie où même le degré de parenté le plus ténu est bon à connaître.
An de grâce 2008 : MOSS, qui a repris la licence Raiden, nous livre un Raiden IV déjà attendu et qui fracasse la vitrine comme une voiture-bélier lors d’un casse de banque ! Le jeu corrige toutes les tares de son prédécesseur et s’impose comme le réel artisan de la renaissance réelle d’une série culte du shmup arcade 90’s.
Raiden IV Overkill arrive en 2014 sur PS3 et en septembre 2015 le voilà disponible pour PC via la plate-forme de téléchargement de Valve.
Inutile de redire ce qui fait de Raiden IV un shmup majeur, je vous renvoie au test sur XBox 360. Il convient plus ici de présenter ce que comporte cette version Steam/PC qui rend le titre accessible à tous.
Raiden IV Overkill est un programme très complet et qui se destine aussi bien aux joueurs occasionnels qu’aux top players névrosés à vision perçante.
Trois engins sont disponibles de base : le ME-02 Kai de Raiden III, le MK-II de Raiden et la fée toute meugnonne dont la longue chevelure masque la nudité, pardon l’innocente nudité. Le premier vaisseau est équilibré là où le MK-II est plus lent mais bien plus puissant ; la fée à poil mise tout sur sa vélocité pour compenser une force de frappe un peu à la ramasse. Le vaisseau du premier Raiden a toujours une bombe à retardement très puissante là où le vaisseau de Raiden III dispose d’une « panic bomb » à lancement immédiat, salvatrice mais à puissance toute relative. Ajoutons cependant que le jeu gomme la tare si énervante des Raiden précédents, vous savez, l’item qui change précisément au moment où on allait enfin arriver à s’en emparer sous le feu adverse ! Il suffit simplement de cesser de tirer pour « geler » la position des items arme et missile pour aller upper sa forteresse volante. Mais cette idée qui vaudrait à son auteur de chaleureux remerciements peut se retourner contre le joueur, cesser de tirer étant parfois et même souvent suicidaire…Notamment lors du respawn, qui est assez bref ici. Bien souvent, lâcher une bombinette sera nécessaire pour se refaire une puissance cohérente en rattrapant une suite logique d’item, pas évident quand 4/5 capsules d’arme et 2/3 capsules missile se baladent dans le champ de bataille…
On y retrouve le mode arcade et ses 5 niveaux, mode proposé en deux versions : une version light pour vous faire la main qui vous offre un vaisseau de base mieux équipé sur 5 stages à la difficulté moyenne avec des patterns moins déployés et moins rapides ; et le mode original qui propose deux loops et un niveau d’âpreté revu à la hausse avec plus d’ennemis et de tirs. Accomplissez l’un de ces modes pour débloquer un boss rush et ainsi mieux exercer vos talents sur ces machines infernales.
Le mode « additional » reprend le mode de jeu de la XBox 360 avec ses 7 niveaux ; deux niveaux supplémentaires viennent donc s’ajouter aux 5 niveaux par défaut.
Venons-en à présent à ce qui justifie cette sortie : le mode « Overkill ». Il s’agit là d’un mode de jeu exclusif dont l’intérêt et l’essence même reposent sur le score, l’avidité, la soif de points acquis sur les carcasses de vos adversaires détruits. Oui, sur leurs carcasses, au sens propre comme au figuré !
Rappelez-vous Raiden DX et son bonus post-mortem. Ici, l’idée est reprise, mais ne concerne pas votre carcasse de joueur défait après la perte de votre dernière vie, mais celles des ennemis ! Enfin, pas tous, le scoring en mode overkill s’applique de manière différente aux ennemis « pop-corn » et aux ennemis résistants, autrement appelés « ennemis-clé » par mon collègue BOS.
Le menu fretin abattu laisse place à des items bonus dont la récolte participe de la complétion du level en question et en deux modèles selon la rapidité de vos œuvres destructrices. Mais les ennemis-clé, eux, feront apparaitre une fois détruits une jauge de 5 degrés. Il s’agit ici dès lors de tout bonnement vous acharner comme le pire des psychopathes sur la charogne de votre adversaire préalablement dézingué et plus vous tirerez sur ce malheureux sprite déjà hors-jeu, plus vous ferez grimper cette jauge. Une fois l’ennemi définitivement arrivé dans les limbes du..hors-jeu tiens, vous serez récompensé d’un item-trophée figurant votre niveau d’overkill, de destruction par-delà la destruction, allant de 1 à 5. En gros, et c’est unique, pour scorer ce mode il vous faudra vous obstiner…sur des ennemis déjà morts ! Une idée amusante qui devrait plaire à tous les mordus de destruction de masse et à tous les autres tenant du scoring avant tout ! Ce mode en viendrait presque à détruire la sacro-sainte division entre « cleareurs » et « scoreurs », les scoreurs devant « clearer » les ennemis plus que de raison donc et les cleareurs pourront donc toujours exercer leurs aptitudes à la castagne même une fois l’adversaire convenablement saigné…
Mais bien sûr, le jeu n’est pas en reste, et mettre en oeuvre ce nouveau gameplay sous le pilonnage adverse sera tout sauf simple…car tant que vous vous échinerez à faire grimper le level d’Overkill sur votre malheureuse victime, vous ne pourrez détruire les autres ennemis présents et futurs et ceux-ci ne se gêneront pas pour ouvrir le feu.
Et pour finir, ce mode propose des niveaux spéciaux qui lui sont inédits. Il semble selon toute vraisemblance que ce mode a été spécialement conçus pour ceux qui se sont déjà rodés aux modes classiques du jeu ; les joueurs déjà chevronnés auront donc un challenge nouveau et à la hauteur de leurs mérites. Les autres risquent de ramasser leurs dents, alors ne brûlez pas les étapes, ou alors juste par curiosité…Enfin, c’est vous qui voyez !
Jouer en mode overkill se révèle donc éminemment technique, mais chaque niveau parcouru vous ouvrira le niveau en question au mode « score attack », ce dernier étant un mode proche d’un training dédié à ce mode Overkill. Combien arriverez-vous à scorer sur chaque niveau pris individuellement ? Et surtout, ainsi vous apprendrez à dompter ce mode finalement très exigeant avant de vous livrer à l’exercice ultime, la domination du jeu en mode overkill…gageons que vous serez sans doute et assez souvent victime de votre goût du lucre dans ce mode, il semble d’ailleurs qu’un engin puissant tel le MK-II soit tout spécialement conçu pour maximiser les destructions au-delà de la destruction standard…A vos de jauger votre façon de jouer entre sécurité et avidité !
Et pour finir, le mode « World rankings » vous permettra à tous de joyeusement vous tirer la bourre en vous mesurant les uns aux autres sur les trois modes disponibles (Arcade, Additional & Overkill), sans possibilité de modifier les ressources par défaut du joueur et sur un mode unique de difficulté afin bien sûr de respecter l’égalité de tous devant les challenges en souffrance. Vos talents feront toute la différence.
Le tout sur des réglages de difficulté allant du mode berceau au mode asile d’aliénés, bref impossible de ne pas y trouver son content.
Croisement de modernité et de classicisme, de scoring moderne via multiplication des points et de scoring classique privilégiant la destruction de masse et habile mariage des deux avec un mode overkill original et aussi risqué qu’il peut se révéler juteux, Raiden IV Overkill est sans doute possible LE shoot du moment et dans l’absolu un excellent titre, technique et défoulant. La combinaison des éléments classiques du Raiden primitif des années 90 avec ceux hérités d’une évolution du genre vers la radicalité des motifs et l’ingéniosité croissante des systèmes de score donne un résultat surprenant, un chef d’œuvre de rythme et de nervosité, et le tout pour un prix très abordable.
Tout amateur éclairé, fidèle à la série Raiden ou pas, se doit d’avoir ce jeu. Quand des façons de jouer qui ont fait leurs preuves sont aussi subtilement conjuguées à des éléments innovants, parfaitement assumés et sans reproches, cela donne un jeu qui déjà en 2008 se rangeait parmi les caïds du genre. Avec cette version Overkill et sa richesse, il devient totalement incontournable. Instant classic.
Testé par Yace
Test crée le 13/09/15 à 21:50, modifié le 13/10/17 à 17:55