Revenons quelques années en arrière: la PS2 est sur le point de sortir au Japon, et dans les milieux bien informés on murmure que la suite du célèbre Silpheed, développée officieusement par Treasure, sera dans la première fournée de jeux sur la 128 bits de Sony.
On le sait bien, les premiers jeux d’une nouvelle console sont rarement les meilleurs, et STLP ne fait pas exception: c’est sans doute le jeu le plus médiocre qu’aient sorti les géniteurs de Radiant Silvergun et d’Ikaruga. Certes, le jeu est graphiquement impressionnant, surtout si l’on prend en compte le fait que les programmeurs se soient heurtés à une machine nouvelle et réputée difficile à exploiter. Très colorés, les graphismes montrent une fois de plus que Treasure sait maîtriser la 3D au profit d’une jouabilité 2D. Ceci dit, qu’est-ce que ça scintille…

La jouabilité est honnête, avec toujours les défauts de la vue trois-quarts arrière (problèmes de visée et de positionnement sur les côtés). Les ennemis sont parfois assez originaux, en témoigne par exemple le boss du niveau 3, une sorte de hamster dans sa roue (du moins version alien) qui vous force à aller tout au fond de l’écran pour éviter ses tirs. Non, le GROS défaut de ce jeu provient du rythme des niveaux, affreusement mal agencés: s’ils ont le mérite d’éviter la simplicité vagues-de-viande-à-canon puis gros-boss et pareil-au-niveau-suivant, les niveaux sont pourtant d’une mollesse qui laisse sans voix. Il se passe parfois une bonne dizaine de secondes entre deux attaques ennemies… et ce qui, dans le Silpheed original, pouvait passer comme des pauses atmosphériques, rend ici le jeu curieusement vide et dénué d’intérêt. Ajoutez à cela le fait que chaque niveau est d’une longueur abominable, et surtout qu’il faut se le retaper en entier lorsqu’on perd, et vous avez un jeu extrêmement décevant, surtout pour ceux qui ont aimé le premier opus. Messieurs de Treasure, à vous de remonter la pente…