Space Manbow
Exclusivité MSX2, support auquel Konami s’est généreusement dévoué pendant plusieurs années, Space Manbow est mine de rien l’une des plus grandes réussites du développeur. C’est un jeu-synthèse, qui récapitule avec un implacable brio quatre bonnes années de shoot horizontal.
Vous avez le choix entre deux tirs de base, rectiligne ou ondes tri-directionnelles, les deux étant de puissance à peu près équivalente. Vous avez 16 degrés d’upgrade, et la jauge est même indiquée en haut de l’écran. La progression est rapide, grâce aux bonus très fréquents. En contre partie, le jeu vous impose un petit handicap : vous perdez régulièrement un degrés de puissance. La collecte doit ainsi être permanente.
Viennent ensuite s’ajouter deux modules latéraux dont on peut orienter les tirs (avec le second bouton) suivant trois directions : avant, haut/bas et arrière. Ce système est largement exploité par le level design, souvent ingénieux : le scrolling passe par toutes les directions, y compris à reculons, et les obstacles sont nombreux. Les boss sont réussis, assez peu résistants mais proposent des situations d’affrontements bien à eux.
Car ce Space Manbow est un modèle de créativité, partant de l’emprunt pour développer ses propres situations de gameplay, comme ces redoutables projections de cellules en forme de rectangle au 3e niveau. Le jeu cite à maintes reprises Gradius et R-Type (avec un clin d’œil pur et simple à ce dernier au 4e niveau), mais l’ensemble est tellement cohérent, tellement frais et naturel que le jeu paraît avoir tout inventé. Ce qui est sûr, c’est que Space Manbow a abondamment inspiré un Konami ultérieur : Thunder Cross 2, qui reprend telles quelles plusieurs idées et situations.
La progression est idéale. Les crédits infinis sont là pour être utilisés, certains passages étant à recommencer pas mal de fois avant d’être franchis. Le 6e niveau est le pic de difficulté du jeu, avec son scrolling accéléré et ses portillons façon Gradius. Là où, en revanche, Space Manbow est mieux conçu que son aïeul, c’est dans la gestion de la difficulté après vie perdue. On ne perd que deux degrés de puissance, ses modules et la perte des speed up n’a que peu de conséquences. Pas de mort fatale. Konami a su gommer LE défaut de sa série phare. Avec un peu de persévérance, le jeu se finit sans crises (majeures) de nerfs.
La technique est celle d’un jeu a mi-chemin entre 8 et 16-bits. Avec une animation un peu plus fluide et rapide, le jeu aurait pu passer pour un shoot Nec CD. Peu de jeux exploitent à ce point le MSX2. Design et décors réussis, palette idéale, thèmes musicaux mémorables dans le plus pur style Konami… Difficile de reprocher quoi que ce soit à Space Manbow, modèle d’excellence. Découvrir un tel jeu aujourd’hui conforte une opinion déjà bien installée : Konami est l’un des plus grands.
Testé par Lyle
Test crée le 23/04/05 à 21:25, modifié le 14/02/18 à 19:18