Konami avait lancé l’idée d’un shmup parodique, et le succès fut au rendez-vous. Hudson l’imita également…Et en 1995, c’est Jaleco qui s’y colla, avec The Game Paradise, un shmup aussi haut en couleurs qu’agréable à jouer.

Ce jeu est en effet un parangon de tout ce que le jeu vidéo peut offrir de culturel et de délirant. Bien sûr, on y retrouve des éléments classiques du shoot them up : plusieurs vaisseaux (pas tous très efficaces ceci dit), aux tirs variables et upgradables, accompagnés de satellites d’options. Deux satellites qui balancent un tir également variable, car ils sont en fait des miniatures des divers avions/persos du jeu ! Le rythme du jeu est au surplus irréprochable avec des ennemis variés aux attaques personnalisés, bref, c’est un pur carnaval de Rio. Décors ultra-kawai, musiques guillerettes ponctuées de digits vocales barrées (sans déconner, les cris de certains persos se mêlent à des soupirs lascifs, voire de véritables feulements !) et de très bons bruitages…Du tout bon.

L’ensemble réagit au doigt et à l’oeil et se déroule donc dans un univers assez inhabituel à la fois hommage et pastiche du monde du jeu vidéo. On démarre dans un game center (reconnaitrez-vous les jeux qui tournent ?) et en affrontant de maléfiques bornes cocktail ; on poursuit dans une foire gardée d’un boss qui vous fera regarder vos puzzle game d’un autre œil. L’aventure se continue dans un espace peuplé de méchas rondouillards avant de participer à une course automobile…Tout y passe. C’est juste génial !

Mais attention, shmup tout mignon ne veut pas dire tout enfantin, la difficulté monte très vite et réclamera une attention toute particulière. Le joueur devra à la fois être en permanence sur le qui-vive et avoir une connaissance poussée des levels afin de s’adapter. Les ennemis disposent d’attaques très élaborées qui testeront votre sens du positionnement de façon assez intransigeante. Préparez-vous à souffrir ! Mais à souffrir le sourire au lèvres.

L’émulation graphique de ce jeu a longtemps été défaillante avec un curieux glitch occasionnant un dédoublement de sprites. Désormais, le jeu est net et sans bavures (ou presque), ce qui rend ce joyau de dérision totalement accessible. A noter la présence d’un mode Time Attack à jouer tant pour se délasser que pour s’éprouver.

Conclusion : un titre original et très conceptuel qui ne pourra qu’enchanter le joueur, et qui prouve que même quand il ne se prend pas au sérieux, le shmup sait conserver son essence de défi. Un excellent shooter arcade à tester d’urgence et sur lequel vous reviendrez souvent.