They came from Verminest
Pourquoi ce titre?
Hommage au film "They came from beyond space" de 1967 appuyant le côté vintage de la production. Ici, le nom Verminest, plus précis que "au delà de l'espace" est composé de "Vermine" et "Nest" (le nid).
Après un Hydorah acclamé par la critique mais qui m’avait curieusement laissé froid, Locomalito récidive dans ses « hommages » aux anciens shmups avec ce très sympathique They came from Verminest, nouvelle déclinaison d’un genre de shmup que l’on croyait relégué dans les tiroirs de l’histoire ludique.
L’histoire est simple : votre planète est menacée par une horde d’insectes et autres arthropodes intergalactiques à la solde de la reine Vermina. Vous embarquez dans votre engin de l’espace et c’est parti pour une séance de dégommage en règle.
Le jeu présente comme un « Galaga-like » mais offre déjà quelques petites subtilités. Tout d’abord, l’affichage. Trois rendus sont disponibles : le « classique » en noir et blanc comme à l’époque des premières bornes cocktail Space Invaders, le mode « normal » avec (un peu) plus de colorisation, et un mode « 3D » comme au cinoche quoi ! Sortez vos lunettes et savourez…
Ensuite, le contrôle de l’engin est un poil plus permissif. Certes vous êtes limités au bas de l’écran, mais vous disposerez d’une aire un peu plus large que le traditionnel « gauche/droite ». Vos déplacements vers le haut ne sont pas inexistants et de ce fait, l’aire de mouvement forme un rectangle et non plus une simple ligne. Ce qui est pratique pour survivre et également scorer.
Car il y a un scoring system un poil plus évolué que celui des productions originelles dont s’inspire ce jeu. Certes, on score en dégommant les monstres de l’espace, mais il y a façon de faire monter les enchères…En fonction de la distance qui vous sépare de votre cible. Si vous abattez votre adversaire à distance rapprochée, vous gagnez une médaille. Et toutes les dix médailles, à vous un généreux bonus ! D’autres de ces bonus sont également planqués dans les recoins de certains stages, ou dans des oeufs qui renferment aussi quelques items comme les bombes et autres…à condition que vous les fassiez sortir à temps. Mais faites gaffe : vouloir détruire la vermine interstellaire à bout portant est bien souvent constitutif d’une prise de risque qui peut virer à l’inconsidéré ! Pour finir sur le scoring, certains ennemis les plus résistants -et oui il y a des chefaillons aussi chez les aliens- rapportent plus de points et chose marrante, dégommer lesdits chefaillons avant de se faire le menu fretin peut provoquer la fuite de ce menu fretin…il y a aussi des lâches chez les aliens. Décidément, des chefaillons qui restent à couvert en envoyant la chair à canon en première ligne, et de vrais trouillards qui se débinent quand ils sentent qu’ils ne font pas le poids…les aliens ne sont pas si différents de nous autres peuple de la Terre !
Cinq planètes variées vous attendent avec des stages détaillés et qui offrent même un semblant de scrolling vertical par moments avec des parois bien souvent meurtrières, un fait assez unique encore dans un « Galaga-like ». Pour finir la planète en question, il vous faudra bien sûr fritter un méchant en chef, et ces affrontement seront longs et précis.
Le rythme de jeu est soutenu, certains ennemis tirent vite et bien et décrivent des mouvements pas toujours prévisibles d’un côté à l’autre de l’écran, un peu comme dans un Moon Cresta, et savoir attaquer en position « haute » sera bien souvent très utile pour tenter l’abatage à bout portant et ainsi d’obtenir les fameuses médailles. Un mix entre Galaga, Moon Cresta avec un scoring system un peu plus évolué et exigeant pour ceux qui privilégient le score à la sécurité, des parois, et un contrôle avec les quatre directions au lieu du traditionnel « droite/gauche », tout cela suffirait déjà à assurer à ce « They came from Verminest » son intérêt et une réelle originalité, mais ce n’est pas tout…
Car comment faire l’impasse sur l’ambiance très particulière qui se dégage du jeu ? Dès l’écran-titre, on sent qu’au delà l’hommage rendu aux shmups originels des années 70/80, Locomalito -ainsi qu’il le déclare d’ailleurs sur le site officiel du jeu- a truffé son jeu de clins d’œils à un âge d’or de la science-fiction hollywoodienne. Après l’écran d’accueil très « Plan 9 from Outer Space », on a droit à un bestiaire digne des plus cultes des films de monstres des années 50 ! La variété des sprites adverses n’est pas sans faire écho à ces créatures qui ont fait le bonheur des amateurs de cinéma horrifique/fantastique de cette période, insectes géants, scorpions…Ça me donnerait bien envie de me délecter à nouveau d’un petit The Giant Claw, moi ! Et la bande sonore est à l’avenant, avec des thèmes très kitsch parfaitement adaptés à l’esprit du jeu. Genre : « ha ha ! Vois ma laideur ! Je suis le plus vilain et méchant hanneton de la galaxie « . Moi j’adore, ce type d’hommage délicieusement décalé et empreint de passion, un peu comme c’était déjà le cas dans la série des Parodius ou dans le délirant Space Bomber…
Bref : hommages en cascade et ambiance très « film fantastique 50’s », gameplay évolué et plus qu’un simple « Galaga-like », scoring system simple à percuter mais difficile à correctement exécuter, le tout en freeware…Banco ! They Came From Verminest est une excellente besogne qui m’a déjà fait oublier Hydorah et me renvoie à des sensations de gaming qui, si elles ne sont plus réutilisées de nos jours, n’en sont pas mortes ni enterrées pour autant. Après la version CPC de R-Type par Easter Egg, ce début d’année 2012 continue de se montrer aussi surprenant côté sorties doujin. Et c’est un grand bien !
En bonus, le Trailer du jeu, bien dans le ton !
Testé par Yace
Test crée le 20/02/12 à 14:24, modifié le 16/10/17 à 20:04