Thunder Bolt II
Avant de développer, tous mes remerciements à messire UltramanU d’avoir relayé la récente émulation de ce titre pour le moins obscur. Un shmup 16 bits que je ne connaissais pas encore ? Il fallait, au nom de la sauvegarde de l’esprit humain, que j’en rédigeasse la critique, ventrebleu !
Jeu obscur, éditeur obscur…ce Thunder Bolt II en fait est un shmup « unlicensed » sorti à une époque où les 16 bits tiraient leur révérence. Le programme suit une recette archi-rodée et très « megadrivienne » dans sa réalisation.
Commençons par les éléments les plus terre à terre de toute critique : les graphismes. Et là, force est de reconnaître qu’on a déjà vu mieux et beaucoup mieux sur cette bécane. Les décors de fond sont curieusement uniformes, voire carrément grossiers par endroits.On peine à lire les écrans tant ce manque de détail donne l’impression d’un simple étalage irraisonné à tel ou tel moment du jeu. Et ce dès le premier stage. Mais alors, comment poursuivre son effort ? Avec juste un peu d’endurance ! Car dès le niveau suivant, l’ensemble visuel prend un net coup de boost et devient tout à fait acceptable. Arrivé au niveau 3, il semble que ce souci de qualité graphique ne soit plus qu’un mauvais souvenir, et au niveau 4 on ne s’en souvient déjà plus…Avant hélas que les stages 5 et 6 ne viennent nous le rappeler.C’est donc avec appréhension que l’on aborde le stage 7 qui vient à peine nous rassurer avant un stage final plutôt chargé mais pour le coup assez lisible. Je précise que je nettoie mes lunettes avant chaque partie, question d’habitude. bref : le visuel est en dents de scie, mais admettons que le bon l’emporte de peu sur le moins bon, et que certains sprites sont étonnamment détaillés et les boss plutôt réussis même s’ils se ressemblent.
La réalisation est assez sobre, il n’y a guère d’effets spectaculaires dans l’animation, mais le tout est cependant bien rapide. Le jeu est suffisamment nerveux et, ô excellente surprise, certains ennemis forment des motifs à l’écran plutôt bien pensés. Des rencontres un poil plus résistantes que les autres vous lâcheront même des projectiles bien cadrés ou au contraire très étendus à négocier avec soin. Là aussi, le jeu s’en sort honorablement.
Côté musique, c’est par contre bien mois acceptable. Le chipset sonore de la MD a ses fans et contrairement à la funeste réputation qu’il traine, est capable de produire des airs inoubliables, mais ici vos esgourdes risquent de se lasser assez rapidement tant elles subiront ces boucles courtes, répétitives et sans charme par dessus le marché. Ouin.
Mais en dépit de ce certain amateurisme technique, les concepteurs ont puisé de bonnes idées pour la jouabilité et le contrôle des armes de votre frêle esquif. Items de speed-up, smart bombs et tirs variés et upgradables sont au rendez-vous : un tir multiple, un tir frontal et un tir d’ondes latérales. La puissance de vos armes se chiffrera sur 3 levels d’évolution. Et pour finir, vous pouvez munir le vaisseau d’un tir secondaire : missiles Homing et satellites rotatifs de protection. Tout comme le tir principal, ces deux armes auxiliaires sont également upgradables sur 3 niveaux. ( Attention : les items peuvent prêter à confusion : l’item « H » que l’on pense au début être le Homing [logique non ?] est en fait le satellite, et le « M » que je m’imaginais être un simple « Missile » [logique derechef, n’est-il guère ?] est en fait le homing). Allez, j’avoue que le tir multiple a largement ma préférence, vu la mauvaise manie des ennemis de surgir de n’importe où…La smart bomb m’a également déçu : elle pète à l’écran, mais ne vous protège en rien. Se faire toucher alors qu’une bombe était censée vous couvrir, bof bof…
Il y a cependant quelques incohérences : une fois heurté, votre niveau de tir diminuera d’un cran, sauf si celui-ci était au maximum. Étrange. Ce qui m’amène à évoquer cette ultime caractéristique qui risque d’en choquer certains : vous disposez d’une barre de vie ! Et oui, oubliez la sacro sainte règle du 1hit 1 down…de plus, certains ennemis (résistants il est vrai) vous laisseront à leur mort des recharges de vie. Bref, il faut le vouloir pour mourir avant le stage 5 !
Heureusement le jeu s’énerve un peu plus par la suite et les boss ont tous des attaques élaborées qui rajoutent un aspect tactique supplémentaire, même si les premiers offrent parfois des safe spots pour le moins saugrenus…je vous laisse chercher !
En conclusion, ce Thunder Bolt II est loin d’être un chef d’œuvre de technique et son rythme est assez tardif (le coup des barres de vie rechargeables nuit beaucoup à la pression que l’on doit ressentir venant d’un jeu du cru), mais son gameplay équilibré et technique conjugué à de bien bonnes idées (qui refont penser à des shmups comme SRD ou Truxton) lui donne un certain intérêt. Une production honnête qui si elle ne transcende pas l’histoire n’en est pas pour autant à repousser. Vous n’avez rien à perdre après tout !
Testé par Yace
Test crée le 26/10/13 à 16:24, modifié le 16/10/17 à 20:17