Retour vers  2006 UG.Rev

8/10 Très bon

Graphisme
impressionnant ! Superbe exemple de 3D au service de la jouabilité 2D.
Son
electro jazz/rock, parti-pris très tranché qui divisera.

Meilleurs joueurs

Postez votre score sur Under Defeat !

Under Defeat

  • 2 simultanés
  • Scrolling vertical

Pourquoi ce titre?

Engrish. Après "Border Down" on ne va pas jouer les surpris, hein.

« En fait c’est Zero Gunner 3 » qu’ils disaient. « En fait ils vont nous refaire le coup d’Ikaruga qui est une suite non assumée de Radiant Silvergun. »

Et effectivement il y a du Zero Gunner 2 dans Under Defeat : le look des boulettes, le design général, le « multidirectionalisme » (j’entends par ce néologisme barbare le fait de ne pas être cantonné à tirer droit vers l’avant, et la nécessité de surveiller tous les fronts car les tirs peuvent arriver par les côtés ou l’arrière. J’y reviendrai). Mais au petit jeu des similitudes, on pourrait tout aussi bien citer Twin Cobra, auquel il est ici rendu hommage par divers petits clins d’oeil ; notamment les célèbres hélicos donneurs de power-ups, qui envoient les mêmes salves de trois tirs bien connues des Toaplanistes (j’entends par ce néologisme barb… oh, enfin vous comprenez).

Trêve de comparaisons vaguement pertinentes : Under Defeat est un NOUVEAU jeu, examinons donc plutôt ses particularités. La plus importante est bien sûr le système de tir. Là où Zero Gunner 2 proposait une orientation du tir à 360°, celle-ci est limitée à un angle de 45° environ ayant pour bissectrice la verticale. Pour changer d’orientation, il suffit de se déplacer sans tirer ; le bouton de tir verrouille la direction en cours. Simple et efficace. Ne pas tirer permet en outre, après un temps de chargement, d’activer des options autonomes (ou si vous voulez frimer en montrant votre maîtrise de l’anglais, « fire and forget ») qui vous aideront grandement à faire le ménage. Il en existe trois types, changeables par récupération de power-up : mitrailleuse, rapide à charger mais peu puissante ; roquette, un seul tir lent à charger mais dévastateur ; et enfin canon, un compromis vitesse/puissance assez polyvalent. Un semblant de gestion de l’altitude a été intégré dans le système de tir : ainsi, impossible d’atteindre un ennemi au sol si un bâtiment s’interpose entre votre engin et lui. Histoire de rassurer les puristes, cela n’a toutefois que très peu d’impact sur le gameplay, qui reste merveilleusement old school.

Under Defeat ne possède d’ailleurs pas de système de score aussi évolué que ceux des manics actuels : il « suffit » de faire un maximum de dégâts dans les lignes ennemies, en sachant que les ennemis rapportent 2 fois plus de points s’ils sont détruits avec une option. Totaliser 100 % de destruction des ennemis sur un niveau vous permet en outre de multiplier votre bonus de fin de niveau. Pour ce faire, une utilisation métronomique des options est indispensable, car mine de rien, les ennemis ont tendance à sortir de l’écran plutôt vite. Hormis cela, les règles immuables du shoot old school s’appliquent : bonus si l’on récupère un power-up du type que l’on a déjà, bonus en fonction du temps de destruction du boss, bonus de stockage de bombes au-delà de 6 (le jeu est très généreux en bombinettes).

C’est la tout aussi immuable loi du rank qui gouverne la difficulté du jeu : selon vos performances, il n’est pas rare que le nombre d’ennemis à l’écran passe du simple au double. La difficulté générale est bien dosée mais quelques passages risquent de provoquer plus d’un pétage de manette (joystick ? borne ?) : je vous laisse ainsi découvrir par vous-mêmes le demi-boss du niveau 3, vous m’en direz des nouvelles… Au rayon humiliation, le jeu retourne d’ailleurs le couteau dans la plaie en faisant un court arrêt sur image lorsque vous prenez une balle, histoire de bien vous montrer que « ouuuuuh, t’es nul. »

Mais la vraie grande qualité d’Under Defeat est son level design. Passé un premier niveau assez vide, mise en jambe malheureusement un peu longuette, les niveaux s’enchaînent comme autant de séquences d’anthologie : attaque d’une flottille de destroyers lourdement armés, haletante séquence de survie au-dessus d’un champ de bataille façon Seconde guerre mondiale, duel dans un canyon poursuivi par des missiles à tête chercheuse… Les situations sont variées, inventives et possèdent une replay value colossale. Le tout est mis en scène grâce à une 3D de très bon aloi, jamais confuse, permettant divers effets visuels saisissants : nappes de fumée, traînées de missiles, reflets sur l’eau, explosions titanesques… Un vrai travail d’orfèvre, qui ne gâche jamais la jouabilité. Détail sympathique, mettre le jeu en pause permet de faire pivoter la vue actuelle à 360° et de zoomer pour prouver que si si monsieur, si si madame, ci di jeu en 2D mais ci di beaux polygones quand même.

La musique, signée Shinji Hosoe (Dragon Spirit, Ridge Racer, Rave Racer, Street Fighter EX), est dans la droite lignée des oeuvres de Yasuhisa Watanabe alias Yack, son collègue au sein de G. Rev (Border Down, Senko no Ronde, Metal Black) : basse funky, soli de guitar hero, synthé electro jazzy pour des ambiances mi-rock mi-planantes. Ca ne plaira pas à tout le monde mais il y a là une forte personnalité qui compte pour beaucoup dans le charisme du jeu. A ce propos, le menu d’options vous donne le choix entre deux OST : « Arcade » et « Arrange. »

Le portage, irréprochable, dispose de toutes les options attendues : mode tate, plusieurs modes yoko très propres (il est même possible de changer de format d’affichage en cours de partie avec la gâchette droite !), entraînement sur n’importe quel niveau. Une option pour commencer le jeu directement au 2e loop vous nargue sur le menu principal, indisponible au début ; sans doute faut-il terminer le jeu pour la déverrouiller. Rajoutons qu’à l’instar de Border Down, Under Defeat est disponible en deux éditions, une simple, et une autre limitée contenant également l’OST en CD ; toutes deux sont présentées dans des boîtiers Amaray superbement illustrés. Le grand luxe en somme, surtout pour un jeu Dreamcast !

Au final, les seuls défauts de ce Under Defeat sont donc un premier niveau trop tranquille, trop long, qui freine un peu l’envie d’enchaîner les parties, et peut-être aussi un masque de collision difficile à appréhender, en particulier pour esquiver les tirs latéraux. Mais ces arguments sont finalement balayés par la qualité et l’intensité des niveaux suivants et un plaisir de jeu old school transcendé par une réalisation irréprochable. Autant le dire : il s’agit d’ores et déjà d’une pièce maîtresse de la ludothèque shmup Dreamcast.

« Le digne successeur de Zero Gunner 2 ! »
« Un vrai Twin Cobra en 3D ! »
*soupir…*

Testé par Cormano

Test crée le 7/01/07 à 23:05, modifié le 29/04/16 à 07:37