IS Internal Section
C’est en 1980 qu’Atari inventait le genre tube shooter, avec le fameux Tempest, son look polygonal et sa vue donnant l’impression de lutter contre des ennemis remontant du fond d’un puits.
En 1999 c’est Square qui tente ce remix du concept sur Playstation, y ajoutant une grosse dose de psychédélisme, des animaux du zodiaque, un gameplay nerveux, quelques options rigolotes et ce titre lourdingue: IS Internal Section.
Si les plugins vidéos de Winamp ou les animations hallucinatoires des V-Jays techno suffisent à vous hypnotiser des heures devant l’écran, la bave aux lèvres et le regard vide, Internal Section va rapidement devenir votre jeu fétiche… Le tube vide façon « néant interstellaire » de Tempest s’est transformé en un kaléidoscope ultra coloré, aux courbes ondulatoires et changeantes, les ennemis et le joueur sont des formes géométriques simples et dansantes, rajoutez par dessus ça des armes bizarres, une interface vraiment space, et vous obtenez un trip visuel assez hors du commun, à l’extrême limite du mal de crâne. Un look très particulier donc, qui n’est pas sans rappeler certains passages de REZ, pas forcément facile à l’usage et qui en rebutera sans doute plus d’un. La simplicité des polygones permet cependant à la play d’afficher un framerate optimal: le jeu va vite, le train fantôme est très fluide.
Le « vaisseau » est une sorte de protoplasme géométrique dodécamorphe ((c)Kat), pouvant donc prendre 12 formes, chacune nommée selon un animal du zodiaque chinois (c’est cela oui) et donnant accès à une arme spécifique. Si certaines armes sont plutôt conventionnelles (le rat est un frontal de base, le singe un 3-way, les oiseaux des homing…), d’autre sont franchement étranges, comme le lapin et ses projectiles qui font boïng boïng, le cheval et son explosion en forme de euh… chapeau haut de forme?
Certaines armes bloquent les tirs ennemis, d’autres sont guidées, d’autres efficaces à courte portée, d’autres se transforment en cours de tir, etc. Même si certaines armes sont d’un intérêt qui ne saute pas aux yeux, leur diversité les rend assez amusantes à jouer. On switche entre les armes avec 2 boutons, l’ordre de défilement est paramétrable.
Le joueur dispose aussi d’une smart bomb, sous la forme d’un gros anneau descendant le long du tube pour tout détruire.
Les levels se décomposent de façon traditionnelle en zones menant à un boss final. Les boss remportent la palme du conceptuel: assemblages de cubes mouvants, sphères ondulantes… Certains demanderont un peu de par cœur, avec des passages ou seule une smart peut vous sauver la mise.
Le gameplay a traversé 2 décennies depuis Tempest en restant inchangé: vif et nerveux, avec des contrôles précis, c’est très simple et intuitif. La difficulté est (très) progressive, et dans l’ensemble plutôt basse: autre point commun avec REZ, le jeu semble mettre très en avant l’ambiance et la musique. En effet si une grosse techno dancefloor vous accompagne pendant le mode normal, d’autre modes « atmosphériques » permettent de rythmer le jeu suivant un cd audio inséré dans la console! Une compile de relaxation à 15 bpm vous garantit des parties contemplatives tandis que le dernier album du Rotterdam Terror Corps rythmera des parties un poil plus nerveuses. Ceci dit, comme souvent avec ce genre de gadgets sur cd audio, certains morceaux donnent des résultats assez erratiques.
Même si le titre est très clairement mineur, IS n’en est pas moins un sympathique petit Tempest-like au look curieux, étrangement attachant je trouve, avec un gameplay agréable, une réalisation simple mais correcte et quelques bonus appréciables. Un petit jeu à essayer pour les amateurs de tube shooter.
Testé par Katmoda
Test crée le 9/09/04 à 12:58, modifié le 4/10/17 à 18:02