Retour vers  1994 RSeibu Kaihatsu

9/10 Excellent

Graphisme
Soigné, lisible, sprites détaillés et ensemble très propre : une réussite complète même sous les pires pilonnages.
Son
Reprise des thèmes de Raiden et Raiden II

Versions existantes

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Raiden DX

  • 2 simultanés
  • Scrolling vertical

(Version ici testée : Great Britain)

Longtemps auréolé de mystère pour cause d’émulation inopérante, Raiden DX est désormais disponible sous MAME. Certes, il y avait déjà possibilité de jouer à la très bonne version sur Playstation, mais voici l’original. L’attente a été longue pour un jeu de 1994…mais elle en valait la peine, car ce Raiden DX va vous en donner des bons moments.

En substance, l’essence même de ce Raiden DX tient en deux mots : scoring et nervosité. Quelques généralités avant d’aborder ce qui fait donc du titre un petit bijou de shmup arcade.

Raiden DX reprend très largement l’ossature de Raiden II : trois tirs (multiple, laser direct et laser guidé), bonus divers (médailles jaunes, médailles bleues plus juteuses, fées cachées et Miclus), mais propose un défi tout nouveau ou plusieurs défis nouveaux.
Vous aurez le choix entre trois missions qui sont autant de niveaux de difficulté :

-La mission Alpha qui est en fait un seul et très long niveau grand comme environ trois niveaux classiques de Raiden. Le but est clairement de scorer un maximum selon un modèle très voisin de celui d’un Caravan stage : outre les ennemis à détruire, à vous de découvrir les diverses petites surprises que le jeu cache un peu partout. Une fois la mission complétée, le jeu vous octroiera un bonus spécial fruit de votre pourcentage de destruction, des secrets ainsi découverts (également sous forme de pourcentage) et un bonus « Guts » (traduisez par « couilles » !, selon les risques pris et la dextérité conséquente). Bien sûr, plus vos pourcentages seront élevés, plus votre score enflera. A noter que ces bonus vous seront également accordés en cas de Game Over, car il n’est pas nécessaire d’accomplir la mission dans son entier pour percevoir sa gratification, ce qui est assez unique dans le monde des shmups…La difficulté est très abordable, ce mode est surtout destiné aux amateurs de Caravan stage (sans en être un mais s’en rapprochant fortement donc), bref un défi sympa pour tous ceux qui aiment fouiller et débusquer les bonus secrets sans pour autant oublier que l’ennemi guette.

-La mission Bravo, constituée de cinq niveaux d’une difficulté allant de modérée à avancée. Ce mode est clairement inspiré voire repris du Raiden II de 1993. L’aspect scoring est également étoffé : chaque boss vous gratifiera d’une prime de rapidité si vous l’abattez suffisamment vite selon le modèle suivant : une fois le boss apparu, un compteur s’enclenchera et en fonction de celui-ci vous récolterez des points supplémentaires à la destruction des boss. Ce bonus ne disparaitra d’ailleurs pas en cas de vie perdue lors du combat contre le boss. Un défi plus relevé que le précédent pour ceux qui ont aimé Raiden II et dont l’endurance se situe dans une bonne moyenne, le jeu étant notablement plus court que le Raiden II précité, lequel comprenait huit niveaux. A la fin de votre partie (fin du niveau 5 ou Game Over également), le jeu vous donnera un bonus final d’évaluation suivant la même logique qu’en mode Alpha.

-Et enfin la mission « Charlie ». Ici c’est pour les joueurs velus, tatoués et fleurant bon les phéromones : 8 niveaux très inspirés de Raiden II mais particulièrement retors, truffés d’ennemis résistants qui tirent vite et bien ! La vitesse des projectiles est immédiatement très élevée, et ces tirs ne tarderont pas à s’assembler, se croiser, se succéder sans temps mort, d’où un rythme de jeu intransigeant et frénétique : vous n’aurez pas un instant de répit. Et, cerise sur le gâteau, les plus adroits (pour ne pas dire les plus tarés) auront droit à un neuvième niveau totalement fou, à la limite de l’insoluble ! Cette mission Charlie est clairement le défi le plus costaud du jeu, mais plus qu’aucun autre saura satisfaire votre soif d’adrénaline et votre endurance. Les boss rapporteront également une prime de rapidité comme pour les deux autres missions, cependant il semblerait que le bonus « post-mortem » n’ait pas été repris…

Au delà donc de ces spécificités inhérentes, la totalité des missions est définie par l’appât du gain. Les médailles n’ont plus de valeur statique, mais variable selon leur temps d’affichage à l’écran. Une fois ce temps arrivé à terme, ces médailles ne vaudront plus grand-chose (10 pour les jaunes, 100 pour les bleues), mais attention, elles connaitront un « second souffle » très bref durant lequel leur prix remontera en flèche (3000 points pour les jaunes, 10000 points pour les bleues), au joueur de tenter de décrocher la timbale sous le feu ennemi. Ce qui sera loin d’être du tout cuit ! Le miclus vaut à présent 10.000 points et les fées également ; ces fées sont au surplus une assurance en cas de crash . Si vous perdez un vaisseau, la fée reviendra à vous et en lui tirant dessus, vous ferez apparaitre items d’armement afin d’éviter le sempiternel écueil du « je reprends avec ma bite et mon couteau », qui a toujours été très présent dans les Raiden. Et qui est toujours présent d’ailleurs. En plus d’une collecte de tirs ou de missiles pas franchement aisée du genre « bordel de merde, je voulais le tir rouge et pas le tir bleu » ou « Ventrebleu, qu’ai-je glané le missile direct alors que je désirais ardemment équiper mon fier vaisseau de ces missiles auto-guidés si pratiques à un degré élevé » ?

Le jeu reprend enfin les thèmes musicaux de ses deux prédécesseurs de 1990 et 1993, ainsi que les deux types de bombes : rouge qui explose après un temps de latence, et jaune à effet immédiat mais plus court et moins puissant. Il semble au surplus que le jeu décide aléatoirement de vous faire démarrer avec une réserve de trois bombes rouges ou jaunes.

Épisode « à part » qui aurait été parfait pour une compétition de type « Summer Carnival » ou « Caravan Stage », ce Raiden DX porte en lui des idées pionnières (bonus post-mortem, prime de rapidité sans doute à l’origine des « Quick Shot » présents dans la saga des Raiden Fighters), et ne lésine pas sur le challenge tout en s’adressant à tous les styles de joueurs (endurants, scoreurs, cleareurs, voire les joueurs qui concentrent les trois) pour un résultat clairement impressionnant.

Rythme sans défaut, subtilités de score finalement toutes à la fois simples et cohérentes dans le principe mais difficiles et minutieuses, déluge d’ennemis et avalanches de tirs cadrés : tout ce qui fait les grands shmups est ici habilement mixé et fait de ce Raiden DX un vrai joyau, sur lequel vous reviendrez souvent, toujours pour gratter quelques points supplémentaires ou voir un peu plus loin dans la mission Charlie, et ce même si elle est de nature à vous mettre le popotin au rouge !

A nouveau, l’attente en valait la peine. Les grands jeux peuvent se permettre de se faire attendre, un peu comme une jolie femme (les moches, on se tire avant, comme disait si justement Bud Spencer dans Deux Super Flics)

Testé par Yace

Test crée le 2/10/14 à 14:50, modifié le 12/10/17 à 18:27