La Virtual Boy est le plus grand échec de Nintendo. Echec commercial évident (la console n’est même pas distribuée en Europe) et échec de Gunpei Yokoi, qui aura pourtant signé les meilleures idées chez Nintendo pendant toute sa carrière.

La console sort en 1995, et quand le monde entier admire la 3D de la PlayStation et des jeux d’arcade de Sega, petit à petit texturés, puis lissés, Nintendo mise sur la 3D stéréoscopique. Au final peu de jeux exploiteront réellement l’immersion proposée, et le rendu rouge et noir sera même pénible pour le joueur, au point de donner des maux de tête.

Nintendo se rend compte de son erreur très vite et arrête les frais un an seulement après le lancement. Le casque était lourd et devait être posé sur un « bipied » (en plus du rendu à priori gerbant). Nintendo retente le coup bien plus tard avec la 3DS pour proposer un rendu stéréoscopique sans lunettes en 2011 : ça marche enfin !

Aujourd’hui (2016) le cinéma et les vendeurs de télé insistent encore avec la 3D via lunettes, malgré la perte en qualité de l’image et le handicap de porter un appareil pour en profiter, et le jeu vidéo s’apprête une nouvelle fois à tenter l’aventure. Les casques de réalité virtuelle, à grand renfort de marketing agressif, vont peut-être devenir l’appareil indispensable de notre arsenal de joueur, ou bien l’échec de Nintendo (et son choix pour la 3DS) était-il une leçon à méditer.