Contexte original pour Cyvern, où de beaux dragons remplacent les plus classiques vaisseaux. Les bestioles, au nombre de trois, ne dépayseront pas les amateurs de Dongeons & Dragons: à chacune est associé une couleur et un « élément ». Le rouge crache ainsi des flammes, le vert une sorte de jet acide et le bleu (qui porte le petit nom de « Schwarz ») grille ses ennemis à l’arc électrique.
Ils disposent d’un tir frontal simple, secondé d’un bien discret tir secondaire, d’une attaque élémentaire » appelée « banish » (obtenue en maintenant le bouton de tir appuyé) et d’une smart. Le « banish » consomme une jauge qui peut se recharger soit en canardant la piétaille, soit en ramassant un power up. Une astuce toute simple consiste d’ailleurs à ne pas se jeter sur les bonus, les laissant flotter à l’écran en attendant qu’ils puissent dépanner une jauge vide.

5 bien beaux levels attendent les monstres ailés, dans des thèmes classiques. Plusieurs éléments graphiques (bouts de décors, certains boss, les fameux tirs « tête d’épingle ») font songer aux styles Raizing ou Cave, ce qui est plutôt un compliment. Les niveaux sont relativement longs, entrecoupés une fois sur deux d’un mi-boss bien hargneux.

Le design général est très soigné mais assez convenu, l’originalité des héros aurait permis plus de délires, façon Dragon Blaze. Dans le même esprit les sprites sont mignons mais avec souvent un air de déjà vu. Sans donner dans l’obsession, le boss de fin pourrait être un clin d’œil à l’empereur Bydo (même ennemis globuleux qui le précèdent, même bestiole à grosse bouche sur un trône de verre…) Clin d’œil ou pas, c’est un vrai cauchemar 🙂

La difficulté est en effet au rendez-vous: après un premier level de chauffe, on entre rapidement dans une action bien brutale. Ici pas de patterns farfelues et de motifs de lopettes, ça pilonne grave et direct. Les boss ont des techniques similaires, simples mais éprouvées, du type « remplir l’écran de boulettes »: la tactique d’un shoot old school (« je tire tout droit, bien fort ») dans l’emballage d’un manic. Une excellente gestion du timing et du niveau de « banish » permet de traverser les levels en détruisant un max d’ennemis sans leur laisser le temps de tirer, les armes étant bien efficaces, mais pour les méchants de fin de niveau, préparez des pansements pour les pouces.

Le gameplay est très bon, dans le style des jeux petit tir / gros tir à la DoDonPachi: le dragon est très maniable, ralentit quand il utilise son attaque spéciale. La gestion des collisions est « généreuse », bien que le masque de collision soit difficile à déceler au début (de par la forme inhabituelle des sprites).

On parle souvent de la version Cyvern Plus, une mouture à la difficulté énormément augmentée (reprenez un Xanax les amis). De nombreuses théories circulent: PCB prototype, mode caché, jeu « régional » peu diffusé et pas encore émulé… On en parle ici. Les screenshots laissent cependant entrevoir, curiosité et masochisme mis à part, que ce mode n’est pas vraiment destiné au shmupper moyen mais plus à la catégorie camisole 🙂

Un titre bien brut donc, mélangeant des genres et des idées connues en un tout nouveau, qui aurait mérité sans doute sa part de création plus personnelle mais reste un excellent titre, riche en petites astuces et en secrets (bonus cachés, système de score, etc).