Après les combats de Sword of Sodan et ses sprites énooormes, ledit Sodan s’est attaqué au mythe Defender. 20000 lignes d’assembleur plus tard, voici Datastorm.
L’intro du jeu est simple mais complète, avec une musique de l’époque. Tous les ennemis et autres entités du jeu sont présentés, le scoring est expliqué, on a même droit à un « scénario » totalement décalé, digne de Jeff Minter.
Le but est de sauver des pods roulant sur le sol en les ramenant à la base, le vaisseau ne pouvant porter qu’un seul pod à la fois. Des hordes d’ennemis, terrestres ou aériens, se chargeront de vous mettre des bâtons dans les roues.

Sur l’écran de jeu on trouve la zone de combats, sous laquelle se trouve le tableau de bord. Les vies restantes, les bombes, la jauge de bouclier, ainsi que les pods sauvés sont affichés et au milieu trône un magnifique scanner représentant toute l’aire du jeu. Ce scanner est très utile mais facilement « distrayant », à double tranchant donc.

Le vaisseau réagit au quart de tour, avec un peu d’inertie, beaucoup de gravité et quelques rebonds quand on touche le sol. Les petits landers ennemis sont simples au début et peu combattifs, mais dangereux par leur présence qui encombre le ciel. La situation se gâte quand un pod se fait kidnapper, il faut alors foncer pour le libérer, si possible sans le détruire. Si le sauvetage échoue, le lander se transforme en crazy hyperagressif qui va vous canarder et vous foncer dessus sans relâche, tandis que le pod sera transformé en traître et ira détruire vos pods restés à la surface. Une fois que tous les pods sont sauvés ou détruits, il faut faire rapidement le grand ménage, sinon tous les landers restants se transforment en crazy…

Au fil des niveaux, la difficulté augmente et de nouveaux ennemis apparaissent. La variété est au rendez-vous : ennemis qui se divisent, qui vous suivent, se reproduisent etc. Certains poussent le vice jusqu’à aller détruire les pods ramenés à la base. Des ennemis énooormes (décidément, c’est une habitude) apparaîtront de temps en temps, pieuvre géante ou crâne intergalactique, chacun avec ses points faibles. Il faut avoir des yeux partout, et aussi des oreilles. En effet, l’ambiance sonore se limite à un bruit de fond « intersidéral » (hum) mais chaque événement important (enlèvement d’un pod, apparition d’un ennemi selon sa nature…) est ponctué d’un son caractéristique. Autant dire qu’il est impensable de jouer à Datastorm sans le son.

Datastorm ne pardonne rien et le moindre ennemi est dangereux. Heureusement, le stock de pods est rempli tous les 4 niveaux, et tous les 10000 points, une vie et une bombe vous seront octroyées. Des bonus (autofire…) peuvent apparaître lorsque des ennemis sont abattus, mais chacun a une capacité limitée. Le bouclier peut être activé à volonté, mais se vide au fur et à mesure. Les bombes nettoient l’écran, mais ont un impact limité sur les ennemis gigantesques.
Techniquement, c’est parfait, ultra fluide, sans fioritures mais l’essentiel, la jouabilité, profite de la réalisation impeccable.
Le jeu propose un mode 2 joueurs simultanés. Le scrolling étant dirigé par les joueurs, je laisse le lecteur imaginer ce que ça peut donner…
Un seul point est agaçant : l’utilisation du clavier (pour le bouclier et les bombes), pas très pratique en pleine action. Evidemment, avec un émulateur bien configuré on peut tout faire au pad.

Ce test ne rend sans doute pas compte de la diversité des situations que le joueur devra affronter. Si le jeu est ouvertement inspiré par Defender, Sodan ne s’est pas contenté de reproduire son aîné mais l’a bel et bien amélioré. Exhumez votre Amiga, ou faites chauffer un émulateur, 15 ans après Datastorm n’a pas pris une ride.