ESP Ra. De. (proncez « isprèide ») met en scène 3 héros aux pouvoirs extra sensoriels (« ESP » pour Extra Sensory Powers, la signifcation du « Ra. De. » restant un complet mystère) luttant contre une autre force psy qui tente de prendre le contrôle de la ville. Le « presented by Cave » retentissant au démarrage fera dresser l’oreille des victimes de DoDonPachi: même si le thème n’a pas grand chose à voir, les équipes d’Atlus et Cave ont récidivé en créant une autre perle du manic shooter dans un esprit similaire. Tout est axé sur l’art du timing et du positionnement, avec un gameplay encore plus pointu que celui du grand frère donpachesque.

Nos héros disposent de pouvoirs variés aux commandes intéressantes : un tir frontal (une pression simple), le même tir mais ralentissant le personnages (utile pour les esquives de précision, une pression maintenue), un tir secondaire orientable (dite « mandale psychique », pression du bouton B + direction), un bouclier consommant une jauge d’énergie (bouton C) combiné à une smart bomb (lâcher le bouton C). Les 3 personnages ont un armement différent, reprenant un schéma classique : Yusuke frappe fort mais sur une zone étroite, J-B5th à un tir plus faible mais en éventail, enfin Iori est plus polyvalente. Un arsenal permettant d’aborder dans de subtiles combinaisons les scénarios les plus catastrophiques, qui constituent, coïncidence heureuse, 99% du jeu =)

En effet, très vite, ça tape. Les premiers niveaux dépendent du personnage choisi et sont relativement abordables pour qui connait un peu les ficelles du genre, mais bien vite une folie meurtrière s’empare des adversaires, inondant la scène de tirs aux motifs allant du plus brutal au plus évolué. L’excellence du gameplay permet malgré tout, une fois les finesses de l’armement maîtrisées, de s’en sortir, un bon timing et une utilisation judicieuse du bouclier permettent de bien progresser. Reste tout de même que les derniers niveaux ne s’adressent pas au shmupper lambda, avec notamment des boss d’une violence hallucinante, sans parler de l’ultime horreur, la madame au chapeau rouge…

Les personnages et les ennemis contribuent à l’ambiance très manga du jeu. Prêtres volants, troopers et chars ou avions géants évoluent dans des décors très bien rendus (un peu flous parfois) et souvent interactifs. Les graphismes sont excellents et toujours lisibles, belle performance vue la quantité de tirs présents à l’écran. L’ambiance est très inhabituelle, renforcée par les digits vocale des personnages (« POWEUH UPPAH! ») et la bande son sympathique.

Deux éléments du gameplay sont assez difficiles à maîtriser: la recharge du bouclier et les combos. Une fois l’armement au max, les bonus se transforment en petites caisses oranges : collectez-en 200 et durant quelques secondes les bonus ramassés seront des « E » qui remonteront la jauge du bouclier (pas évident). Le système de combos est assez obscur: seule l’arme secondaire permet d’initier une combo, il semble que pour ce faire il faille abattre un gros ennemi (plus il est gros, plus haut sera le multiplicateur) avec cette arme, ramasser les bonus puis continuer à abattre de plus petits ennemis.

Un excellent shoot vertical, à l’ambiance très particulière. On pourrait lui reprocher d’être trop court (5 levels seulement…) mais sans tricher ou blinder de crédits, vous n’êtes pas prêts de voir le 5ème level…