Fire Barrel
A.k.a. Air Assault
Longtemps auréolé de mystère par son émulation inopérante, Fire Barrel, le shmup fantôme de chez Irem, n’est désormais plus réservé aux possesseurs de PCB ! Son émulation est aujourd’hui un fait accompli, ce qui permettra aux curieux de pouvoir-enfin- se faire leur opinion quant à ce jeu…
Pour déguster ce jeu, il faudra cependant remplir quelques conditions fort peu contraignantes. Tout d’abord, s’équiper la version de MAME développée par Nimitz, éminent membre de notre forum ; puis une fois la rom lancée, il subsistera toujours un glitch sonore qu’on peut contrer grâce au fichier state que Nimitz himself a inclus dans les fichiers de son émulateur, en appuyant tout d’abord sur F7, puis sur 1. Et le miracle s’accomplit… Merci à Nimitz et à Sisi également de m’avoir aiguillé vers cette nouvelle de l’émulation-enfin- de Fire Barrel !
Bon, vous aurez noté que le jeu est signé Irem. Et la première chose qui vient à l’esprit, c’est : « Irem ? Allons bon, encore du shmup à mémoriser et qui pardonne pas ». Et bien non ! Aussi incroyable que cela puisse paraitre, Fire Barrel est un vertical qui n’exige aucune learning curve, ou plutôt un apprentissage infiniment moindre que les autres titres de la boite que vous connaissez forcément si vous fréquentez le site et sa database (ou alors une petite recherche par éditeur s’impose). Non, nous tenons là un shmup qui reprend la recette du célébrissime Raiden sorti trois ans auparavant. C’est assez inattendu d’ailleurs de la part d’Irem qui nous avait habitués à tout sauf à ça… Décidément, ce Fire Barrel est une curiosité.
Le jeu en lui-même propose une gameplay très classique : un tir, une bombe, un tir auxiliaire, et en voiture Simone. Les tirs présents sont variés et au nombre de 4 : le vulcan qui balaie modérément mais conserve une bonne puissance, le tir multiple qui à son apogée balaie partout, le laser frontal surpuissant mais à l’étendue moindre, et enfin un tir de missiles offrant une protection latérale mais assez indigente pour le reste de votre engin…Deux tirs auxiliaires viendront renforcer votre avion, des missiles directs et des missiles auto-guidés. Chaque tir est bien évidemment upgradable et leur efficacité s’avère redoutable à leur maximum pour peu que le joueur ait pris un minimum de temps à analyser les allées et venues adverses…
Côté visuel, c’est ma foi très convenable, même si les décors de fond manquent un peu de finition à mon gout… Mais la taille et le design de certains sprites meuble le tout et relève le tout à un niveau acceptable. Le contrôle ne souffre pas de défaut spécial, les avions sont relativement rapides, même si anticiper est bien souvent la seule façon de négocier les tirs adverses qui sont tout de même plus véloces que votre coucou…
Je serai plus nuancé sur la partie sonore qui m’a un peu déçu… Sans être catastrophiques, les thèmes musicaux sont franchement très en dessous de ce à quoi Irem nous avait habitués, ici les airs sont plutôt fades et n’ont rien de franchement excitant ; de même pour le thème des boss, qui demeure beaucoup trop plat et convenu pour susciter une réelle réaction (ouais je sais ça peut paraitre sévère, mais je maintiens, quand je repense à la tenue exceptionnelle de certaines musiques qui accompagnaient grand nombre de jeux Irem en arcade, je trouve vraiment Fire Barrel assez limité…)
Et enfin, en bon clone de Raiden, Fire Barrel a repris tout ce qui faisait du classique de Seibu un jeu attachant, comme l’immédiateté de sa prise en main et les bonus apparents ou cachés (ces derniers comptent triple avec une valeur de 3000 points), mais également ce qui pouvait le rendre agaçant : les bonus d’arme qui changent de couleur toujours au moment où on croyait enfin arriver à augmenter la puissance de son tir… Et comme ces fameux tirs sont au nombre de 4 ( je répète pour ceux qui se seraient perdus en route), mieux vaut connaitre l’ordre de modification des bonus de tir afin de tenter de l’attraper au bon moment… Et paf, quand l’arme désirée apparait enfin, il n’est pas rare de ne pouvoir aller la quérir, sous peine de se prendre un pruneau maudit sur le revers de la carlingue. Il arrive parfois, dans un souci d’arsenal indispensable pour affronter les ennemis résistants qui parsèment les niveaux, de devoir se couvrir d’une bombe afin d’aller choper ce bonus maudit, en espérant qu’il ne va pas se débiner ou changer au dernier instant…
Quant au challenge que procure Fire Barrel, il est assez étrange : outre le fait bien évident qu’une reprise après un crash se fera à poil et que le respawn est plutôt rapide, mieux vaut tenter de le jouer en no-miss… Ce qui est finalement fort possible jusqu’au stage 5, avec une gestion judicieuse des tirs (pour ma part, je canarde au Vulcan ou au multiple durant le stage, et je tâche de me fritter le boss au laser, accompagné des missiles guidés). D’ailleurs, on assiste parfois à des séances de tir intenses, avec des motifs décidément peu usuels chez Irem…
Pour conclure, Fire Barrel est un shooter agréable à jouer, à cent lieues du shooter à séquences si emblématique de la société. Mais en dépit d’un plaisir de jeu bien présent, l’ensemble demeure encore perfectible et finalement n’apporte pas grand chose…Fire Barrel est loin d’être un shmup qui innove, fait étrange chez Irem qui pourtant s’était taillé un solide réputation créative avec une liste de titres longue comme le bras. Ici , on a un jeu pas mauvais, mais qui se contente de resservir un modèle entièrement pompé à un jeu sorti 3 années auparavant…Et de plus, ce type de vertical, à des années -lumière de l’apocalyptique Image Fight pose un problème de principe, il ne correspond pas vraiment au domaine de prédilection de l’éditeur…Le shooter ultra sadique et à mémoriser ! OK? c’était déjà le cas de R-Type Leo surtout dans sa version US, mais ce R-Type Leo était une réussite sur tous les points et suscitait un enthousiasme que je n’ai pas retrouvé ici…
D’où finalement mon avis et ma note nuancés, après tout c’est avec les gens les plus doués qu’on peut se permettre d’être le plus sévère… Enfin, je me demande s’il faut vraiment en tenir grief à Irem d’avoir pompé une fois sur son voisin pour nous servir un jeu tout à fait correct. Après tout, combien d’éditeurs/développeurs ont déjà pompé sur Irem avec plus ou moins de réussite ?
Testé par Yace
Test crée le 6/10/10 à 05:16, modifié le 1/10/17 à 09:17