Ainsi que le disait Jean-Marc Reiser, on vit une époque formidable. Tous les chef d’œuvre du shmup sont dorénavant connus, ce qui voudrait dire que dès lors que l’on trouve un jeu inconnu au bataillon, il s’agit ipso facto d’une sombre bouse ? Hélas, je crois bien que ce triste corollaire se vérifie, surtout avec ce Fire Hawk, un jeu sorti en 2001, comme son apparence et toute sa réalisation ne l’indiquent pas. Si vous aimez les jeux de Comad et de Dooyong, c’est pour vous !

Avant toute chose, la rom est cataloguée « carré rouge-NOT WORKING », mais si vous relancez une deuxième fois le jeu tout de suite après le premier essai, il devrait fonctionner. Enfin presque: le jeu propose 5 avions, mais seuls les carcasses n°3 et 4 sont jouables, pour les autres, n’y comptez pas, l’émulation imparfaite fige les engins, rendant le jeu ma foi assez impraticable (rire sous cape).

Donc: il ne reste que deux avions. Chacun d’entre eux dispose de son tir de base, d’une smart bomb et d’un tir de charge: en maintenant le tir enfoncé, vous gonflez vautre jauge, puis en lâchant, c’est la fête, votre tir change de configuration et d’apparence, mais sans gagner de puissance, cherchez l’erreur… Donc gameplay: médiocre, sans inspiration et si miteux qu’il n’en arrive même pas à singer le gameplay usuel du shmup, qui n’a pourtant pas besoin d’être compliqué pour être jouissif.

Rappelons avant d’entamer ce qui va suivre que l’émulation est fort imparfaite, il se peut donc que les tares ci dessous exposées ne soient dues qu’à cette imperfection, mais j’en doute quand même.
Pour un jeu sorti en l’an de grâce 2001, une pareille laideur graphique est assez surprenante ! Y’a qu’à mater les screenshots… Le jeu repompe en l’ amochant le style graphique d’Aero Fighters et s’inspire pour certains levels de celui des Strikers, mais en le massacrant itou; c’est presque aussi beau que ce que je griffonnais en maternelle (je vous prie de croire que mes talents d’artiste sont toujours aussi inexistants). La bande sonore n’est composée que de vagues notes péniblement agencées et à l’orchestration moindre, heureusement ou malheureusement, elle est couverte en permanence par le non moins immonde bruitage des tirs, effet sonore d’un autre âge, mais surement pas digne de cette année 2001 !

Pour finir, parlons un peu de ce que ce jeu a de plus emm…bêtant: son profond déséquilibre. C’est simple, la difficulté est purement inexistante jusqu’au level 8, où d’un seul coup, paf ! Vous tombez nez à nez avec des passages infranchissables, comme si le jeu avait gardé tout ce qu’il aurait du mettre des les niveaux précédents …pour ce stage-là ! Des exemples tout simples: pour les boss 1 à 5: une bombe suffit à les détruire. Même si leur gueule est assez potable, ça fait léger quand même. Ces mêmes bombes n’ont d’ailleurs aucune vocation protectrice, les balles passent au travers;, pour les boss 6 et 7, une bombe et quelques tirs, et quant au stage 8, ben j’ai rien vu venir… d’ailleurs, première partie, première vie perdue au 8ème level, ça fait toujours bizarre… Mais le jeu est loin de donner la motivation qui amène le joueur à chercher le 1CC. Ici, on a bigrement l’impression de perdre son temps.

L’imperfection de l’émulation n’explique ni n’excuse de telles lacunes, au final nous avons un jeu d’un amateurisme consternant, qui n’a absolument rien pour lui, pas même le petit truc qui inspire pitié.

Transférez donc au plus vite cette rom de votre répertoire « roms »MAME vers la Corbeille et purgez-en votre PC, ou mieux, ne l’émulez pas, carrément.

Ah oui une dernière chose : le nom de l’éditeur ESD signifie « Excellent Software Design », ce qui prête à sourire…

La note est assumée, et encore, je ne mets pas zéro, car les boss sont presque corrects.