Premier épisode des aventures de Toho la petite sorcière, Highly Responsive to Prayers est un hybride étrange entre shoot sans scrolling et casse brique sur fond de bizarreries mystiques. Sorti sur le NEC PC88, machine célèbre au Japon mais qui n’en a jamais franchi les frontières, c’est aussi la première publication de Zun, qui fondera plus tard la team Shangai Alice.

Notre petite Toho, mix du Chaperon Rouge et d’Alice, se retrouve coincée dans des niveaux façon Arkanoid: située en bas de l’écran, son objectif est de renverser 100% des cartes, répartie dans le haut de la zone de jeu. Elle peut tirer vers le haut, donner des coups d’épées, faire de gros tacles bien peu féminins et utiliser un genre de smart bomb. La où la situation se complique, c’est quelle ne peut rien détruire directement: seule une grosse balle, décorée d’un symbole Yin-Yang, peut infliger des dégâts. Le but du jeu est donc de shooter cette balle, pour la diriger sur les cibles. Plus facile à dire qu’à faire, car même si le contrôle est correct, les cibles sont réparties de façon vicieuses, et les obstacles (blocs indestructibles, trucs qui tirent, trous…) sont nombreux.

La ou Highly Responsive to Prayers se rapproche plus franchement du shmup, et laisse présager la suite de la série, c’est dans les affrontements contre les boss: à intervalle régulier, des gros méchants remplacent le level avec les cartes. Leurs motifs de tirs sont certes encore bien simples (M. Zun n’avait pas encore découvert les vertus créatrices du crack) mais on sent déjà un style bien particulier.

Style particulier qu’on retrouve aussi au niveau des graphismes: par les dessins d’abord, assez bizarres par leur côté sorcellerie lugubre, et par les restrictions de la machine ensuite, le PC88 ne pouvant afficher qu’un nombre très limité de couleurs simultanément, le jeu à un look très inhabituel, différent même de nos vieux jeux « ordinateurs » européens. La musique est bien travaillée, forcément très chiptune, les effets sonores grésillants sont un peu secs.

HRtP est agréable à jouer, assez technique mais très addictif. La difficulté est très progressive, les premiers niveaux et boss sont simples, la situation se corse après les troisième boss, où les levels sont petit à petit infestés de canons et de pièges.
Un croisement original et agréable à jouer.