Psyvariar Delta est téléchargeable sur l'eShop européen pour 26,44€. Également disponible sur Switch : Q-Yo Blaster pour 8,99€ (prix de lancement).
Psyvariar
Montez dans la deLorean et mettez le cap sur 1998. En ces temps là, le shmup évoluait vitesse grand V : le manic s’installe, le classique se défend toujours, et de nouveaux concepts font leur apparition dans cet univers ludique pourtant pas mal formaté depuis les heures de gloire des années 80.
C’est donc en ces temps déjà éloignés qu’apparait dans les salles noires le Psyvariar en question, ou plutôt les Psyvariars en question. Car une fois n’est pas coutume, il sera question des deux versions de ce jeu dans cette modeste bafouille. D’ailleurs, les captures d’écran ci-contre sont empruntées aux deux jeux, Psyvariar : Medium Unit ainsi que Psyvariar : Revision. A l’époque, on n’avait pas encore eu l’idée de dire « version 1.5 » ou « 1.5 Ver ».
En quoi Psyvariar est-il innovant ? Voyons la vérité en face : graphiquement c’est vraiment minimaliste. Les décors sont vraiment laconiques, on est loin de la maniaquerie de chez Toaplan ou Raizing. La bande sonore bien que très agréable, n’en résonne pas moins passe-partout avec cette techno vue et revue. Bref, se contenter d’un coup d’oeil vous conduirait à passer votre chemin sans vraiment donner sa chance à ce Psyvariar…
GROSSIERE ERREUR ! Car Psyvariar est le type même du jeu dont l’apparente pauvreté ou banalité masque une idée de gameplay révolutionnaire qui lui confère un cachet unique. Pensez à Gigawing et à son bouclier, pensez à Ikaruga et à ses polarités…Et bien, pensez désormais à Psyvariar et à son système de buzz !
Votre engin est évolutif et pour le changer de simple coucou à véritable forteresse volante, il vous faudra constamment faire du level up, c’est à dire faire progresser une jauge de puissance. Et dans ce but, le joueur devra frôler le plus de projectiles pour faire du buzz ! Vous l’avez compris, au pays de Psyvariar le scratching est roi. D’où plusieurs conséquences.
Premièrement, le jeu obligera qui s’y frotte à parfaitement maitriser le positionnement et l’art des hitboxes. La gestion des collisions est la définition même de l’impératif dans Psyvariar, ce qui amène une prise de risque élevée et très pointue. Car quiconque se refuse à y aller au culot risque de se retrouver fort dépourvu quand les ennemis ardus seront venus…Le souci de faire évoluer votre engin sera présent dès le début car la fin du jeu se révèle riche en adversaires coriace, même de simples rencontres de parcours pourront vous faire comprendre le rapport de force.
Deuxièmement, les flots de projectiles et l’agencement des ennemis à l’écran seront votre lot quotidien, et à vous d’en tirer le maximum de rendement…non pas en détruisant tout comme un malade de la gâchette, mais en utilisant les patterns les plus fournis pour toujours plus augmenter votre buzz ! On en vient à ce corolaire assez étrange mais très bien exploité selon lequel un écran archi rempli de tirs en tous genres peut finalement rendre de fiers services au joueur et vaut même mieux qu’un écran vidé au préalable et sans avoir pensé à « levelupper »….
Troisièmement, et ceci remettra en cause une des deux critiques énoncées plus haut : si le décor de fond est finalement si dépouillé, c’est précisément car ce sont les motifs de tirs qui font tout le spectacle. Ils optent pour une esthétique digne des constellations, ce qui va de pair avec cette musique passe-partout qui de fait trouve une justification toute spéciale, qui lui retire ce côté « passe-partout » justement ! En bref, l’identité même du jeu le met à l’abri de toute critique et explique parfaitement pourquoi Psyvariar c’est Psyvariar.
La deuxième version (Revision) a été remaniée de façon à rendre le système de buzz un poil moins abrupt et moins austère : le buzz est donc plus généreux et l’évolution de votre nouvel engin est différente. Son tir également, celui-ci étant plus évasé. Certains stages optent pour un mapping d’ennemis un peu moins sévère, ce qui obligera le joueur à davantage rechercher le contact. Cependant l’évolution du vaisseau est tout aussi bien calibrée, et les deux versions fonctionnent donc sur un schéma tout à fait semblable, la version « Medium Unit » étant peut-être un poil plus difficile…Mais quelle que soit le jeu, vous disposerez d’une botte secrète, le « Rolling Shot » qui concentre votre artillerie en une salve compacte et destructrice mais modifiera votre vitesse de déplacement et rendra donc la navigation plus périlleuse. Ce type d’attaque se déclenche avec des mouvements Gauche Droite (à la XII Stag ) et reste actif tant qu’on est en mouvemen.t A vous de trouver l’équilibre (décidément, ça fait beaucoup d’éléments à gérer pour le joueur, n’est-ce pas !) Quand on pense à l’apparence extrêmement prosaïque du jeu, il y a de quoi rester coi et après plusieurs essais, jamais on ne se retrouve Gros-Jean comme devant (j’ai toujours rêvé de caser cette expression dans un de mes tests). Le jeu encourage une prise de risque supplémentaire : ce mode démultiplie le nombre de buzz (donc meilleur score et leveling plus rapide). Mais pour rendre tout ça possible, et tenter de scratcher comme un cinglé du stick, level-upper accorde quelques frames d’invulnérabilité…
La partie émulée est hélas imparfaite, la version Medium accusant quelques soucis de framerate et seuls les effets sonores des deux jeux sont émulés. Mais Vous pouvez toujours vous référer au test de la Compilation PS2 par Guts.
En bref, l’idée de base du shooter dépouillé mais d’un gameplay si original et expérimental qu’il en transcende ce fameux codes usuels du shmup auxquels je fais si souvent allusion est si excellente qu’elle amènera une suite tout aussi formidable et enrichie également, et on peut s’interroger : mais pourquoi foutre n’ont-ils pas fait de Psyvariar une série fleuve du shmup…à la manière des DDP ou des Mushihimesama ? Psyvariar, le jeu céleste, le space opera à l’esthétique contrastée tout en étant frappante, mérite vraiment de revenir sous les feux de la rampe. Souhaitons que cela ne tarde pas trop…
Merci à Mickey pour ses précisions de gameplay qui vous livrent rien moins que les clés de la réussite.
Testé par Yace
Test crée le 4/10/13 à 18:57, modifié le 9/06/16 à 20:45