Dans un futur lointain, la Terre est menacée par les mystérieuses troupes de l’empire Bydo, venues d’une autre dimension et utilisant une technologie étrange, mi biologique mi mécanique. Fleuron des armées terrestres, un vaisseau solitaire, nom de code « R9 », est équipé du savoir faire humain et d’une arme dérobée à l’ennemi: la force (je suis ton père, Luke. Ah non pardon.) Sa mission: s’introduire au sein même de la dimension ennemie et y détruire le leader de la menace, l’empereur Bydo himself.
Une trame à l’héroïsme de bon aloi (ça sent bon la mission suicide tout ça) au service d’un titre à l’influence incalculable, non seulement sur le genre shoot them up, mais encore sur le jeu vidéo tout entier. R-Type, emblème de la société Irem depuis plus de 15 ans, le shoot horizontal old school par excellence =)
Aux commandes de son R9, le joueur dispose d’un arsenal intéressant. Le vaisseau d’abord est équipé d’un laser frontal et du fameux « beam », un tir à charge déclenché par une pression longue du bouton, qui inflige de gros dégâts et traverse les ennemis mineurs. Le module de force ensuite, sorte de gros satellite indestructible, peut servir autant de bouclier que d’arme et de projectile. On trouve aussi des bonus option et des missiles guidés. Un matériel qui ne sera pas de trop dans cette longue route, vers l’infini et au-delà, comme dirait l’autre.
Le R9 quitte sa base spatiale et franchit à la fin du niveau 1, après avoir vaincu le légendaire Krell, gardien de la dimension Bydo, une porte le menant vers les ennuis. Graphiquement c’est une claque qui n’a pas perdu de sa force avec les âges: dans un style biomécanique glauque, chaque level exploite un thème très typé (la ville en ruine, le tunnel organique bizarre, des jardins spatiaux…), avec un luxe de détails et de trouvailles. Le level design grouille d’idées pionnières, reprises ou citées des dizaines de fois par la suite (on citera le cercle d’ennemis du level 1, le vaisseau / boss géant du level 2, le champs de petits pois de l’espace, le boss vide ordure, l’empereur Bydo, etc etc).
L’ambiance particulière influe sur le jeu tout entier: une pesanteur lugubre et lente, renforcée par des thèmes musicaux inquiétants, que l’on retrouve dans le gameplay. En effet bien que le jeu soit vif, même les passages à l’action la plus dense sont tempérés par une difficulté légendaire, une tolérance zéro au niveau des erreurs de pilotage. Cette sensation oppressante reste jusqu’à l’épisode Final le maître mot des R-Type: une série qui demande de la maîtrise, sinon du par coeur, pour s’en sortir.
Un jeu mythique donc, séminal au sens fort du terme, un indispensable classique qui couvre de son ombre presque tous les shoots horizontaux.
