Dans la grande famille des shooters 2D, le style « organique glauque » est bien représenté par ce shmup assez étrange qu’est Bio Hazard Battle. Assez typique de l’ambiance de certaines productions de l’époque sur megadrive, au style sombre, glauque et oppressant (Gynoug, the Steel empire, ce genre de titres, sans doute orientés par la stratégie « adulte » de Sega à l’époque), le jeu permet au joueur de choisir parmi 4 vaisseaux choses étranges (un genre de raie manta, un genre de requin mutant, etc…), au look bio-insectoïde, et d’attaquer de longs levels, largué depuis le vaisseau mère en plein cœur de l’action.

Les curieuses bêbêtes disposent d’un tir frontal, d’un gros tir concentré et d’un module orientable (comme dans Eco Fighters, le module part dans la direction inverse du mouvement donné) à tir spécial, sous la forme d’une petite chose globuleuse qui accompagne le joueur. Les power up sont nombreux et amusants, interprétés de plus différemment par chaque bestiole, donnant au final un joli nombre de possibilités d’armement (4 armes x 4 bestioles).

Le look général est ultra glauque, avec des décors inquiétants et des ennemis visqueux à souhaits (insectes, vers, larves, choses molles, beurk beurk), les graphismes sont très bons, avec des sprites précis et bien animés, d’un niveau bluffant pour l’époque. Certains boss sont répugnants au possible, et ces gros vers plats immondes qui prennent leur virage, c’est tout un poème. Ambiance joviale donc, renforcée par un excellent traitement du son: des thèmes indus lourds et surtout de très originaux bruitages riches en basses et en sons louches.

Les jeux avec modules orientables demandent toujours une petite prise en main préalable. Pas de grosse difficulté de contrôle malgré ça, le gameplay est très bon. Une fois qu’on arrive à maîtriser le bidule la difficulté reste cependant assez élevée (avec de nombreux passages très nerveux, accélération de scrolling à l’appui, et une gestion des collisions assez impitoyable) sans être insurmontable.

Un très bon jeu, avec une ambiance à part, dans un style inhabituel et surprenant. Une belle réalisation pour 92, même si l’ambiance lugubre des titres de l’époque à pris un coup de vieux, il reste très agréable à découvrir ou redécouvrir.