La mention « sorry, japanese only » est le refuge de nombreuses perles rares, cachées de nos yeux européens derrière des pages entières d’idéogrammes biscornus, soigneusement entretenues par des webmasters affreusement égoïstes. C’est le cas ainsi de cette excellente démo de Samidane, un shoot nerveux et soigné, où les seuls signes lisibles sont les 4 chiffres du mot « 2002 ».

Après une présentation assez classique (on sent le lien, graphiquement, entre Amusement Makers et les créateurs de Banshiryu), le premier contact avec Samidane est assez rude, de par son gameplay déstabilisant. Finies les esquives habiles systématiques, finis les scratch experts et maniaques : ici, il faut prendre l’habitude de foncer dans le tas. Le vaisseau est en effet équipé d’un bouclier, sans l’inertie de la reflect barrier des GigaWings, mais répondant au contraire au doigt et à l’œil. Utiliser ce bouclier vous rend temporairement invincible, et charge une barre d’énergie augmentant la puissance de vos tirs. Le bouclier consomme une énergie limitée, qui se recharge cependant progressivement quand on ne l’utilise pas.

L’analogie avec le concept porteur de GigaWing est donc assez frappante au niveau du style de jeu (tout va se baser sur une utilisation judicieuse du bouclier, et sur des esquives précises le temps qu’il se recharge), mais Samidane est plus vif dans son déroulement. Le level design alterne phase de réflexes / positionnement simples, et phases basées sur la connaissance des séquences (boss et mi-boss demandent un certain apprentissage pour être passés sans encombres). Les boss, et même certains ennemis mineurs, utilisent des motifs de tirs intéressants à négocier (boulettes à vitesse variable, à trajectoire changeantes). Les boss changent de tractiques plusieurs fois en cours d’affrontement. La maniabilité est excellente, ultra-nerveuse et précise à la fois.

Au niveau visuel le jeu est assez simple, les arrières plans sont dépouillés, le sprites ennemis sympathiques sans plus. Quelques tirs bénéficient d’un traitement plus fouillé, avec de jolis halos. La partie son est agréable, avec une bande son technoïde et des bruitages très électriques (« gzz ») bien travaillés en stéréo.

La démo propose un seul et unique niveau, d’une difficulté très abordable une fois qu’on a saisi le « truc » du bouclier. Une fois de plus, difficile de dire si la version complète existe, et où se la procurer.