Super Earth Defense Force (Super EDF pour les intimes) est un shmup horizontal qui marqua indubitablement une nouvelle étape dans l’évolution du shoot them up sur la 16 bits de Nintendo. Une fois encore, la Terre est menacée et vous allez devoir la sauver, confortablement vautré dans votre cockpit, le doigt vissé sur la détente.

Le premier contact avec ce Super EDF est des plus encourageants. les graphismes sont sublimes. Les ennemis font très « métalliques » et donne une impression de réalisme encore incroyable pour l’époque; leurs actions étaient également très détaillées (voir un ennemi armer son canon et lancer un tir d’une façon rapide vous donnera l’illusion de regarder un vrai film).

Le jeu se paye de plus le luxe d’être très rapide (pas étonnant, il est dit dans la notice que votre ship vole à la vitesse de la lumière!). Ce sentiment de vélocité a d’ailleurs été la marque de fabrique de ce titre, son signe particulier à l’époque… Il s’agit effectivement d’un des shmups les plus speed de la bécane.

Le jeu propose de choisir entre deux modes de difficulté. Je dois reconnaitre ne pas trop avoir fait la différence, sauf peut-être à partir du boss du stage 4 (Si vous aimez la crevette… un boss qui me fait penser à du Darius), mais dans l’ensemble, les levels sont assez classiques. Le son est assez bon, mais je trouve que certains bruitages iraient mieux dans un beat them all que dans un shoot them up!

Super EDF avait également pour mérite de proposer un gameplay assez évolué. Il vous permet de choisir entre 3 niveaux de vitesse pour votre appareil, et vous donne le choix dès le début entre 8 types d’armes différents. Idéal pour échafauder une stratégie d’attaque variée et rallonger la durée de vie du jeu (que je trouve un peu faiblarde quand même). Votre avion est équipé de base de deux satellites d’armement qui servent également de protection. Il est également possible d’activer et de stocker des boucliers assurant une protection plus compacte, mais pour qui sait maîtriser les boucliers, le jeu perd tout ou partie du challenge qu’il propose, surtout dans les derniers niveaux, qui sont pourtant trépidants. Du coup, le jeu devient assez mou… dommage, mais il ne tient qu’au joueur de ne pas avoir affaire à ce défaut.

Mais bon, il faut tout de même tempérer ce relatif enthousiasme. Super EDF souffre quand même de quelques tares au niveau de l’animation et vous savez que votre serviteur est assez tatillon de ce coté-là… Les sempiternels ralentissements et clignotements de sprites sont hélas bien présents, et ce malgré la vitesse de défilement de l’écran. Le hardware de la SNES fait des progrès depuis ses débuts, mais il reste encore du boulot. De ce coté-là Super EDF fait un peu penser à Bio Metal, à savoir un shmup bourré d’idées mais qui ne tient pas toutes ses promesses…

Malgré tout, il faut dire que Super EDF à été pour moi (et peut-être pour d’autres shooteux amoureux de leur SNES) une formidable lueur d’espoir après des débuts shmuppiques que je continue à dire comme pitoyables. Un shoot them up qui annonce les progrès du genre sur la bécane, disons une série B bien ficelée mais sans réel génie, malgré un certain charisme sensible dès l’époque. Un shmup intermédiaire entre les vieilleries poussives de la SNES et les jeux qui exploiteront à fond les possibilités de la bécane.